Dans le cadre d’une nouvelle vague de fusions et de disparitions d’organismes, le gouvernement envisage l’intégration de la Régie du cinéma au ministère de la Culture et des Communications (MCC). À cet effet, un rapport devrait être présenté à la ministre d’ici le 30 janvier. Si la ministre donne son aval, un projet de loi visant l’intégration au MCC serait déposé d’ici le 30 mars pour adoption d’ici le 30 juin.
En outre, une réduction des effectifs serait envisagée dès mars 2015. Disposant d’une quarantaine d’employés, dont 20 professionnels, la Régie du cinéma pourrait ne plus compter qu’une douzaine d’employés, selon un des scénarios étudiés par le gouvernement. Par ailleurs, d’ici mars 2016, la mission de la Régie du cinéma pourrait être revue, ne conservant que ses services de la classification et à la clientèle.
Selon le SPGQ, rien ne justifie de revoir le mandat de la Régie du cinéma et de l’intégrer au sein d’un ministère, d’autant qu’elle s’autofinance et génère des revenus au gouvernement, dont un surplus dépassant 3 millions en 2014. « Procéder à de tels changements sans s’appuyer sur aucune étude trahit un amateurisme flagrant. Le respect, l’écoute, la transparence et l’intégrité promis par le premier ministre sont désormais condamnés à être les vedettes d’un mauvais film de série B », affirme M. Perron.
Pour sa part, le « dégraissage » au nom de l’austérité prend des allures de tragi-comédie, car le rapport du Groupe de travail sur l’examen des organismes du gouvernement, en 2004-2005, recommandait de maintenir la Régie du cinéma. Ce rapport ajoutait que celle-ci doit relever d’un organisme plutôt que d’un ministère afin d’assurer toute l’indépendance voulue dans ses activités de contrôle et de surveillance. « Pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font », ironise le président du SPGQ.
Dans cette funeste aventure impliquant la Régie du cinéma, le gouvernement croit pouvoir réaliser des économies. Toutefois, jusqu’ici, le grand ménage du gouvernement ne s’est pas avéré aussi lucratif que prévu. Dans le réseau de l’éducation, l’abolition des directions régionales devait générer 15 millions $ d’économies. Mais au final, ce saccage d’une structure fondamentale pour les régions n’aurait permis que la récupération d’environ 8 millions $, selon les prétentions du gouvernement, ce qu’il n’est jamais parvenu à prouver malgré les multiples demandes du SPGQ.
« Pendant que le gouvernement vante ses économies de bouts de chandelle, il laisse couler le robinet du gaspillage, du favoritisme, de la sous-traitance abusive, notamment en informatique, de l’évitement fiscal et, bien sûr, de la rénovation de bureaux ! Sans aucun doute, la Régie du cinéma devrait s’empresser d’attribuer à ce film une note de 1 sur 5 en raison de la faiblesse du scénario et du mauvais jeu des acteurs », conclut M. Perron.