L’événement a pour but de rappeler que malgré les avancées de la situation des droits des femmes au Québec, la violence envers les femmes continue d’exister, et ce, ici comme ailleurs. Plusieurs autres activités commémoratives ont lieu ailleurs au Québec et au Canada.
L’égalité impossible tant que la violence envers les femmes existe
« Encore aujourd’hui, trop de femmes meurent assassinées par des hommes. Trop souvent, on ne croit pas les femmes, on banalise ce qu’elles vivent, on excuse les hommes… Tant que toutes ces attitudes et ces préjugés à l’égard de la violence sexiste perdureront, une réelle égalité femmes-hommes est impossible » déplore Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec et porte-parole.
Karine Tremblay du Regroupement québécois des CALACS et porte-parole rappelle que la violence envers les femmes est encore trop répandue. « On en parle bien peu, mais la violence subie par les femmes est toujours un fléau et elle devrait faire l’objet d’une mobilisation majeure, qui déborde du mouvement des femmes » ajoute-t-elle.
Les femmes sont encore victimes de violence parce qu’elles sont des femmes, ici comme ailleurs
Le 6 décembre est aussi l’occasion de dénoncer l’impunité favorisée par les structures judiciaires et étatiques qui s’avèrent incapables de garantir la sécurité et le respect de la vie des femmes.
En effet, des horreurs ont encore lieu aujourd’hui partout sur la planète : « 400 000 femmes sont violées chaque année en République démocratique du Congo (RDC), soit plus de 1150 par jour et près de 50 par heure ; puis, environ 1000 femmes ont été enlevées, violées, mutilées et tuées dans la ville de Ciudad Juarez au Mexique depuis 1993 » déplore Yasmina Chouakri de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes et porte-parole. De plus, « plus de 600 femmes autochtones ont disparues et ont été assassinées au Canada depuis les 20 dernières années, dans la plus grande impunité, et ce, sans qu’il y ait commission d’enquête au niveau national. Comment se fait-il qu’aucune mesure concrète ne soit mise en place par les États et gouvernements lors de crimes contre les femmes à si grande échelle ? » interroge Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec et porte-parole.
« Au Québec, 31 femmes ont été tuées ou victimes de tentatives de meurtre de la part de leur conjoint ou ex-conjoint en 2011 et un organisme comme SOS violence conjugale reçoit encore au-delà de 25 000 demandes d’aide par année. Plus qu’être saisissantes, ces données devraient être perçues comme un appel à l’action concertée » affirme Manon Monastesse de la Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec. « La société québécoise démontre une volonté d’établir des rapports sociaux de sexes plus égalitaires. Pourtant, elle maintient des idéologies et des structures qui occultent encore la pleine reconnaissance et la résolution de la problématique de la violence faite aux femmes qui, ne l’oublions pas, demeure pandémique à l’échelle mondiale » soulève la porte-parole.
« En ce 6 décembre 2012, nous rappelons que, tant qu’il y aura de la violence envers les femmes et que celle-ci sera banalisée et tolérée, notre lutte pour que les femmes vivent en sécurité et en toute dignité se poursuivra ! » termine Alexa Conradi.
Toutes les informations sur la Campagne des 12 jours d’actions pour l’élimination de la violence envers les femmes sont disponibles au : www.ffq.qc.ca.
L’édition 2012 de la Campagne des 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes est coordonnée par la Fédération des femmes du Québec, et menée conjointement avec la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle, la Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec, Femmes Autochtones du Québec, L’R des centres de femmes du Québec, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel - RQCALACS, le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada, SOS Violence conjugale ainsi que la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.