La ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly, a résisté aux appels au cessez-le-feu, a refusé de condamner la violence d’Israël contre les Palestiniens et a ignoré la conclusion de la Cour mondiale selon laquelle il existe un génocide « plausible » à Gaza ;
Le ministre du développement international, Ahmed Hussen, a réduit le financement de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) le jour même où la Cour mondiale a appelé à garantir l’aide aux Palestiniens ;
Le ministre de l’immigration Marc Miller a retardé un programme de visas temporaires pour les parents de Canadiens vivant à Gaza, et a finalement mis en place un programme raciste avec des places limitées et des exigences de demande déraisonnables pour les personnes se trouvant dans une zone de guerre.
Nous ne pouvons accepter que cela soit l’héritage du Canada au milieu du génocide qui se déroule sous nos yeux à Gaza. Si ces ministres ne peuvent pas intervenir en ce moment de crise extrême et réparer ces erreurs, ils doivent se retirer.
Malgré l’urgence du génocide en cours à Gaza, les ministres Joly, Hussen et Miller ont chacun annoncé des décisions qui reflètent peu de considération pour la vie des Palestiniens ou le droit international, et ont montré très peu de conscience de la situation concernant l’impact de leurs décisions. En 1) transférant des armes dans un contexte de génocide et 2) en retirant sciemment leur soutien à l’infrastructure humanitaire de Gaza, les actions des ministres Joly et Hussen violent directement les ordres de la CIJ visant à prévenir le génocide. Pendant ce temps, le ministre Miller a mis en place des barrières inutiles qui compliquent la capacité des proches des Canadiens à fuir un contexte de violence génocidaire.
Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères - L’absence de réaction de la ministre Joly à la décision initiale de la CIJ sur la plausibilité d’un génocide à Gaza montre que le Canada ne prend pas au sérieux la menace catastrophique qui pèse sur la vie humaine. Avant la décision, Mme Joly a exprimé son soutien à la Cour elle-même, mais a refusé de prendre une position claire sur la requête de l’Afrique du Sud, et a même semblé rejeter ses « prémisses ». Lorsqu’on lui a demandé de clarifier sa position, Mme Joly a répondu aux questions avec désinvolture, comme si elle et le gouvernement voulaient délibérément manquer de clarté. Lorsque la CIJ a émis des mesures provisoires ordonnant à Israël de prendre des mesures pour prévenir le génocide, la déclarationde Mme Joly n’a pas exprimé son soutien aux mesures ni appelé Israël à se conformer à la décision. Plutôt que de reconnaître la gravité de la décision provisoire de la CIJ, sa réponse laissait entendre qu’avant d’agir, le Canada devait attendre la décision « finale » de la CIJ sur le génocide - ce qui pourrait prendre des années. Cette réponse témoigne d’une indifférence suffisante face aux massacres de Palestiniens à grande échelle.
En fin de compte, le silence de Mme Joly sur les ordonnances de la CIJ suggère que le Canada a abandonné son engagement envers le droit international, ainsi que nos obligations en vertu de la Convention sur le génocide à l’égard des Palestiniens. Pire encore, le gouvernement a admis avoir approuvé des permis d’exportation d’armes vers Israël depuis le 7 octobre. Ainsi, dans son rôle de ministre, Joly a choisi de ne pas exercer sa prérogative de refuser des permis d’exportation d’armes à Israël pendant une campagne plausiblement génocidaire, permettant ainsi le transfert de biens militairesà Israël malgré le risque évident qu’ils soient utilisés contre des civils palestiniens. Dans une lettre adressée à Mme Joly, plus de 30 organisations de la société civile ont averti que « le Canada ne peut pas à la fois manifester son soutien à la CIJ [...] tout en continuant à armer ceux qui, selon la CIJ, sont plausiblement accusés de génocide ».
Ahmed Hussen, ministre du développement international - Le jour même où la CIJ a statué qu’Israël devait accroître l’accès humanitaire à Gaza pour empêcher un génocide, le ministre Hussen a annoncé la suspension pour une durée indéterminée de l’aide humanitaire à l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Cette décision irréfléchie était une réaction impulsive à des allégations israéliennes non prouvées concernant quelques employés de l’agence, punissant collectivement les 2 millions de personnes à Gaza (et les 4 millions d’autres réfugiés palestiniens) qui dépendent de l’agence comme d’une bouée de sauvetage. Depuis l’annonce du Canada,l’UNRWA prévient que ses opérations s’effondreront si son financement n’est pas rétabli, et les organes de l’ONU et lesagences d’aide humanitaire mettent en garde contre une catastrophe due à cette décision. Bien que le ministre Hussen ait par la suite augmenté l’aide humanitaire à d’autres agences, cette réorientation des fonds ne tient pas compte du fait que l’UNRWA est la seule organisation actuellement en mesure de fournir une aide à Gaza à grande échelle. Les Palestiniens de Gaza sont confrontés à la famine et à l’émergence d’épidémies de maladies transmissibles. Toute atteinte aux infrastructures humanitaires restantes risque d’entraîner des décès massifs, même après l’obtention d’un cessez-le-feu.
En fin de compte, en l’absence de toute allégation de mauvaise gestion de la part de l’UNRWA, le ministre Hussen a retiré le financement humanitaire à l’agence qui supervisait l’aide à une population confrontée à un génocide. L’hypothèse apparente selon laquelle d’autres agences peuvent en quelques jours 1) recréer la présence de l’UNRWA sur le terrain à Gaza pendant un génocide et une guerre, et 2) reproduire les opérations de l’UNRWA dans l’ensemble du Moyen-Orient, est totalement déconnectée de la réalité. Par les décisions de M. Hussen, le Canada défie les nombreux avertissements selon lesquels la réduction du financement de l’UNRWA nuira gravement à une population déjà confrontée à la famine, à la maladie et au génocide.
Ministre de l’Immigration Marc Miller - Malgré le nombre massif de civils palestiniens tués, il a fallu plus de trois mois au ministre Miller pour lancer un programme de visas temporaires afin d’aider les familles canado-palestiniennes à retrouver leurs proches dans la bande de Gaza. Une fois ouvert aux demandes, le programme s’est avéré présenter d’énormes barrières et restrictions inutiles qui limitent son potentiel humanitaire. Le programme de visas pour Gaza serait l’un des plus restrictifs du genre, avec un plafond arbitraire de 1 000 personnes qui provoque la panique et la concurrence parmi les Canadiens d’origine palestinienne qui tentent de faire sortir leurs proches. En outre, le processus de demande exige des niveaux sans précédentd’informations personnelles, imposant un fardeau énorme et déraisonnable aux personnes déplacées dans une zone de guerre. Pour ne rien arranger, les remarques offensantes du ministre Miller et de ses collègues indiquent que ces restrictions sont motivées par l’idée que les proches des Canadiens d’origine palestinienne constituent une menace inhérente pour la sécurité.
En fin de compte, le programme de visa de Miller ne fournit pas l’aide et les protections nécessaires à une population confrontée à un génocide et qui a des parents au Canada. Les limites de ce programme et l’attitude de M. Miller et de ses collègues ont abouti à un programme qui est totalement déconnecté des réalités d’un génocide, qui cause des difficultés inutiles et qui reflète clairement une politique de deux poids deux mesures par rapport à des programmes similaires destinés à d’autres populations.
Si ces ministres ne sont pas en mesure d’intervenir en ce moment de crise extrême et de corriger ces erreurs, ils devraient se retirer.
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