Montréal, le 30 novembre 2020 – Le 1^er décembre 2020, nous soulignerons la 33^e journée mondiale de lutte contre le sida. En cette occasion, la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) fait valoir qu’il est toujours possible de mettre fin à l’épidémie de VIH/sida d’ici 2030
comme le proclame l’ONUSIDA, du moment que l’ensemble de la société se mobilise à cette fin — tout comme nous le faisons actuellement pour enrayer la pandémie de COVID-19.
Cette nouvelle pandémie a exposé de multiples failles dans la gestion de notre système de santé, dans l’accueil et l’accès à l’emploi des personnes migrantes et dans les soins que nous accordons à nos aîné·es. Elle a aussi mis en avant la surproportion de cas positifs chez les femmes, les personnes issues de l’immigration et chez les personnes moins favorisées. Cette crise sanitaire a été, et continue d’être, source d’isolement, de détresse et même de stigmatisation.
Mais elle est également le moteur d’une mobilisation sans pareil. Combattre le nouveau coronavirus est devenu, avec raison, le leitmotiv de l’ensemble de la société québécoise. Que l’on pense aux points de presse journaliers du gouvernement, aux sommes d’argent investies pour enrayer la contagion, soigner les personnes infectées et créer un potentiel vaccin, et à la réponse positive de la majorité de la population aux mesures restrictives imposées.
À constater ces failles et cette mobilisation, nous ne pouvons nous empêcher de tracer des parallèles entre la pandémie de COVID-19 et celle du VIH/sida. Les iniquités mises en lumière par la pandémie de COVID-19 sont aussi celles que le milieu VIH combat depuis des décennies. Pensons à la lutte contre les iniquités qu’engendrent le sexisme, l’hétérosexisme, la pauvreté et le racisme ; iniquités qui, dans le contexte du VIH, fragilisent l’accès au dépistage, aux soins et aux traitements.
Quant à la mobilisation, du fait de son importance dans les premières décennies de la lutte contre le VIH/sida, elle a permis de grandes avancées scientifiques (ex. : traitements efficaces qui rendent l’infection chronique, et non plus mortelle) et sociales (ex. : droits accordés aux personnes homosexuelles). Malheureusement, cette mobilisation s’est effritée avec le temps, faisant en sorte que, dans les pays occidentaux, on a atteint un plateau, où le taux annuel de nouvelles infections stagne.
Or, à l’heure actuelle, nous voyons très bien que la mobilisation et l’investissement en temps et en ressources humaines et financières dans la lutte contre une pandémie portent fruit. Si nous voulons mettre fin à l’épidémie de VIH/sida d’ici 2030, nous devons nous remobiliser et investir les ressources nécessaires pour garantir un accès universel au dépistage, aux soins et aux traitements. Sans compter la mobilisation et les investissements nécessaires à la mise en place d’une société égalitaire, équitable et respectueuse des droits de chacun·e.
En ce 1^er décembre, nous incitons les gouvernements municipaux, le Québec et le Canada à se remobiliser et à réinvestir adéquatement dans la lutte contre le VIH/sida afin d’y mettre fin d’ici 2030.
Regroupement d’organismes communautaires québécois de lutte contre le VIH/sida, la COCQ-SIDA suscite, soutient et consolide l’action communautaire face à la lutte contre le VIH/sida sur le territoire québécois. Elle solidarise les gens, unit les démarches, les actions et les ressources impliquées pour répondre aux enjeux qui touchent les personnes vivant avec le VIH et l’ensemble des populations fortement touchées par l’épidémie. www.cocqsida.com
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