Édition du 19 novembre 2024

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Éducation

Une large Coalition de groupes sociaux en faveur de la gratuité scolaire - du primaire à l'université !

MONTRÉAL, le 21 févr. 2013 - La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, composée de 140 groupes communautaires, syndicaux, féministes et populaires de différentes régions se positionne en faveur de la gratuité scolaire et se joindra à l’ASSÉ lors de la manifestation nationale du 26 février 2013 pour une éducation libre, accessible, et gratuite.

Réunis en assemblée générale le 6 février 2013, les groupes membres ont résolu à l’unanimité que la Coalition se positionne en faveur de la gratuité scolaire, du primaire à l’université. « Il y a une large adhésion à la perspective de gratuité scolaire au sein de nos organismes. Il est clair pour nos membres, qu’elles et ils soient des familles monoparentales, des locataires à modestes revenus, des personnes assistées sociales, des travailleuses à revenus moyens, que les frais sont un frein à l’accessibilité », affirme François Saillant du FRAPRU. « Pour les parents à faibles et modes revenus, les frais de scolarité sont un facteur d’appauvrissement » rappelle-t-il. Depuis sa fondation, la Coalition milite en faveur de services publics accessibles et de qualité, dont fait partie l’éducation.

Pour un accès universel et gratuit à l’éducation

Selon la Coalition, le Québec doit faire le choix de la gratuité pour favoriser l’égalité des chances et mettre un frein à l’endettement étudiant qui atteint en moyenne $15 102 à la fin des études universitaires de premier cycle1. Il faut rappeler que l’imposition de droits de scolarité représente une forme de discrimination sociale fondée sur la capacité financière des individus. « Si l’application des recommandations du rapport Parent dans les années 60 a permis au Québec de faire un bond en avant dans la démocratisation de son système d’éducation, il faut aujourd’hui compléter ses objectifs en rendant le système gratuit à tous les niveaux » affirme Jean Murdock, secrétaire général de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). Par ailleurs, la Coalition estime que toute proposition qui irait dans le sens d’une augmentation des droits de scolarité constituerait un choix socialement inacceptable et à l’opposé du principe d’égalité des chances.

Une analyse féministe contre la marchandisation de l’éducation

La Coalition rappelle par ailleurs que l’accessibilité de l’éducation est un moyen important pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes. « L’accès à l’éducation a eu et doit garder une fonction émancipatrice pour les femmes qui ont pu améliorer leurs conditions de vie » rappelle Angèle Laroche, présidente de l’R des centres de femmes du Québec, un des 140 groupes membres de la Coalition. Encore aujourd’hui, il existe au Québec des écarts économiques importants entre les femmes et les hommes2. Par conséquent, le même frais chargé à une femme lui coûtera plus cher qu’à un homme, et ce, dans une proportion équivalente à l’écart économique qui les sépare. « Une façon de s’attaquer concrètement et efficacement à cette inégalité envers les femmes, serait de retirer l’ensemble des barrières tarifaires érigées entre les citoyennes et leurs droits sociaux : l’éducation, les services de santé et les services sociaux, le logement », affirme madame Laroche.

La gratuité se finance : près de 20 solutions fiscales et mesures de contrôle des finances publiques !

Pour la Coalition, le gouvernement fait fausse route en se privant d’étudier sérieusement la gratuité scolaire en prenant pour prétexte l’état des finances publiques. « Contrairement à ce qui est largement véhiculé, le Québec a les moyens de choisir la gratuité scolaire » affirme Caroline Toupin du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec rappelant que la Coalition a identifié près d’une vingtaine de solutions fiscales et mesures de contrôle des finances publiques. Ces mesures comprennent l’ajout de paliers d’imposition, l’abolition des crédits d’impôts sur les gains en capital, des mesures de contrôle des coûts des médicaments, et autres3 et rapporteraient plusieurs milliards de dollars par année, alors qu’on évalue le coût de la gratuité scolaire à environ 700 millions de dollars. « C’est une question de choix politique que le gouvernement peut faire comme celui de 2007, quand l’État québécois s’est privé de 950 M$ de revenus pour accorder aux particuliers une baisse d’impôt qui a spécialement favorisé les mieux nantis », conclue Denis Létourneux de la Fédération autonome de l’enseignement.

PrésentEs en appui aux étudiantEs le 26 février prochain

Pour toutes ces raisons, les membres de la Coalition invitent la population à venir manifester aux côtés des étudiantEs pour une éducation libre, accessible, et gratuite le 26 février prochain, en marge du Sommet sur l’enseignement supérieur.


1 Selon les recherches faites par l’Institut de recherche et d’information socio-économique.http://www.iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2011/11/brochure-faut-il-vraiment-augmenter.pdf.
2 En 2008, à l’échelle canadienne, les femmes gagnaient 71% du revenu des hommes.
3 http://www.nonauxhausses.org/affiches/alternatives-fiscales-justes-et-equitables-pour-les-finances-publiques/

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