L’administration précédente avait élargi les types de cours d’eau bénéficiant de la protection fédérale. Elle y avait inclut de plus petits ruisseaux et des tributaires alimentant de plus larges cours d’eau. Pour les fermiers, les ranchers et les développeurs.euses il ne s’agissait là que de la main mise du gouvernement fédéral sur les terres.
Les nouvelles règles vont limiter sérieusement la surveillance de ces cours d’eau. Elles ne protégeront que les grands fleuves et leurs affluents, les rivières, et les terre humides des alentours.
Les environnementalistes s’objectent à une telle attaque contre les objectifs des eaux propres.
Coral Davenport à suivi les plus récents développements dans ce domaine pour le New-York Times. Elle est maintenant avec nous. Soyez la bienvenue. Rappelez-nous ce qu’était l’extension des règles par le Président Obama.
Coral Davenport : La régulation Obama s’appelait : « Des eaux pour les États-Unis ». Elle étendait la protection fédérale au-delà des grands cours d’eau à presque tous les milieux humides, aux petits ruisseaux et à ceux qui ne coulent pas toute l’année durant.
(…) Cela introduisait beaucoup de restrictions sur ce qui pouvait être fait sur ces terres, de nouvelles restrictions sur l’usage des fertilisants chimiques et des pesticides pour les fermiers et pour les développeurs.euses, parce que bien sûr, ces produits peuvent pénétrer dans les cours d’eau. Cela créait de réelles limites à ce que les fermiers pouvait faire : quels genres de labours, à quelle profondeur, quels types de culture pouvait être installés. Il leur aurait fallu obtenir un permis de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) pour cultiver leurs terres.
Alors, avec les propriétaires ruraux, les développeurs.euses, leur réaction à été de considérer que cette régulation fédérale était trop lourde et s’imposait sur la manière de conduire les affaires.
J.W. : Donc les environnementalistes aimaient cela mais il y a eut beaucoup d’opposition. Mais, que fait exactement l’administration Trump en ce moment ? Qu’est-ce qui va disparaitre de tout cela ?
C.D. : La proposition Trump, qui remplacera l’actuelle règlementation, laissera en place la protection pour les grands cours d’eau comme la baie de Chesapeake ou le Mississippi. Ils vont continuer à être surveillés comme la majorité de leurs affluents les plus importants ainsi que les grands milieux humides qui les bordent directement. Disons qu’une grande terre humide au bord de l’Océan Atlantique sera encore protégée.
Mais la protection fédérale disparait pour des millions et des millions d’âcres de terres humides qui ne correspondent pas à ces critères et pour des milliers de ruisseaux qui ne sont pas alimentés à l’année longue, ceux qui enflent lors des grandes pluies mais sèchent ensuite. Il n’y aura plus de protection fédérale pour eux.
J.W. : Donc, que disent maintenant les gens qui étaient critiques de ce qui se passait sous le Président Obama ?
C.D. : Ils sont aux anges ! Vous savez, ces fermiers et ces propriétaires ruraux qui font parti de la base politique du Président Trump obtiennent exactement ce qu’ils demandaient. Ils déclarent avoir le sentiment d’à nouveau pouvoir faire ce qu’ils veulent de leurs terres, qu’ils n’ont plus à demander de permissions au gouvernement fédéral. Ils ont donc exactement ce qu’ils ont demandé et ils sont vraiment heureux.
J.W. : Les environnementalistes ont une autre perspective. Ils disent que c’est non seulement un recul sur ce que le Président Obama à fait mais aussi par rapport à ce que les administrations des deux Présidents Bush ont fait également. Comment expliquez-vous cela ?
C.D. : Oui. Le Président Bush père a pris des mesures particulières pour lesquelles il ne reçoit pas beaucoup de crédit. Il a fait adopter des initiatives environnementalistes. Il a fait campagne sur cela. C’était un pêcheur enthousiaste. (…) Il a fait campagne pour la protection des milieux humides. Il a mis en place des politiques précises pour en assurer la protection. Et plus tard, cette politique à été en quelque sorte renforcée par le Président W. Bush. (La proposition Trump) met fin à tout ça.
J.W. : Donc, (tout ce qui a été mis en force) par ces deux Présidents ?
C.W. : Oui en plus de ce que le Président Obama à fait. C’est donc un recul majeur qui concerne toutes les protections fédérales particulièrement sur les milieux humides. On revient à ce que c’était il y a 20 ans.
J.W. : Alors, qu’est-ce qui va se passer maintenant avec cette proposition ? Qu’est-ce qui s’en vient ?
C.W. : Cette proposition laisse 60 jours pour les commentaires publics. L’administration Trump va en tenir compte. Elle pourra la réviser ou changer certaines règles. Elle devrait émettre une version finale quelque part l’année prochaine. Et ce sera appliqué.
On peut s’attendre à ce que la version finale arrive au cours des premiers six mois de 2019. Nous allons alors voir des poursuites importantes déposées par des groupes environnementalistes et des États, qui invoqueront les pollutions majeures des milieux humides et des cours d’eau.
J.W. : Vous nous dites que l’administration Trump s’attend à ça ? Croyez-vous que les poursuivants peuvent gagner devant les tribunaux ?
C.D. : Absolument. Mais le moment choisi pour présenter ces politiques n’arrive pas par hasard. On veut que ce soit en 2019 que ces nouvelles règles s’appliquent. Les premières poursuites se feront devant des tribunaux fédéraux. On s’attend aussi à ce qu’elles rebondissent devant la Cour suprême quelque part en 2020. C’est vraiment ce que l’administration Trump veut : que cela arrive avant la fin de son premier mandat. Elle veut être celle qui va défendre ce genre d’enjeux devant ce tribunal où la ligne conservatrice domine. Il y a une certaine conviction que ces juges vont maintenir le recul comme tout un lot d’autres reculs en matière d’environnement dont nous avons déjà été témoins.
J.W. : Intéressant ! L’administration voit venir jusqu’en 2020.
C.D. : La maitrise du temps fait absolument parti de la réflexion.
J.W. : Merci beaucoup Coral Davenport du New-York Times.
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