Les citoyens, les municipalités et les organisations environnementales tiennent présentement un débat constructif sur l’avenir de Gentilly-2, mais ils n’ont vu que très peu de transparence de la part du gouvernement et d’Hydro-Québec dans ce dossier. Pour Michel Duguay, physicien nucléaire et coordonnateur du MSQN, « Le gouvernement a le devoir d’expliquer aux gens de la région les coûts réels et les risques reliés à la reconstruction, ainsi que les avantages pour le Québec et la région, de se retirer du nucléaire et d’investir dans un vaste chantier de démantèlement de la centrale ».
« À la lumière de la catastrophe de Fukushima, nous demandons au Premier ministre et à son ministre de l’énergie, Clément Gignac, de revenir aux valeurs de base du Parti libéral et de fermer Gentilly-2. Il s’agit ici de servir le bien commun et non les intérêts de firmes d’ingénierie ou de sous-traitants qui entendent profiter de l’explosion des coûts que connaissent les projets de construction ou de reconstruction des centrales nucléaires à travers le monde », a déclaré pour sa part Shawn Patrick Stensil de GreenPeace.
La semaine dernière, Sortons le Québec du nucléaire a envoyé une lettre au ministre responsable Clément Gignac. Cette lettre répond, point par point, aux préoccupations qu’il avait soulevées en réponse à une pétition déposée par le député Amir Kadir. De plus, cette lettre réitérait une demande de rencontre faite en novembre dernier. Demande qui n’a toujours pas eu de suite…
« Cela fait dix ans qu’Hydro-Québec étudie si l’on doit fermer ou reconstruire Gentilly-2, et il y a toujours plus de questions que de réponses. Je considère que c’est un signe que le projet de reconstruction ne résisterait pas à un examen public rigoureux », a déclaré pour sa part André Bélisle de l’AQLPA.
Comme l’avaient prédit les environnementalistes, les évaluations officiellesdes coûts de reconstruction de Gentilly-2 ont augmenté de façon dramatique depuis les premières évaluations qu’Hydro-Québec a présentées devant le Bureau d’audiences publiques en 2005. À la suite d’audiences qui ne portaient pas directement sur l’avenir de Gentilly-2, le BAPE avait émis une série de recommandations pour mieux encadrer « le choix de société » que devrait faire les Québécois à propos de Gentilly-2.
Plusieurs personnalités et groupes, dont Steven Guilbault, alors à Greenpeace, avaient envoyé une lettre au Premier ministre l’enjoignant d’appliquer ces recommandations. Cette lettre est toujours d’une étonnante actualité.