Le Bureau international du travail (BIT) dresse un bilan saisissant des risques du travail dans un rapport publié en avril 2019. Chaque année, près de 2,8 millions de travailleurs perdent la vie du fait d’accidents du travail et de maladies professionnelles. De ces décès, 2,4 millions sont imputables aux seules maladies professionnelles.
Ça ne s’arrête pas là ! Chaque année, environ 375 millions de personnes sont victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles non mortels. Les journées de travail perdues en raison de celles-ci représenteraient près de 4 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. En 2018, le Fonds monétaire international l’estimait à 84 740 milliards $ US.
Selon le Plan d’action mondial pour la santé des travailleurs 2008-2017 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la santé des travailleurs est une condition indispensable à la productivité et au développement économique. À ce chapitre, le SPGQ observe que le Québec fait bien piètre figure. Depuis près de 15 ans, diverses compressions et politiques d’austérité ont nui à la santé des travailleurs de l’administration québécoise.
En 2018, le SPGQ a documenté les impacts des compressions gouvernementales sur le travail de ses membres et sur la qualité des services offerts. À partir d’un sondage mené auprès d’environ 3 600 membres, le syndicat a observé qu’une majorité de répondants ont été constamment ou fréquemment stressés ou en surcharge de travail au cours des 12 derniers mois. Une majorité de personnes ont également mentionné vivre constamment ou fréquemment un stress élevé au travail.
Il ressort aussi de dette étude que plus d’une personne sur 10 considère avoir été victime de harcèlement psychologique au travail au cours des 12 derniers mois. Durant cette même période, près de 9 % des personnes ont été en arrêt de travail en raison de leur insatisfaction au travail. La moyenne du nombre de jours de congés de maladie pris par les personnes touchées a été de 55,6 jours ouvrables.
Toujours selon cette enquête, plus d’un répondant sur deux juge que les compressions ont diminué leur motivation au travail au cours des 10 dernières années. Une majorité de répondants estime aussi que les compressions ont eu un impact négatif sur la qualité des services offerts. Ainsi, plus de la moitié des répondants considère qu’au cours des 10 dernières années, les délais dans la réalisation ou le traitement des dossiers ont augmenté. Parmi ceux-ci, près de 60 % mentionnent que les délais ont énormément ou beaucoup augmenté.
L’importance de promouvoir une culture de sécurité et santé au travail doit devenir l’affaire de tous : travailleurs, employeurs, syndicats et gouvernements. Car si le nombre de décès causés par un accident du travail tend à diminuer, ceux liés à une maladie professionnelle sont en augmentation.
En 2018 au Québec, 16,3 millions de jours ont été indemnisés pour des lésions professionnelles, malgré toutes les difficultés à faire reconnaître les maladies liées à l’anxiété, au stress et à l’épuisement professionnel. Il y a urgence d’agir !
Line Lamarre
Présidente
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