Jusqu’à présent, Revenu Québec n’a pas daigné fournir au SPGQ la liste exhaustive des personnes dont certains renseignements personnels ont été frauduleusement acquis. La fuite majeure a été découverte le 25 juillet dernier et signalée aussitôt à la Sûreté du Québec. L’employeur aurait toutefois dû communiquer immédiatement avec les syndicats des employés visés pour les en informer.
« Si les renseignements subtilisés (nom et numéro d’assurance sociale, parfois la date de naissance ou le salaire) sont ceux d’employés, d’ex-employés et du personnel d’entreprises ayant fait affaire avec Revenu Québec, comment Revenu Québec peut-il refuser d’informer les syndicats de l’identité des personnes touchées ? Revenu Québec semble très mal comprendre le rôle du syndicat. Le SPGQ est le répondant pour ses membres et tout ce qui les touche doit être communiqué au SPGQ. Il est possible que le SPGQ dépose des griefs, car nous estimons possibles des préjudices à plus ou moins long terme, ce que nous précisera l’enquête policière », précise Line Lamarre, présidente du SPGQ.
Le SPGQ s’étonne également qu’une fuite de cette ampleur ait pu survenir dans les systèmes de Revenu Québec sans qu’une alarme se déclenche. Le syndicat estime que Revenu Québec devrait collaborer plus étroitement avec les syndicats lorsque survient une situation de cette nature.
« En outre, que fait la direction de Revenu Québec pour s’assurer que ses employés veillent au respect des politiques, directives et autres documents normatifs de Revenu Québec en matière d’accès aux documents et de protection des renseignements personnels et confidentiels ? Des politiques et des directives, c’est bien, mais des mécanismes pour s’assurer que les politiques et les directives sont respectées, c’est mieux. De la formation en sécurité informatique devrait également être offerte aux employés, particulièrement ceux ayant à manipuler des informations sensibles, pour prévenir ce genre de situation », indique la présidente du SPGQ.
Le temps de réaction de Revenu Québec préoccupe également le SPGQ. Si l’employée de Revenu Québec soupçonnée d’avoir orchestré une fuite de renseignements personnels de 23 000 fonctionnaires a attiré l’attention des enquêteurs internes au ministère il y a un an, rien ne justifie d’avoir attendu en juillet dernier pour entreprendre une enquête approfondie à son sujet.
« Le SPGQ s’interroge également sur le rôle du ministre des Finances. Éric Girard a dit le 7 août que le transfert, hors de lieux de travail, des renseignements de 23 000 employés, anciens et actuels, est très préoccupant. S’il juge la situation préoccupante, quelles directives a-t-il données pour régler la situation ? A-t-il bien été informé dès le 25 juillet ? Les zones d’ombres sont très nombreuses et nos membres veulent l’heure juste », conclut Mme Lamarre.
Un message, un commentaire ?