Dans le cadre de la campagne « Ils démolissent nos services, on résiste », les représentantes de l’APTS critiquent les choix inhumains qui résultent des politiques d’austérité du gouvernement. « Des gens qui attendent des mois, voire un an, pour obtenir des services dont dépendent leur bien-être et leur dignité, on ne devrait pas voir ça à Laval », croit Lyne Bellemare, travailleuse sociale.
En raison des compressions et du manque de personnel, les services sont nettement insuffisants pour répondre aux besoins les plus pressants. « Des personnes très âgées évaluées à l’hôpital comme n’étant plus en mesure de veiller seules à leur hygiène et à leurs repas sont retournées à domicile sans qu’aucun service d’aide n’ait été mis en place. Les services de répit offerts aux proches aidants ne sont plus accessibles parce que les organismes communautaires subissent aussi des réductions budgétaires. Ces situations intenables, dont les victimes sont toujours les plus démunis, les proches aidants et les familles, vont se multiplier avec les nouvelles compressions prévues en avril », prévient Josée Blanchard, présidente de l’unité locale du syndicat.
« On voit des gens avec des problèmes de santé mentale se désorganiser et sombrer parce qu’ils ont à attendre trop longtemps pour être traités en psychiatrie et qu’on oblige les intervenants psychosociaux à limiter le nombre de rencontres de suivi avec eux », poursuit la présidente locale de l’APTS.
Pour éviter l’odieux de listes d’attente trop longues dans le secteur Famille Enfant Jeunesse, les gestionnaires ont modifié les critères d’accès aux services de sorte que moins de familles se qualifient pour obtenir du soutien. « Ce ne sont plus les besoins qui dictent les services désormais, mais les budgets », déplore Lyne Lemelin, responsable politique APTS pour la région de Laval.
Les représentantes du personnel professionnel et technique du CSSS de Laval s’expliquent mal comment le ministre Barrette a pu faire adopter sous le bâillon, le 6 février dernier, une réforme administrative ultra-centralisatrice et anti-démocratique, qui est la dernière chose dont le personnel et la population ont besoin à l’heure actuelle. À leurs yeux, la nouvelle loi rate totalement la cible et les priorités du ministre Barrette auraient dû être l’accessibilité et la qualité des soins, ainsi que la réduction des listes d’attente.
La nouvelle réforme et les compressions ne produiront aucune réelle économie. D’une part, les mégastructures créent inévitablement plus de bureaucratie. On le voit à Laval - qui a un des plus importants CSSS de la province - depuis une décennie.
D’autre part, les services que l’on supprime maintenant sont des coûts reportés. « En retirant à la population des services de première ligne, de prévention, de soutien à domicile, de suivi en santé mentale, le gouvernement va à l’encontre de l’avis des experts des systèmes de santé et des cliniciens qui réitèrent que c’est en investissant à ce niveau que l’on parvient, à terme, à réduire les coûts », de conclure Lyne Lemelin.