Les 1150 membres du Syndicat des débardeurs de Montréal ont annoncé qu’ils interrompront tout travail de manutention des marchandises et d’amarrage des navires à compter de 7 heures le lundi 26 avril 2021. Nous savons maintenant que cet arrêt collectif de travail pourrait être suspendu par un projet de loi spéciale prévoyant la reprise et le maintien des opérations au port. Ce projet de loi spéciale serait présenté à la Chambre des communes par la ministre du Travail, Filomena Tassi, le lundi 26 avril 2021. Devant cette annonce d’une action législative liberticide, le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, s’est prononcé, hier même, en faveur d’un tel inique projet de loi fédérale.
Cette annonce d’une éventuelle loi spéciale prouve encore une fois que s’il est un secteur vital à l’économie capitaliste c’est bien celui du transport des marchandises. Toute interruption de travail, dans ce secteur, semble affecter de manière inacceptable, pour les dirigeantEs et les dominantEs de notre société, le potentiel de la réalisation de la valeur contenu dans les marchandises qui transitent par le port.
À une certaine époque, on nous disait que ce qui nous distinguait des régimes totalitaires résidait dans la reconnaissance, par les gouvernements du Canada et des provinces, du droit de se mettre en grève. Vous pourrez vous dire que même si ce droit jouit depuis 2015 d’une reconnaissance constitutionnelle par la Cour suprême du Canada, il s’agit d’une reconnaissance de pacotille. Bref, nous sommes en présence d’un droit constitutionnel décoratif, pour les débardeurEs.
Yvan Perrier
25 avril 2021
14h10
yvan_perrier@hotmail.com
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