« À titre d’exemple, le CSSS Ahuntsic et Montréal-Nord a déjà annoncé l’abolition de 15 postes directement affectés aux services à la population. Parmi ces 15 postes abolis, il y a ceux de deux infirmières en santé scolaire. Ici, ce sont les enfants qui sont victimes des coupes. Le même genre de situation sévit également au CSSS de la Montagne. Ailleurs, on a vu l’employeur d’un établissement diffuser une politique qui institutionnalise le fonctionnement d’une équipe de soins à effectif réduit. Des professionnelles en soins peuvent avoir 20 patients à suivre en centre hospitalier, jusqu’à 43 en CHSLD, des cas lourds qui exigent beaucoup de soins. Des situations comme celles-ci, on en répertorie de plus en plus », a poursuivi Régine Laurent.
Le ministre doit s’expliquer
Pour la présidente de la FIQ, le ministre de la Santé doit profiter de l’étude des crédits pour donner des explications aux Québécoises et aux Québécois. « Comment le gouvernement peut-il encore prétendre sérieusement que son budget n’affectera pas les services à la population ? Je ne crois pas que le ministre Barrette ait souhaité une réduction de son budget, mais il a fait le choix d’assumer les décisions de son gouvernement. Il doit maintenant prendre ses responsabilités et donner des réponses aux citoyennes et aux citoyens », a ajouté la présidente.
Des inquiétudes réelles
Dans les Plans annuels de gestion des dépenses déposés par le gouvernement, il est indiqué à la page 127 que des mesures d’optimisation ayant pour objectifs de réduire la bureaucratie et d’augmenter l’efficience clinique généreront des économies de 225 M$ pour l’année 2014-2015, notamment dans le financement des établissements de santé. « Ce qui inquiète la FIQ, c’est ce que le gouvernement entend par efficience clinique. S’il prévoit exiger des médecins qu’ils signent des ordonnances collectives afin que les infirmières puissent utiliser pleinement leur jugement clinique pour prescrire des tests diagnostiques ou ajuster la médication dans les cas de maladies chroniques plutôt que de courir après l’autorisation des médecins à la pièce, nous serons d’accord. S’il entend adopter des ratios professionnel-le-s en soins/patients pour maximiser le temps clinique passé auprès des patients et assurer des soins sécuritaires, nous serons aussi d’accord. Mais si c’est pour faire des coupes à l’aveugle comme les employeurs le font souvent, là le gouvernement va nous trouver sur son chemin, parce que la conséquence c’est une réduction de la qualité des soins, voire même un risque que la sécurité des soins en soit affectée », a indiqué Régine Laurent.
La FIQ en mode solutions
« La semaine prochaine, je rencontrerai finalement le ministre de la Santé. Je serai heureuse de parler avec lui de nos propositions. Je lui exposerai notre projet de cliniques de proximité et du potentiel que cela représente pour notre système de santé. Je lui demanderai son point de vue sur les ratios professionnel-le-s en soins/patients et lui expliquerai qu’ailleurs, cette mesure a fait ses preuves. Je lui parlerai aussi de bien d’autres pistes de solutions pour améliorer l’efficacité de notre système de santé. À la FIQ, nous sommes en mode solutions et en mode propositions. C’est ce que je lui ferai savoir », a conclu Régine Laurent.