Chez nous, il y a plus de dix ans, la Fondation Émergence mettait sur pied une Journée internationale contre l’homophobie. L’excellent travail fait par la Fondation, au fil des ans, aura permis de mettre en lumière les discriminations liées à l’orientation sexuelles à travers les thématiques de ses différentes campagnes (ma préféré à ce jour demeure la Campagne Présumé hétérosexuel[1] en 2005), mais aussi de la nécessité de l’inclusion des gais et lesbiennes dans la société.
C’est ce travail visant l’inclusion qui aura amené depuis quelques années plusieurs groupes jeunesse et ethnoculturels LGBT à utiliser l’appellation internationale afin que les discriminations vécues par les personnes transsexuelles et transgenres soient aussi intégrées dans la journée du 17 mai. Puis avec le temps, d’autres organismes ont emboîté le pas.
Et cette année ne fera pas exception. À la suite de la rencontre des membres du Collectif de travail LGBT[2], en novembre dernier, les représentantes et représentants se sont entendus pour se rallier à l’appellation internationale afin de promouvoir cette journée sous le signe de la solidarité et de l’inclusion. Pour le Conseil québécois LGBT promouvoir cette dénomination internationale est d’autant plus facile à faire qu’elle reflète parfaitement la mission de l’organisme et tout le travail effectué en matière de défense et de promotion des droits et des réalités des personnes lesbiennes, gaies bisexuelles, mais aussi des personnes transsexuelles et transgenres, et ce depuis 2006.
Et si les groupes d’ici joignent leur voix aux centaines d’organisations du Chili, de l’Australie, de l’Angleterre, du Brésil, de France, etc. afin de souligner le 17 mai, il ne saurait en être autrement du gouvernement du Québec et des instances publiques et parapubliques. Il leur est d’autant plus facile de le faire, qu’aujourd’hui, la société québécoise est l’une des plus évoluées en matière de droits sociaux et juridiques pour les personnes LGBT. D’ailleurs, le gouvernement doit se rappeler qu’il est l’un des artisans fondamentaux dans les avancées de nos communautés. Pensons à la Politique nationale de lutte contre l’homophobie et à son plan d’action, à la Chaire de recherche sur l’homophobie, aux droits de filiations, à l’union civile et au mariage.
Que le Ministère de la Justice, le Bureau de lutte contre l’homophobie, la CDPDJ, les Commissions scolaires, etc. parlent d’une Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie et soutiennent les initiatives allant dans ce sens, les placerait aux côtés d’instance, à travers le monde tel que l’Organisation des Nations Unies, l’International Gay & Lesbian Human Right Commission, la Commission des droits de la personne du Nouveau- Brunswick, le Toronto District School Board, l’Église Unie du Canada, le Toronto Pride, le Robert F. Kennedy Center for Justice & Human Right, Egale Canada, l’Union européenne et j’en passe.
En fait, en incluant la transphobie dans la journée du 17 mai, nous tous, gouvernement, institutions, syndicats, ONG, groupes ne ferons que mettre en pratique ce que dit si bien Mme Aschton « lorsque l’on parle des droits des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels, des transsexuels et des intersexués, il ne s’agit pas d’introduire de nouveaux droits pour un groupe de personnes, mais bien d’appliquer les mêmes droits humains à chaque personne… »
Soyons inclusifs, soyons solidaires. Longue vie à la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie !
1 Campagne « présumé hétérosexuel »
http://www.fondationemergence.org/default.aspx?scheme=3263
2 Collectif de travail LGBT
http://www.fugues.com/main.cfm?l=fr&p=100_article&article_ID=15405