Édition du 19 novembre 2024

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Environnement

Inventaire 2010 des émissions de GES au Québec - L'heure est à l'action, faites place à l'audace Mme Marois ! lance l'AQLPA

SAINT-LÉON-DE-STANDON, QC, le 20 févr. 2013 - C’est avec intérêt, frustrations et espoirs, que l’équipe de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a pris connaissance de l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2010 et leur évolution depuis 1990, mis en ligne hier par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP). Bien évidemment, nous constatons encore une fois que le Québec n’est pas à la veille d’atteindre ses objectifs fixés dans le cadre du Protocole de Kyoto.

Comme dénoncé par l’AQLPA et la Coalition Québec Kyoto, malgré les belles annonces et déclarations jovialistes, parfois en compagnie de certains représentants du milieu de l’environnement, le gouvernement Libéral précédent n’a jamais mis en œuvre les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs de Kyoto. Ainsi, l’atteinte de l’objectif de réduction de 25% par rapport à 1990 des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2020 comme annoncé par le gouvernement Marois sera plus difficile à atteindre puisque nous avons en réalité manqué à notre engagement préalable tout en jouant la comédie.

Tout n’est pas totalement sombre. L’inventaire nous apprend que depuis 1990 les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué de 1,6%, au lieu du 6% prévu, pour atteindre, en 2010, 82,5 Mt éq. CO2 de GES, et ce malgré le fait qu’au cours de cette période, la population a augmenté de 13,0% et le PIB de 48,6%. Autre fait encourageant à souligner, les émissions par habitant ont été, en 2010, de 10,4t par habitant, soit le plus bas niveau observé et correspondant à une baisse de 12,9% depuis 1990.

Personne ne sera surpris d’apprendre, cependant, que le secteur du transport demeure le principal émetteur de GES au Québec avec 35,1 Mt éq. CO2 de rejets en 2010 soit, 42,5% des émissions québécoises de GES. « À lui seul, le transport routier, qui comprend les motocyclettes, les automobiles, les camions légers et les véhicules lourds, a rejeté 27,5 Mt éq. CO2 dans l’atmosphère en 2010, soit 78,4% des émissions provenant du transport. » Il est également à noter que de 1990 à 2012, les émissions du transport routier sont passées de 20,3 à 27,5 Mt éq. CO2, soit une augmentation de 35,4%. Aussi, et c’est alarmant, du côté des camions légers, les émissions ont connu une hausse de 105,6% et celles provenant des véhicules lourds ont augmenté de 87,7%.

Ainsi, un développement audacieux et résolu dans les transports collectifs et l’électrification des transports doivent être deux priorités. L’AQLPA appuie fermement les initiatives du gouvernement Marois en ce sens. L’AQLPA recommande également la mise en œuvre du PIEVA, d’un programme du Bonus-Malus ainsi que la reconduction des programmes performants existants tel que Faites de l’air !

L’AQLPA préconise aussi le développement accéléré et plus ambitieux de la biométhanisation des matières organiques résiduelles à l’échelle municipale, l’abandon du gaz de schiste, la mise en œuvre d’actions convaincantes visant la réduction de 30% de notre consommation de pétrole dans les transports et enfin, un débat publique sur l’énergie en général incluant la production du pétrole de schiste ainsi que les projets d’oléoducs amenant vers l’est le pétrole sale issu des sables bitumineux.

« L’AQLPA le martèle depuis des années, et ce nouvel inventaire ne fait que le confirmer ; fini le cinéma, il est grands temps pour le Québec de s’attaquer concrètement aux émissions de GES particulièrement dans le secteur des transports. C’est d’autant plus urgent que les solutions sont connues et à portée de main : mise en place d’un système musclé de bonus-malus, accélération de l’électrification des transports de personnes et de marchandises, financement substantiellement accru du transport collectif. Outre une diminution rapide des émissions de GES au Québec, c’est toute la qualité de l’air de la province qui s’en trouvera améliorée et donc, la santé cardio-respiratoire des Québécois(e)s. Le succès est enfant de l’audace…. » rappelle André Bélisle président de l’AQLPA.

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