« Augmenter les tarifs des services de garde à l’enfance aura des impacts directs et négatifs sur les familles, sur la participation des femmes au marché du travail et aussi, il faut le rappeler, sur les finances des gouvernements », signale le président de la FTQ, Daniel Boyer. En effet, les données indiquent que c’est grâce au réseau de garderies publiques si le taux d’activité des femmes sur le marché du travail a fait un bond spectaculaire de 63 % à 75 % entre 1997 et 2011. « Honnêtement, je me demande ce que Luc Godbout en pense !, s’exclame Daniel Boyer, puisqu’en 2012, il a publié, avec Pierre Fortin et Suzie St-Cerny, une étude démontrant que chaque tranche de 100 $ investie par le gouvernement dans les services de garde produit un retour fiscal de 104 $ au provincial et de 43 $ au fédéral. »
« Et tant qu’à y être, on devrait aussi poser la question à la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, puisqu’elle, Lise Thériault et 80 femmes parlementaires de la francophonie ont signé en janvier dernier une déclaration pour le 20e anniversaire des engagements de Beijing en faveur de l’égalité de genre dans laquelle elles exhortent les gouvernements à intégrer une perspective de genre dans leurs décisions budgétaires », rappelle la vice-présidente représentant les femmes à la FTQ, Louise Michaud.
Pour la FTQ, ce n’est pas seulement un mauvais signal à envoyer aux jeunes familles québécoises dont la situation financière est fragile, c’est aussi de mauvais augure pour les consultations en cours sur la révision des programmes et sur la fiscalité. En effet, « nous devons rencontrer la Commission de révision permanente des programmes dans les prochains jours, mais le gouvernement a envoyé tellement de signaux inquiétants ces derniers temps qu’on se demande si les décisions ne sont pas déjà toutes prises », s’inquiète Daniel Boyer. « Après les régimes de retraite dans les municipalités, on parle des retraites dans les universités, puis des fusions d’établissements dans la santé, puis de la disparition de certains ministères ou de l’abolition de certains programmes publics, alors je ne vois pas comment les deux commissions de consultation pourraient faire un travail indépendant et sérieux », s’interroge-t-il.