Les grévistes ont rappelé au ministre de la Justice qu’il a lui-même appuyé, par le passé, le principe de parité salariale entre les avocats et avocates de l’aide juridique et leurs collègues de la Couronne.
Enclenchée jeudi dernier, la grève des avocats et des avocates de l’aide juridique se poursuit cette semaine, interrompant l’ensemble des services dans les régions de Montréal et de Laval, des Laurentides, de Lanaudière, de la Montérégie, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
« Nous plaidons les mêmes dossiers, dans les mêmes tribunaux, devant les mêmes juges que les procureur-es de la Couronne. Nous méritons le même traitement », a déclaré Me Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocats et avocates de Montréal et Laval-CSN.
La présidente du Syndicat des avocats et avocates du centre communautaire juridique de la Rive-Sud, Élisabeth Maillet, a souligné les difficultés de recrutement que rencontrent actuellement les services d’aide juridique, où de nombreux postes demeurent vacants. « Ce n’est certainement pas en créant deux classes d’avocats que le gouvernement pourra consolider le réseau de l’aide juridique. Nous ne demandons rien de nouveau, seulement le maintien de ce principe d’équité élémentaire. Il est regrettable que le ministre de la Justice veuille mettre fin à cette parité salariale entre la défense et la poursuite. »
Services interrompus
De nombreux programmes gouvernementaux, chers au ministre Jolin-Barrette, sont mis à l’arrêt lors de ce conflit de travail. C’est le cas du programme Rebâtir, un service de consultation juridique en ligne pour les victimes de violence sexuelle ou conjugale, ainsi que du traitement prioritaire des dossiers qui en résultent.
D’importantes perturbations frappent également le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, le Programme d’accompagnement justice et santé mentale, le Programme de mesures de rechange pour les adultes en milieu autochtone et le suivi des recommandations de la Commission Laurent, qui prévoient notamment la représentation systématique de tous les enfants sous l’égide de la Direction de la protection de la jeunesse. À l’aube du 1er juillet, un grand nombre de citoyennes et de citoyens ne peuvent bénéficier des services de l’aide juridique pour contester avis d’éviction et autres hausses abusives.
Un message, un commentaire ?