Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Et si on fouillait un peu plus loin : ce qui divise expliqué

Quand Madame Marois et Monsieur le Maire Labeaume invitent au calme dans les débats autour de la Charte des valeurs des Québécois, ils oublient une explication possible des dérives.

Qui s’adresse aux gens pour les intoxiquer à la haine généralisée contre tous les groupes sociaux, les syndicats, les leaders de la gauche, les écologistes, les manifestants, les immigrants, … qui veulent ébranler l’ordre établi en matière de droits humains, de services publics généreux, des progrès démocratiques, … ? Demandons-nous à qui donc profite le crime ?

La méfiance envers toute nouveauté dans nos sociétés, qui devrait au contraire piquer notre curiosité pour la différence, est entretenue par un discours qui « lance des débats », qui « suscite la controverse », qui « se passionne pour soulever les foules », …

L’incident qui s’est produit à Place Laurier à Québec, et qui a vu une immigrante voilée de 14 ans de citoyenneté, être invectivée par une Québécoise de souche, a été planifiée, non sous la forme d’un complot, mais en prenant l’efficace discours de l’extrême droite, et avec une volonté maladive de monter les gens les uns contre les autres. Quoi de mieux pour éloigner les concitoyens les uns des autres de manière à camoufler les responsabilités dans les décisions politiques qui finissent par miner la confiance dans l’État qui devrait être dévouée au bien commun, donc facilitant les avancées des sociétés modernes en progrès constants. Les migrations de masse ont toujours fait partie des grandes civilisations. Et le Québec pourrait être de ce type si le métissage était encouragé plutôt que henni sur les ondes.

Il y a au Québec des diffuseurs qui se consacrent aux vils discours de la haine, de l’Inquisition et des procès d’intention. Les autorités publiques devraient s’en soucier plus rigoureusement car ces réactionnaires souhaitent finalement que le pouvoir ne s’exerce plus que pour les enrichis. Tous ces « poqués » de l’humanité, qui sont plus ou moins engendrés par une mondialisation sauvage et qui trouvent chez nous réconfort et soulagement, devraient aller se faire voir ailleurs, selon ces haut-parleurs de la division et de la provocation.

Adieu donc, selon ces radios, la solidarité élémentaire des Québécois pour « tous les humains de la terre » que chantaient nos poètes de la libération nationale.

Guy Roy

Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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