La présidente du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), Nathalie Savard, a dévoilé ce matin, en conférence de presse à Saguenay, un portrait de l’état d’esprit des 550 membres du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à la suite d’une enquête terrain menée au cours des dernières semaines.
Accompagnée de la présidente de la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, Nathalie Savard a rendu publiques les principales conclusions de cette enquête qui portait sur les conditions de travail de ses membres.
« À l’approche de négociations importantes dans le secteur public, les réponses données par nos membres envoient un message clair à nos employeurs et au gouvernement : c’est assez les compressions ! Comme ailleurs au Québec, le personnel du CSSS de Jonquière et du Centre Jeunesse du Saguenay-Lac-Saint-Jean se demande comment on peut lui demander chaque année d’en faire toujours un peu plus avec moins de ressources. Ça ne peut pas continuer ainsi », martèle la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Une surcharge qui nuit au climat de travail
Nathalie Savard soutient que la surcharge de travail actuelle laisse des traces qui nuisent au climat de travail.
« Les conditions difficiles ne favorisent pas l’entraide. Débordées, les personnes ont tendance à se replier sur elles-mêmes pour essayer de passer à travers leurs tâches trop nombreuses. La surcharge augmente les irritants et ne favorise pas une ambiance de travail favorable pour dispenser des soins de santé », constate la leader syndicale.
Des conséquences néfastes pour la santé
Les compressions budgétaires ont un effet néfaste sur la santé du personnel. « En effet, l’augmentation des congés maladie n’est pas toujours due au travail. On est continuellement en fardeau de tâche, stressé à l’idée d’avoir oublié quelque chose d’essentiel pour les patients, de devoir rester en temps supplémentaire obligatoire, d’être obligé de se justifier auprès de son supérieur immédiat afin d’expliquer pourquoi on a pris plus de temps dans la journée à accomplir son travail et, de surcroit, tout ceci nous oblige à faire du temps supplémentaire. En résumé, on nous demande de toujours de faire plus avec moins. Faut-il se surprendre que les congés maladie explosent ? », constate la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Des besoins qui évoluent sans ressources supplémentaires
Les travailleuses et travailleurs interrogés rapportent également que l’évolution des besoins a eu des effets sur leur pratique.
« Nous devons faire face à des cas d’hospitalisation qui sont de plus en plus lourds, pendant que la clientèle externe est en augmentation constante et devient de plus en plus complexe. Malheureusement, nous ne disposons pas toujours des outils et des ressources nécessaires pour rencontrer les nouveaux besoins. Les budgets et la formation ne s’adaptent pas à cette nouvelle réalité », s’indigne Nathalie Savard.
Nécessité de revaloriser les professions
La porte-parole syndicale plaide donc pour que des efforts soient faits afin de revaloriser les professions dans le secteur de la santé.
« Il n’y a pas de recette miracle pour améliorer les choses. Nos membres sont unanimes : les employeurs doivent faire en sorte d’offrir de meilleures conditions de travail et des postes plus attrayants pour assurer une stabilité et une qualité de vie aux infirmières et infirmiers, infirmières et infirmiers auxiliaires et inhalothérapeutes. Nos membres veulent retrouver un équilibre entre le travail et la vie familiale », conclut la présidente du SIISNEQ-CSQ, Nathalie Savard.