« Travailler dur une cinquantaine d’heures par semaine pour une paie de 35 heures, équivalant à 27 000 $ par année, c’est inacceptable », s’indigne Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS-CSN. Ces conditions de travail dérisoires conduisent directement les éducatrices à déserter la profession. Plusieurs centaines d’entre elles ont déjà cessé leurs activités.
« C’est à se demander si la stratégie gouvernementale, ce n’est pas de sous-payer nos éducatrices pour tuer le réseau des services de garde en milieu familial dans chacune des régions, se questionne Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN). On va continuer à appuyer la lutte des RSG, afin d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail et afin de préserver ce service essentiel pour les parents ».
Par ailleurs, compte tenu de la situation sanitaire qui se détériore au Québec, il serait irresponsable de rassembler les RSG en un seul lieu le 24 septembre, comme il était prévu à l’origine. Le mouvement de grève est donc localisé dans chacune des régions du Québec. N’empêche, « le contexte de pandémie ne freine pas l’ardeur de ces femmes qui se dévouent pour préparer les enfants québécois en prévision de l’école. Ces éducatrices jouent un rôle essentiel et méritent la pleine reconnaissance du gouvernement Legault », précise Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
« Enfin, rappelons que si nous avons choisi de tenir une seule journée de grève générale partout au Québec, c’est en pensant aux parents qui nous font confiance et qui sont solidaires de notre combat légitime. Les témoignages d’appui des mères et des pères forcés de trouver un plan B nous font chaud au cœur et nous rappellent pourquoi nous aimons éduquer leurs enfants », soutient en conclusion Karine Morisseau, elle-même RSG.
Les faits à propos des 3000 RSG de la CSN
– Les RSG travaillent plus de 50 heures par semaine et ne sont payées que pour 35 heures ;
– 27 000 $, c’est le revenu annuel moyen d’une RSG (une fois les dépenses couvertes) ;
– Les RSG demandent une rémunération équivalente à une éducatrice en CPE, non formée, au premier échelon ;
– Le ministère veut appauvrir les RSG avec des offres sous le taux d’inflation (7,67 % en quatre ans) ;
– Les RSG désertent massivement la profession. Il est estimé que 12 000 places pour les enfants ont disparu depuis le début de la pandémie ;
– Les RSG sont en négociation depuis mars 2019. Elles ont demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un médiateur, en août dernier ;
– Les 25 et 28 septembre 2020, les RSG poursuivront leurs rencontres de médiation.
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