« Les circonstances tragiques entourant le décès de Joyce Echaquan ont sonné le glas d’un racisme insidieux. Dorénavant, nous devons briser le silence. Nous avons la responsabilité professionnelle d’intervenir chaque fois que nous serons témoins d’attitudes, de gestes, de paroles ou encore d’inactions qui portent atteinte à la dignité de la personne et entravent son droit à recevoir les soins qu’elle mérite », a déclaré M. Luc Mathieu, président de l’OIIQ.
En mars 2021, l’OIIQ a créé un groupe d’experts composé d’autochtones et d’allochtones, y compris des infirmières et infirmiers. Ce groupe d’experts s’est appuyé sur des récits d’expériences, des réflexions, différents rapports d’enquête et des avis externes décrivant le contexte historique, les impacts de la colonisation et l’importance d’assurer la sécurité culturelle dans toutes les sphères de la profession infirmière. De plus, le 22 octobre dernier, le Comité de la formation de l’OIIQ a déposé au Conseil d’administration un avis intitulé Un avis sur la sécurisation culturelle dans la formation infirmière initiale. Ce document vise à enrichir la formation initiale des infirmières et infirmiers en vue d’une prestation de soins culturellement pertinente, sécuritaire et équitable auprès des Premières Nations et des Inuit.
« Comme infirmières et infirmiers, nous devons rester vigilants et nous montrer sensibles au vécu des membres des Premières Nations et des Inuit. Ce racisme systémique qui s’est introduit dans plusieurs des sphères de notre société doit être prévenu et combattu avec vigueur. Il faut se rappeler que chacun des membres de ces communautés que nous soignons porte en lui les traces indélébiles de décisions, d’a priori, de préjugés et de gestes discriminatoires et, disons-le, racistes. Une seule chose importe aujourd’hui : rétablir les ponts en respectant le droit de chacun d’être traité dignement », a ajouté M. Mathieu.
Pistes d’actions
Par cet énoncé, l’OIIQ souhaite, d’une part, approfondir la réflexion et l’adoption de mesures qui contribuent à prévenir et à contrer le racisme dans le système de santé et, d’autre part, encourager une approche de sécurité culturelle. L’OIIQ s’engage de plus à mettre en place un groupe de travail composé de personnes autochtones et allochtones afin d’assurer un suivi des retombées des actions découlant de cet énoncé. Il compte également renforcer la constitution de ses différents comités reflétant la diversité, notamment l’appartenance à une communauté autochtone.
Parmi les actions qui seront prises, l’OIIQ s’engage entre autres à demander à son Comité de l’examen professionnel de considérer l’évaluation des connaissances en lien avec la sécurité culturelle dans l’examen professionnel. L’OIIQ s’engage aussi à identifier des activités de formation pour développer les compétences de sécurité culturelle, et ce, en étroite collaboration avec des membres des Premières Nations et des Inuit de même que les parties prenantes concernées.
En matière de pratique professionnelle et de soins infirmiers, l’OIIQ s’engage à entreprendre des démarches, en partenariat avec les acteurs clés concernés, pour que les membres de l’OIIQ suivent une formation et accomplissent des activités de mise à jour sur la sécurité culturelle, y compris le développement d’une conscience critique permettant de reconnaître et d’agir pour contrer le racisme systémique et les iniquités envers les membres des Premières Nations et les Inuit.
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