La pétition était adressée à madame Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, monsieur Marc Garneau, ministre des Transports, et monsieur Jean-Yves Duclos, député de la circonscription de Québec et ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.
Pour SOS Port de Québec, le nombre de signatures récoltées montre une forte opposition au projet d’agrandissement du Port de Québec.
« Dans les quartiers centraux de Québec, les gens sont tannés de vivre la pollution du Port. Le problème avec le projet d’agrandissement, c’est qu’il ne règlera en rien la problématique de pollution atmosphérique et de vétusté des installations actuelles qui posent une menace pour la santé publique, » indique Véronique Lalande, porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec.
« Au contraire, ces problèmes risquent plutôt de s’aggraver si l’agrandissement a lieu, notamment en raison de l’augmentation du transport routier par camions et trains », ajoute Alizée Cauchon, responsable des relations gouvernementales chez Équiterre.
Les signataires de la pétition dénoncent notamment les impacts majeurs qu’aura le projet d’agrandissement sur les milieux naturels avoisinants.
« La construction d’un nouveau quai pour accueillir 500 000 conteneurs par année va perturber 39 hectares de milieux naturels (l’équivalent de 72 terrains de football), en plus de défigurer et d’enclaver la Baie de Beauport, la seule plage urbaine de Québec, » explique Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours.
La semaine dernière, une enquête de Radio-Canada a d’ailleurs révélé que le Port de Québec a procédé à des forages illégaux dans la Baie de Beauport, en pleine période de reproduction du bar rayé, un poisson en voie de disparition.
« Non seulement le Port ne respecte pas les lois, mais son projet d’agrandissement qui amènera un trafic maritime accru et le dragage de sédiments, dont certains fortement contaminés, pourrait avoir des impacts majeurs sur les habitats du bar rayé et du béluga du Saint-Laurent, aussi en voie de disparition, » explique Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
La coalition SOS Port de Québec remet en doute le modèle économique actuel qui dépend d’une impossible croissance continue. « L’administration du Port semble penser que sans croissance, c’est la mort. Pourtant, il est possible d’investir dans le nettoyage et la modernisation des infrastructures actuelles, sans agrandissement des quais, sans impact sur les milieux naturels et la Baie de Beauport et sans danger pour la population des quartiers centraux de Québec », explique Daniel Guay d’Accès Saint-Laurent Beauport.
Les groupes membres de la coalition souhaitent que l’agrandissement du Port de Québec soit un enjeu majeur dans la campagne électorale fédérale.
« Nous allons demander à tous les candidats et les candidates de la région d’écouter les 15 000 personnes qui s’opposent à l’agrandissement du Port de Québec et de travailler au sein du prochain gouvernement pour qu’un projet de modernisation des installations voie enfin le jour, » conclut Pierre Sénéchal du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM).
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