Le président du SIIIEQ-CSQ, Pier-Luc Bujold, a profité aujourd’hui d’une conférence de presse pour faire le point sur la situation. Il était accompagné de la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, et de la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Line Camerlain.
« Deux éléments nous inquiètent particulièrement dans le portrait de l’effectif infirmier touchant notre région. Tout d’abord, nous constatons une diminution de 2,2 % du personnel infirmier en Gaspésie depuis 2014-2015. De plus, notre région est celle dont le personnel est le plus âgé au Québec. En effet, 21 % des infirmières et infirmières auxiliaires sont âgées de 55 ans et plus. C’est donc dire que près de 200 d’entre elles pourraient prendre leur retraite au cours des cinq prochaines années », explique Pier-Luc Bujold.
Une conjoncture troublante
Ce dernier ajoute que ce scénario est d’autant plus probable que de nouvelles règles entourant le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), qui seront mises en application en juillet 2020, pourraient inciter plusieurs d’entre elles à quitter la profession.
« Il y a d’autres éléments qui nous apparaissent préoccupants. En effet, on constate une diminution significative de 25 % du nombre de demandes d’admission au premier tour dans le programme de Soins infirmiers au Cégep de la Gaspésie de 2013 à 2018. Il y a également diminution du nombre d’infirmières exerçant dans le secteur de la formation infirmière dans notre région. Finalement, le taux élevé de congés d’invalidité, qui augmente sans cesse, viendra accentuer la pénurie appréhendée », analyse le président du SIIIEQ-CSQ.
Stratégie d’action à définir
Pier-Luc Bujold soutient donc qu’il est urgent que tous les acteurs d’influence de la région se concertent afin de se doter d’une stratégie d’action concrète pour contrer de façon durable ces problématiques de pénurie de personnel infirmier.
Une négociation décisive
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, soutient que, si l’on veut régler les problèmes de pénurie de personnel, il faut rapidement agir sur les conditions de travail pour les rendre plus attrayantes.
« Parmi les actions prioritaires à poser, il faut éliminer au plus vite le temps supplémentaire obligatoire et exiger des ressources supplémentaires pour stabiliser les postes et les équipes de soins. Ces enjeux importants sont au cœur de nos demandes dans le cadre des négociations en cours pour le renouvellement de nos conventions collectives. Si l’on veut assurer à la population de la Gaspésie l’accès à des soins de qualité, il faut nécessairement prendre soin du personnel soignant de qui dépend notre réseau public de santé et de services sociaux », insiste Claire Montour.
Plus de moyens à la région
De son côté, la vice-présidente de la CSQ, Line Camerlain, demande au gouvernement Legault d’accorder au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie des ressources financières suffisantes et stables pour permettre un réel déploiement de mesures d’attraction et de rétention du personnel efficaces et durables.
« Pour que les forces vives du milieu puissent se concerter et agir contre la pénurie, le gouvernement doit également redonner à la communauté régionale l’autonomie nécessaire pour mettre en œuvre des solutions adaptées aux défis propres à la région de la Gaspésie. Les dirigeants du CISSS de la Gaspésie reconnaissent eux-mêmes, dans leur rapport annuel de gestion 2018-2019, qu’il leur faut du personnel heureux et en quantité suffisante. Nous partageons pleinement cette vision. L’heure est à la concertation pour atteindre cet objectif », termine Line Camerlain.
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