Hier, le 15 mars, plusieurs événements déplorables se sont produits qui nécessitent l’action urgente de nos organisations, de nos alliés et des organismes de droits humains.
Ces événements sont :
1. Attentat contre Cristian Alegría, neveu de Rafael Alegría, député du parti Libre et coordinateur de La Vía Campesina Honduras. Cet incident a eu lieu devant les bureaux de La Vía Campesina, dans la Colonia Alameda de Tegucigalpa.
2.— Assassinat de Nelson García, membre du COPINH et dirigeant de la communauté de Río Chiquito. Cet incident s’est déroulé dans le cadre de l’expulsion d’une communauté dans la localité de Río Lindo, département de Cortés, où environ 100 policiers, 20 membres de la police militaire, 10 membres des forces armées et plusieurs membres de la DGIC ont envahi le territoire que 150 familles avaient récupéré ; plus de 75 d’entre elles avaient construit leurs demeures grâce à leurs efforts et au matériel qu’elles avaient pu obtenir.
3. Arrestation du président du Muca, Juan Ángel Flores, tôt le matin, dans le département de Colón. Il a été accusé de liens avec des trafiquants de drogues, mais a été libéré après quelques heures de détention en l’absence de preuves.
4.— Détention de Orbelina Flores Hernández, défenseur public, membre de l’Observatoire permanent des droits humains de l’Aguan, relativement à des questions de terres.
5.— Condamnation de David Romero, journaliste de Radio Globo, à 10 ans de prison. M. Romero a courageusement dénoncé le détournement des fonds de la sécurité sociale et des actes de corruption au Honduras, délits dans lesquels serait impliqué le parti au pouvoir.*
Il est évident que ces attaques sont dirigées contre des organisations sociales combatives comme La Vía Campesina, COPINH et Muca qui luttent pour la terre et la défense des territoires.
C’est pourquoi, en tant que La Vía Campesina :
1. Nous dénonçons le gouvernement du Honduras pour avoir exécuté un plan de répression contre les dirigeantes et dirigeants et les organisations sociales.
2. Nous exigeons le respect de la vie des militants des mouvements sociaux honduriens.
3. Nous demandons la présence d’organisations internationales et de droits humains pour assurer un suivi de la grave situation humanitaire au Honduras. Il est important de dénoncer au plan international ce gouvernement qui criminalise frontalement les luttes sociales.
4. Nous lançons un appel à l’organisation d’actions publiques de solidarité devant les ambassades du Honduras partout sur la planète. Pour donner de la visibilité à ces activités, veuillez écrire à viacampesina[at]viacampesina.org, et au Honduras, communiquez avec les bureaux de La Vía Campesina à Tegucigalpa à l’adresse courriel : viacampesinahonduras2015[at]gmail.com.
Personnes-ressource pour les médias et les alliés : Rafael Alegría, 00504 9969-5091, bureau 00504 2235-9915 et Wendy Cruz. 00504 9983-8506
Pour La Vía Campesina, la solidarité et l’internationalisme sont des valeurs fondamentales de notre mouvement. C’est pourquoi nous suivrons de près la conjoncture au Honduras en faisant de la sensibilisation et en dénonçant à l’échelle mondiale la persécution et la criminalisation que subit le mouvement paysan, autochtone et noir dans sa lutte frontale contre le grand capital transnational pour préserver nos ressources naturelles et défendre nos territoires.
Globalisons la lutte, globalisons l’espoir !
Pour nos morts, pas une minute de silence, une vie entière de lutte !