La CAQ aussitôt élue, relance le débat sur la laïcité sans avoir abordé la question lors de la campagne électorale. Nous vous offrons quelques contributions qui recadre le débat d’un point de vue de la gauche politique. André Frappier se questionne sur la place qu’occupe Dieu dans le serment à la reine d’Angleterre. L’auteur rappelle que « cet empêtrement de règles et symboles monarchiques et chrétiens nous rappelle que nous avons encore un bout de chemin à faire pour réaliser une société démocratique et inclusive. » André Noël se demande que fait la croix chrétienne sur le drapeau du Québec. Il rappelle que l’adoption d’un nouveau drapeau québecois répondait à une commande du gouvernement Duplessis et de l’Église catholique face à la popularité grandissante du drapeau tricolore de la France révolutionnaire et de celui des patriotes, deux symboles dangereux pour la domination du clergé sur ses ouailles du Québec. Bernard Rioux démontre que les politiques annoncées par le gouvernement le François Legault s’incrivent dans une logique néolibérale et vont faire de ce gouvernement au service des banquiers, des patrons et des gestionnaires.
Raphaël Fiévez dénonce la mascarade caquiste qui veut soumettre les citoyen.nes de diverses religions, les musulmans.nes en particulier à une stricte laicïté alors qu’il maintient à la vue de tous et dans les institutions publiques les symboles de la religion catholique sous couvert qu’il s’agirait de patrimoine. Alternative socialiste en fin nous présente (http://www.pressegauche.org/Pour-la-laicite-de-l-Etat-Pour-la-liberte-religieuse) la position du groupe et dénonce une campagne anti-musulmane et explique que chez AS « nous nous opposons autant à l’interdiction du voile qu’à son imposition. » Jean-François Delisle quant à lui adopte une approche qui colle davantage à celle d’une majorité de politicien.nes affirmant que « qu’aucun droit fondamental n’est nié par le projet gouvernemental, qui vise juste à s’assurer que les agents de l’État affichent une nécessaire neutralité religieuse dans l’exercice de leur travail. »
Enfin, Lucie Gosselin rapporte les récents événements entourant la Journée internationale de lutte à la pauvreté qui a donné lieu à une manifestation à Québec le 17 octobre dernier.
SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE
La situation internationale est toujours intéressante mais très complexe. Nous avons retenu trois articles, cette semaine : une sur les États-Unis, une sur le changement climatique, et une autre sur le Maroc.
Aux États-Unis, un Appel salutaire de Bernie Sanders
L’auteur souligne le courage de Bernie Sanders de lancer un appel pour créer un mouvement démocratique mondial contre la droite. Il ne fait pas seulement lancer ce mot d’ordre. Il l’explique : « son long appel est appuyé sur une description détaillée et très bien argumentée d’abord de la menace mortifère qui pèse sur l’humanité et la planète et ensuite du mouvement mondial qui devra assumer la mission salutaire d’affronter cette menace dans un combat à mort. » Bernie Sanders lance ce mouvement mondial parce que selon lui, ce n’est pas seulement aux États-Unis que des dirigeants autoritaires et des multimillionnaires de tout acabit mènent le jeu.
Mais le plus intéressant de cet appel mondial c’est que les perspectives de lutte reposent sur un bilan assez perspicace des luttes passées : « Pour lutter efficacement contre l’autoritarisme de droite, nous ne pouvons pas simplement être sur la défensive. Nous devons être proactifs et comprendre que défendre le statu quo qui a échoué au cours des dernières décennies n’est pas suffisant. En fait, nous devons reconnaître que les défis auxquels nous sommes confrontés sont le produit de ce statu quo ».
Un article qui repose sur l’espoir car il offre des visions de l’avenir et des luttes à mener.
Sur les changements climatiques
Nous ne pouvons passer à côté de la clarté politique de Naomi Klein sur le sujet.
Le capitalisme est la cause du dérèglement climatique
En partant d’articles parus dans le magasine du Nnew York Times, Noémie Klein prend prétexte pour polémiquer contre l’idée suivant :
« Mais nous avons tout gâché, « nous », les humains, dont la myopie sévère nous empêche de sauvegarder notre avenir. Et au cas où nous n’aurions pas bien compris sur qui, ou sur quoi, rejeter la responsabilité de notre « perte de la Terre », la réponse de Rich se présente sous la forme d’un cri indigné en pleine page : « Tous les faits nous étaient connus, aucun obstacle ne nous barrait la voie. Aucun, à part nous-mêmes. »
Nous les humains qui n’avons rien fait, qui avons raté notre chance...on nous l’avait dit. Non.. non... non... dit Klein, il y a plus :« En effet, l’analyse rétrospective de ce moment le fait apparaître clairement comme la conjonction du rassemblement de gouvernements enfin bien décidés à brider l’industrie pétrolière, et de la transformation en tsunami de la vague néolibérale, dont les objectifs de déconstruction économique et sociale entrèrent en collision frontale avec les impératifs de la science du climat d’une part, et de l’imposition de règles permanentes aux grandes entreprises d’autre part. »
Elle parle ouvertement de la vague néolibérale, e la gloutonnerie des entreprises capitalistes. La suite de l’article porte sur la nécessaire lutte, pose la nécessité d’une société socialiste et démocratique. Elle mentionne aussi le contexte électorale américain avec toutes les nouvelles candidatures socialistes. Là aussi l’espoir pointe le nez.
Prisonniers sahraouis : un cri dans le désert
Ce texte met en lumière la situation des prisonniers sahraouis. Les noms sont cités, les outrages sont nommés. Et l’insistance est portée sur la grève de la faim qu ‘ils ont entrepris pour dénoncer leur situation.
« La presse est complice. Les médias diffusent toutes les nouvelles d’ici et d’ailleurs sur des brutalités d’intensité variable, parfois en jubilant avec une insistance maladive. Mais pas un mot des atrocités commises par le Maroc dans les territoires du Sahara occidental. Ils disent : Le Sahara Occidental ne produit pas de nouvelles. C’est une situation stagnante. La presse a besoin de nouvelles. »
Mais en fait, c’est la situation de tous les prisonniers au Maroc qui est ici mis en lumière.
« Il y a des années, lorsque la communauté internationale a appris l’existence de la prison clandestine de Tazmamart, le Maroc s’est empressé de libérer les prisonniers survivants, après les avoir nourris pour qu’ils n’aient pas trop piètre apparence. Simultanément, il a démantelé le complexe pour qu’il n’en reste aucune trace.
C’était une autre époque. Le Maroc maintient maintenant ses prisonniers dans des conditions indécentes, mais ne se donne pas la peine de les cacher. Puisqu’il n’y aura pas de réaction… Et il n’y en a pas. »
L’espoir demeure dans le fait de briser le silence sur la situation des prisonniers politiques au Maroc
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