Ces cliniques seront fermées progressivement d’ici le printemps prochain, pour des raisons budgétaires. Une orientation que désapprouve fortement la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard, qui reproche aux dirigeants du CIUSSS Saguenay-Lac-Saint-Jean de faire des économies de bouts de chandelles sur le dos de centaines de patients.
« À Jonquière, ce sont au moins 600 personnes qui seront affectées, alors qu’à La Baie et Dolbeau, on estime qu’entre 250 à 300 personnes à chaque endroit devront être redirigées vers une pharmacie. À Jonquière, le service était assuré par une infirmière clinicienne dont le poste sera aboli. Sous prétexte d’économiser des sommes relativement modestes, on fait disparaître un service essentiel pour la santé de centaines de personnes sans savoir si les pharmacies seront en mesure de leur assurer un même suivi », déplore Nathalie Savard.
En contradiction avec les engagements de Gaétan Barrette
Cette dernière ajoute que la fermeture de ces trois cliniques est un pas de plus vers la privatisation de notre système public de santé et vient en contradiction directe avec les engagements pourtant clairs pris par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, lors de l’annonce de sa réforme.
« Le ministre avait promis que l’adoption de la loi no 10 devrait améliorer l’accessibilité aux soins de santé pour la population et qu’elle n’entraînerait aucune diminution de services dans nos établissements publics. Cette décision du CIUSSS est donc en contradiction flagrante avec les engagements publics de Gaétan Barrette », stipule la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Des conséquences incertaines pour les patients
Nathalie Savard est également inquiète quant aux conséquences pour les patients. « Ces cliniques assurent le suivi des personnes qui doivent prendre des anticoagulants, tels que le Coumadin et le Sintrom. Elles doivent subir régulièrement des prises de sang et faire ajuster leur posologie en conséquence. Est-ce que les pharmacies seront en mesure d’offrir le même service avec un suivi aussi rigoureux que celui qui était offert ? Les patients auront-ils droit à la même écoute et au même soutien ? Comment et par qui se fera l’analyse des prises de sang ? De nombreuses questions inquiétantes demeurent actuellement sans réponse », constate la leader syndicale.
Une barrière économique à l’accessibilité aux soins
De plus, le SIISNEQ-CSQ est en profond désaccord avec un coût minimal de quelques dollars qui devrait être facturé au patient.
« Peu importe le montant, c’est une barrière économique à l’accessibilité à nos soins de santé qui affecte particulièrement les gens les plus démunis et les plus vulnérables. C’est inacceptable et contraire à l’esprit de notre système québécois et canadien de santé. Sans compter qu’à partir du moment où nous abandonnons ces services entre les mains du privé, nous n’avons plus aucun contrôle sur les coûts et que le montant exigé risque d’augmenter passablement dans l’avenir », appréhende Nathalie Savard.
Une économie questionnable
Cette dernière s’interroge également sur l’économie réelle que l’État fera avec la fermeture de ces cliniques puisque les pharmacies continueront de facturer la RAMQ pour les soins qu’elles offriront aux patients.
« Ce transfert de services publics au privé se justifie difficilement sur le plan économique puisque socialement, nous continuerons d’en assumer le coût. Les dirigeants du CIUSSS ont donc pris une décision difficile à justifier sur le plan économique et injustifiable quant aux ennuis qu’elle crée aux patients actuels et futurs », explique la présidente du SIISNEQ-CSQ.