Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

FTQ - Bilan et perspectives 2017-2018 : À la défense du filet social québécois, la FTQ a joué son rôle de défenseur des plus démunis et de la classe moyenne

Montréal, le 3 janvier 2018. – À l’heure des bilans, la FTQ a clairement été au cœur des avancées sociales et de la mobilisation de la société civile avec ses campagnes sur la bonification du Régime de rentes du Québec, sur la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure et sur l’abolition des clauses de disparité de traitement, jouant son rôle de protecteur du filet social québécois à la défense des personnes plus démunies de la société.

Jetant un regard plutôt critique sur l’année 2017, la FTQ se félicite du fait que le gouvernement ait finalement donné raison à la campagne de la FTQ pour bonifier le Régime de rentes du Québec. Il faut cependant s’inquiéter des choix du gouvernement Couillard en matière budgétaire et en matière de relations de travail. Au fédéral, c’est le bilan environnemental qui inquiète, de même que tout le dossier Netflix et celui de l’assurance-emploi.

Relations de travail et réduction d’impôts

« Le choix de Québec de réduire les impôts plutôt que de réinvestir massivement dans les services publics, qui ont été saccagés par la campagne d’austérité livrée par le gouvernement Couillard, laisse un goût amer. Québec n’a pas hésité également à adopter des lois spéciales pour forcer le retour au travail des travailleurs et travailleuses de la construction et des juristes de l’État. Et il n’a pas manqué non plus de menacer les ingénieurs de l’État et les ambulanciers d’une loi spéciale pour mettre fin aux moyens de pression. Tout cela doit être dénoncé ! », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

Les fausses notes d’Ottawa

« Au fédéral, la FTQ juge sévèrement les choix faits en matière d’environnement ainsi que l’absence d’une véritable politique de lutte contre l’évasion fiscale. Il y a aussi tout le dossier Netflix qui est un véritable gâchis, sans parler du système de paie Phénix qui est une catastrophe. Il faut déplorer également le recul du gouvernement Trudeau sur sa promesse électorale de réformer le mode de scrutin et nous sommes toujours en attente du rétablissement du service postal à domicile. Dans le dossier de l’assurance-emploi, nous attendons du fédéral qu’il remplace le Tribunal de la sécurité sociale par un tribunal tripartite accessible dans toutes les régions du pays et qu’il règle le problème du trou noir vécu par les chômeurs et chômeuses des régions touristiques », souligne le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

2018 : une année électorale

« L’année 2018 est également une année électorale au Québec et, à ce chapitre, la FTQ a bien l’intention de faire valoir sa plateforme auprès de ses militants et militantes et auprès des candidats et candidates. La FTQ est en attente d’un véritable projet de société pour les travailleurs et travailleuses. Il faudra que les partis politiques prennent des engagements clairs pour obtenir l’attention de la FTQ. Nous allons étudier attentivement les promesses des différents partis et intervenir sur la place publique lorsque nécessaire », ajoute le président.

La fin des clauses de disparité de traitement ?

Nous espérons que le gouvernement qui a été en mode écoute dans le dossier du Régime de rentes du Québec poursuive dans cette voie. Les gouvernements sont toujours gagnants lorsqu’ils écoutent la population pour améliorer le bien commun. C’est signe aussi que la mobilisation porte fruit. Ainsi, la FTQ mise beaucoup sur la nouvelle année pour voir débloquer d’importants dossiers comme celui de l’amélioration de la Loi sur les normes du travail qui devrait, espérons-le, abolir les clauses de disparité de traitement dans les régimes de retraite et les assurances collectives, clauses qui minent les relations de travail et qui sont source de conflit. « Il faut que le gouvernement agisse rapidement dans ce que l’on appelle les “clauses orphelins”. Québec doit mettre fin à cette pratique discriminatoire qui veut que pour la même entreprise, il y ait des régimes de retraite et d’assurances collectives différents ; un pour les anciens travailleurs et un autre pour les nouveaux. C’est une source de conflit et c’est une question d’équité intergénérationnelle », mentionne le secrétaire général.

Un salaire minimum à 15$ l’heure

En 2018, la FTQ poursuivra sa campagne pour hausser le salaire minimum à 15$ l’heure, comme l’ont fait la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario qui n’ont pas eu peur d’agir. « Le salaire minimum actuel est insuffisant pour vivre décemment, c’est une bataille contre la pauvreté, le gouvernement doit agir sans tarder. Nous savons tous que le salaire minimum actuel est insuffisant pour vivre décemment. En 2016, 219 600 personnes travaillaient au salaire minimum », déclare Daniel Boyer.

La conciliation famille-travail et la santé et sécurité

En ce qui a trait aux agences de placement, le gouvernement doit mieux les encadrer de façon à mettre fin à des pratiques honteuses. Il faut souhaiter le resserrement de la règlementation les encadrant. Québec doit également profiter du futur projet de loi améliorant la Loi sur les normes du travail pour mieux faciliter la conciliation travail-famille-études. En matière de santé et de sécurité du travail, nous demandons au gouvernement de mettre en place tous les outils de prévention prévus à la loi en rendant obligatoires les quatre outils de prévention pour toutes les entreprises de vingt employés et plus, soit les représentants à la prévention, les comités de santé et de sécurité paritaire, les programmes de prévention et les programmes de santé.

Les changements climatiques

Quant au dossier de l’environnement, dans la déclaration de politique sur les changements climatiques adoptée lors de son dernier Congrès, la FTQ a clairement demandé au gouvernement de mettre sur pied des chantiers sur l’électrification et le développement du transport collectif en concertation avec la société civile et le mouvement syndical. « Il faut un véritable débat sur les changements climatiques et sur l’exploitation des hydrocarbures, mais cela doit aussi se faire dans une transition juste et équitable pour les travailleurs et travailleuses susceptibles de perdre leur emploi. Changeons le Québec, pas le climat ! », concluent les leaders syndicaux.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.

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