Édition du 17 décembre 2024

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Europe

L’accaparement des terres est criminel

« L’accaparement de terres est l’achat par des financiers étrangers, (en complicité avec les pouvoirs locaux) de sols agricoles ou de forêts sur lesquels vivent et se nourrissent des peuples indigènes. Au cours de la dernière décennie, les surfaces de terres accaparées ont couvert 30 millions d’hectares, (plus que la surface agricole française), et le mouvement est loin d’être terminé. Les plantations de palmiers à huile sont responsables d’une grande partie des accaparements de ces dernières années. La croissance des investissements des fonds de pension états-uniens dans les terres agricoles est spectaculaire. En plus, les structures offshore et les flux financiers illicites jouent un rôle important dans les opérations actuelles. Les communautés sont les premières à remarquer que les sociétés qui achètent sont souvent plus intéressées par le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale ou le vol des économies des gens que par l’agriculture. »
Ces quelques lignes sont extraites d’une grande analyse sur les accaparements de l’association GRAIN [1].

tiré de : Objet : [CADTM-INFO] Bonne année de combat 2019

Éthiopie, un exemple terrible parmi tant d’autres

Au cours des années 2010 [2], dans la région de Gambela en Éthiopie, 225 000 paysans Nuers et Anuaks ont été contraints par la force publique de quitter leur territoire de vie pour être villagisés. De petites maisons avec des surfaces de terres peu fertiles, insuffisantes pour les nourrir, sans titre de propriété et souvent sans eau pour le bétail, sont devenues leur nouvel espace de « vie ». Certains ont choisi, ont été contraints à l’exil vers les bidonvilles des grandes agglomérations, comme par exemple celui de Nairobi au Kenya. Qu’ils restent ou qu’ils partent, ce sera la misère. « En 2009-2010, Karuturi Global a obtenu l’allocation de 300 000 hectares en Gambela et ailleurs en Éthiopie pour des projets agricoles. L’investisseur n’a pourtant jamais cultivé plus de quelques milliers d’hectares. [3] » Au Kenya il a fait faillite, ce prédateur indien doit quitter l’Éthiopie. « Les communautés locales ont compris qu’elles s’en tirent beaucoup mieux sans les investissements de l’entreprise et ses vaines promesses d’opportunités d’emploi, d’autres avantages économiques et de sécurité alimentaire. [4] » Ce mouvement d’accaparement des terres, avec ses drames sociaux et ses catastrophes environnementales, est pourtant très ancien.

Les enclosures, naissance de la privatisation des terres nourricières

Les premières dépossessions, nommées « enclosures », ont eu lieu en Angleterre dès le 16e siècle. Instituées par la royauté, elles avaient pour but d’isoler des parcelles de terres agricoles communales pour les privatiser. Les nouveaux propriétaires devaient les clore avec des murs ou des haies et les cultiver pour y faire des productions commerciales. Certains estiment qu’en instituant la propriété privée des terres, le mouvement des enclosures est à l’origine du capitalisme. Il provoquera l’appauvrissement des villageois par l’amenuisement des surfaces de terres communales et des « vaines pâtures ». De fréquentes révoltes se produiront, celle de Norfolk en 1549 sera matée dans le sang. De nombreuses femmes, très engagées dans la résistance à la dépossession des communs, seront poursuivies pour sorcellerie [5]. Le grand exode vers les villes fera de l’Angleterre le pays le plus urbanisé de son époque. Les bras pour la révolution industrielle du 19e siècle ont été ainsi rendus disponibles. Dickens, dans ses romans, témoigne de la misère qui sera ainsi créée.

C’est à la même époque que les européens partiront à la conquête de l’Amérique du Sud et ensuite de l’Amérique du Nord. Cette colonisation, commencée par Christophe, le bien nommé, Colomb (pour colonisateur), s’étalera sur plusieurs siècles. Le plus grand accaparement de terres de tous les temps, aboutira par assassinats, génocides ou maladies, à la disparition de 100 millions d’amérindiens, selon certains auteurs. Aujourd’hui les grands propriétaires terriens (Brésil, Argentine, États-Unis, Canada), qui possèdent des dizaines de milliers d’hectares, grands exportateurs de soja, maïs, blé, viande, etc., sont les descendants des colons blancs européens. Sans oublier les fermes d’Australie s’étalant sur des dizaines de milliers d’hectares avec le triste sort réservé aux aborigènes.

La crise de 2008 et les faux prétextes des accaparements

Face au crash des investissements traditionnels dans l’immobilier, le rush des spéculateurs sur les denrées alimentaires a été spectaculaire. Résultat le prix des céréales de base a été multiplié par deux, voire trois. Ce qui a provoqué de grandes émeutes de la faim en Égypte, Maroc, Indonésie, Philippines, Haïti, Nigeria, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mozambique, Mauritanie, Sénégal, Burkina Faso... Jean Ziegler, dénonçait alors la « destruction systématique des agricultures vivrières ».

Cette crise a aussi été le déclencheur d’une nouvelle ruée sur la terre. La spéculation/dépossession supplante alors le droit à la vie. « On voit ainsi se mettre en place toute une financiarisation de la chaîne de production alimentaire à l’échelle mondiale. [6] »

Cette dépossession des paysans pratiquant une agriculture familiale de subsistance utilise l’alibi de l’apparente non mise en culture des terres communes, alors que ces derniers ne font que respecter le cycle des saisons. En 2017 en Éthiopie, le gouvernement explique : « Nous allons inviter des investisseurs qui lanceront des cultures commerciales. Vous n’exploitez pas bien les terres. Elles restent inutilisées. [7] » Alors au nom du progrès et de l’efficacité, une agriculture industrielle exportatrice doit remplacer l’agriculture et l’élevage familial auto-consommateur, respectueux de la nature, dont les surplus sont vendus sur les marchés locaux, donc sans profit pour les élites locales, souvent corrompues, et les détenteurs de capitaux mondialisés.

Pourtant, selon une décision de la Cour Internationale de Justice de 2016, « les cas d’accaparement des terres systématiques et suffisamment graves dans leurs conséquences peuvent être portés devant la justice comme crimes contre l’humanité. [8] » On est là face à une nouvelle conquête de type colonial, un renouvellement d’une forme de pillage extractiviste dans lequel les terres sont assimilées à de simples puits à profit, un autre genre de mines à ciel ouvert. L’installation de monocultures avec machines agricoles et fertilisants chimiques les videront rapidement de leur fertilité. Chasser les peuples qui ont préservé la ressource et respecté l’environnement est un « détail de l’histoire » pour les accapareurs. La lecture de la lettre des riverains chassés par les plantations de l’entreprise Socfin-Bolloré au Cameroun permet de comprendre leur résistance active et la catastrophe produite [9]. Surtout si l’on sait que Paul Biya, le dictateur au pouvoir depuis 36 ans, vient d’être réélu en 2018 pour 7 ans avec le discret soutien de la France.

De la redistribution à l’accaparement, l’illégitimité des privatisations

A travers la question de la dépossession des terres collectives, il apparaît clairement que la dé-communisation, la privatisation, légalisée par des parlements et des gouvernements, n’a jamais été légitime, car elle n’a pas été faite dans l’intérêt général. Les pillages extractivistes n’ont pu exister qu’en privilégiant des intérêts particuliers sur ceux du reste de la population, une constante du capitalisme. Même s’il y a eu de grandes réformes agraires (redistribution des terres) en France au moment de la révolution, en Chine, en Inde, à Cuba et dans bien d’autres pays, aujourd’hui un mouvement inverse avec les accaparements et agrandissements de fermes est en cours. Cette privatisation des terres a soutenu l’industrialisation agricole et permis à l’agroalimentaire de devenir le plus grand lobby planétaire. De l’amont avec les semences brevetées, engrais chimiques, pesticides, machinisme, transports et prêts bancaires, jusqu’à l’aval avec la transformation industrielle (céréales, viande, lait), les transports, le libre-échange et la distribution par les supermarchés, les profits sont énormes, sauf pour la grande majorité des agriculteurs et exploitants agricoles.

En France, après la Seconde Guerre mondiale, l’exode rural vers les villes sera fortement encouragé. Des 10 millions d’agriculteurs de l’avant-guerre, 1/4 de la population, il ne restait en 2016 que 885 400 exploitants agricoles, moins de 2 % des français. La Politique Agricole Commune (PAC) verse des subventions à l’hectare, dites découplées de la culture qui y sera pratiquée. Selon Aurélie Trouvé [10], elles représentent en 2016, 85 % du revenu des agriculteurs français. Ainsi plus l’exploitant possède d’hectares, plus la quantité de subventions est importante. Certaines exploitations sont devenues si grandes et si chères que seules des institutions financières, parfois chinoises, sont capables de les acheter aujourd’hui.

C’est un accaparement « soft » qui se fait au profit des grandes entreprises de l’agrobusiness et dans lequel il ne restera à terme que des employés mal payés et des machines robotisées. Avec le libre-échange, le moins disant écologique, financier et social l’emporte, quel que soit le lieu de production sur la planète. Avec les porte-conteneurs géants et les camions, les prix des transports sont bas car les coûts réels ne sont pas pris en compte. Le réchauffement climatique, la casse environnementale et humaine n’existent pas pour les grands actionnaires de l’agrobusiness puisqu’ils ne leurs coûtent rien.

Accaparement, un pillage extractiviste

En ce début du 21e siècle, les accaparements de terres avec l’industrialisation de l’agriculture se révèlent être de même nature que le mouvement prédateur de l’extractivisme global qui oublie les générations futures, ne prend plus soin de la terre, pire la saigne, et stérilise les sols. En Indonésie, les forêts primaires sont brûlées pour être remplacées par des palmiers à huile. En Amazonie, la culture du soja et les élevages de bœufs grignotent la forêt d’année en année, des millions d’hectares des savanes brésiliennes à la richissime biodiversité, le Cerrado, subissent le même sort. Et dans le grand massif forestier d’Afrique centrale, en RDC, les accapareurs ont bien entamé la destruction. L’article du chercheur brésilien Felipe Milanez, « Bolsonaro encourage les massacres des défenseurs dans les zones agricoles et le carnage écologique » [11] annonce une accélération des accaparements extractivistes et de la violence. Impossible de trouver la moindre justification à la bidonvilisation des peuples chassés de leur terres dans les pays du Sud et à la misère ainsi créée. Les productions issues de ces accaparements iront le plus souvent nourrir les élevages à destination des populations majoritairement repues des pays industrialisés, abreuver leurs voitures ou cuire les frites des chaînes de burgers.

La majorité des accaparements de terres agricoles est liée à l’accaparement de l’eau

Sauf dans les immenses fermes non irriguées, dédiées à une agriculture productiviste extensive et pluviale comme le soja en Amérique du Sud, les accaparements des terres en Afrique ne se font jamais sans la confiscation de l’eau douce. L’agriculture industrielle n’hésite pas à pomper l’eau pourtant nécessaire à la vie et à l’agriculture des populations avoisinantes. Dans les denrées alimentaires ou les plantes pour les agrocarburants exportées à la suite d’accaparements, il y a une très importante exportation d’eau « virtuelle » (irrigation nécessaire au développement des végétaux exportés). Une ressource pourtant essentielle pour l’alimentation de tous alors que les sécheresses et les inondations sont en forte augmentation et de plus en plus dramatiques. A contrario, l’agriculture vivrière - dans laquelle le travail humain est important et les surfaces cultivées de petites tailles - ne gaspille pas l’eau, ni ne l’exporte. Cela alors que les rendements à surface égale y sont de 5 à 10 fois plus élevés. De plus, elle ne produit pas ou très peu de gaz à effet de serre (GES). Non seulement l’agriculture productiviste consomme énormément d’eau, détruit la biodiversité, les forêts, les sols agricoles, pollue l’air, l’eau douce, les océans avec ses intrants chimiques, mais en plus elle réchauffe gravement le climat : 30 % des émissions globales de GES pour la partie production agricole mais de 44 à 57 % si l’on y rajoute la partie transformation, distribution, gaspillage … qui lui est intrinsèquement liée.

Cette prédation agro-industrielle et son cortège d’externalités négatives gravissimes pour la vie actuelle et à venir des terriens, est-elle nécessaire pour nourrir le monde ? Certainement pas quand on connaît la part de 75 % conservée par l’agriculture paysanne dans l’alimentation de la population mondiale. Ces destructions ne pourront apporter in fine que la famine alors qu’elles sont bien loin de nourrir le monde. A contrario, si l’on accepte que l’agriculture soit dédiée au profit, dans lequel chaque personne doit manger 50 à 100 kg de viande et encore plus de produits laitiers chaque année, comme les européens, les étasuniens voire maintenant les chinois et les indiens, alors continuons à développer les accaparements et l’industrialisation agricole. Ce qui sera pourtant impossible sans augmenter encore les déforestations déjà dévastatrices et le vol des terres : lire en note de bas de page l’incroyable accaparement de 450 hectares à Pornic [12]. Pourtant des changements en cours laissent présager d’un possible sursis !

Un peu d’espoir

Au Sud, de plus en plus de populations résistent aux accapareurs. Dans les pays industrialisés, de plus en plus de personnes comprennent que la viande, le lait, les agrocarburants sont des vecteurs du désastre. Une décroissance de la consommation de protéines animales est en cours dans les pays du Nord, à terme ce mouvement s’il continue libérera des terres. Pour faire un 1 kg de viande ou de lait il faut environ 10 kg de céréales, des centaines de kilos de fourrage ou/et des hectares de prairies, plus des milliers de mètres cubes d’eau. Ainsi, le développement rapide d’une agriculture biologique non industrielle liée à une consommation de protéines animales en forte diminution pourraient stopper les désastres du réchauffement climatique. La diminution des surfaces dédiées à l’agriculture productiviste, une agroécologie favorable, un couvert végétal permanent plus une reforestation des surfaces libérées, permettraient de recapter une partie du CO2 émis et de réduire l’accaparement des terres jusqu’à le rendre inutile.

De l’affrontement entre deux cultures dépend notre avenir à tous

Un immense affrontement se produit actuellement entre deux projets agricoles. Celui qui respecte les terres, le vivant et se donne les moyens de créer un avenir pour l’ensemble des terriens (humains, animaux et végétaux) donc un projet qui prend en compte les générations futures. L’autre, sans autre vision que l’immédiateté du profit, base sa stratégie sur l’industrialisation, l’expansion de l’agrobusiness, donc sur l’accroissement des quantités produites, et transformées, le gaspillage, etc. Ce qui nécessite accaparements des terres, déforestations et pollutions. Dans ce système, agriculture, transformation et distribution n’existent que pour les profits avec le faux prétexte de nourrir le monde. Il faut produire le maximum de protéines végétales pour les transformer en protéines animales.

Commercialiser 1 kg de viande transformée en steaks, nuggets, pizza, etc., ou 1 litre de lait transformé en yaourts, fromages etc., rapporte des dizaines voire des centaines de fois plus de bénéfices que de vendre un kilo de blé en brut ou 1 litre de lait sans transformation. A la sortie de la ferme, le prix d’un kg de blé ou de maïs est 0,20 euro, celui d’un litre de lait est de 0,30 euro. C’est pourquoi, de 70 % à 80 % des terres agricoles sont dédiées à la viande et au lait, même si une partie grandissante sert à la production d’agrocarburants et d’huile de palme. Pourtant encore aujourd’hui, si 75 % de la population mondiale est nourrie par l’agriculture vivrière et familiale c’est avec seulement 25 % des terres agricoles et très peu de protéines animales.

Pays développés ! Jusqu’à quand ?

Une caractéristique mal comprise et pourtant déterminante, de ceux que l’on nomme pays « développés » est la disparition des agriculteurs. Ils ont été remplacés par l’industrialisation, les machines à pétrole, la chimie et le libre-échange des denrées alimentaires. Une nourriture peu chère - achetable uniquement dans les quelques réseaux de la grande distribution - souvent prête à manger, ont amené une forme de confort et d’assoupissement. Les contre-indications de cette médication alimentaire moderne sont pourtant aussi visibles que gravissimes. On assiste à une progression incroyable des maladies non transmissibles comme obésité, cancer, diabète, maladies neurodégénératives et psychiatriques plus la perte complète d’autonomie alimentaire des populations. Tout ça pour avoir du temps supplémentaire pour se droguer aux écrans.

L’aveuglement et le déni sont saisissants. Alors que l’effondrement a commencé avec l’accélération brutale du réchauffement, l’immense perte de biodiversité animale et végétale, quelques effondrements, plus importants encore, pourraient faire revenir de terribles famines, y compris dans les pays du Nord. Quel serait l’impact d’un effondrement équivalent à celui de la deuxième guerre mondiale en Europe sur notre capacité d’approvisionnement ? Car à cette époque, si la majorité de la population à pu manger - parfois très mal, mais sans mourir de faim - c’est grâce à l’existence d’une agriculture paysanne pratiquée en France par un quart de la population. Si nous ne réagissons pas rapidement face à la destruction des agricultures paysannes locales et respectueuses de notre biotope, plus résilientes aux chocs à venir, plus humaines et plus solidaires, ce confort qui nous tient bien à l’abri pourrait se transformer en sauve-qui-peut !

Notes

[1] https://www.grain.org/fr/article/entries/5508-accaparement-mondial-des-terres-agricoles-en-2016-ampleur-et-impact

[2] https://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/STIENNE/49912

[3] https://www.grain.org/es/bulletin_board/entries/5865-les-anuak-condamnent-les-efforts-visant-a-reporter-le-depart-d-ethiopie-de-karuturi

[4] https://www.oaklandinstitute.org/les-anuak-condamnent-les-efforts-visant-a-reporter-le-depart-dethiopie-de-karuturi

[5] Sylvia Federicci met en relation le mouvement des enclosures et la résistance des femmes à la suppression des communs avec la chasse aux sorcières. Les régions touchées par les enclosures ont souvent vu des procès importants pour sorcellerie.

[6] http://cqfd-journal.org/L-accaparement-des-terres-est-un

[7] https://www.hrw.org/fr/news/2012/01/17/ethiopie-les-deplacements-forces-provoquent-la-faim-et-la-detresse « La plupart des zones où vivaient les populations actuellement déplacées ont vocation à être mises en location par le gouvernement, au profit d’un développement agricole commercial »

[8] https://www.farmlandgrab.org/post/view/28498-accaparement-des-terres-corruption-et-crime-industriel-mise-a-jour

[9] http://www.multinationales.org/IMG/pdf/lettre_des_riverains_des_plantations.pdf

[10] Le Monde Diplomatique, septembre 2018

[11] http://www.cadtm.org/Bresil-Bolsonaro-encourage-les-massacres-dans-les-zones-agricoles-et-l

[12] Cet automne, la SAFER* (l’organisme chargé de protéger les terres agricoles de la spéculation) a permis à un agro-industriel d’accéder à 450 hectares sur la commune de Pornic. Cela malgré la candidature de plusieurs jeunes paysans, l’opposition de la mairie et de la majorité des agriculteurs locaux. Cet ensemble de 4 fermes importantes avec bâtiments aurait pu permettre d’installer des dizaines de jeunes paysans (5 à 10 éleveurs, 20 paysans boulangers ou 100 maraîchers bio). En plus de participer à la mort de nos campagnes, ce grand projet céréalier chimique menace également notre patrimoine naturel : prairies, haies et zones humides.

Nicolas Sersiron

Ex-président du CADTM France, auteur du livre « Dette et extractivisme » Après des études de droit et de sciences politiques, il a été agriculteur-éleveur de montagne pendant dix ans. Dans les années 1990, il s’est investi dans l’association Survie aux côtés de François-Xavier Verschave (Françafrique) puis a créé Échanges non marchands avec Madagascar au début des années 2000. Il a écrit pour ’Le Sarkophage, Les Z’indignés, les Amis de la Terre, CQFD. Il donne régulièrement des conférences sur la dette.

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