Pour la FAE, il apparaît clairement que la démission de Yves Bolduc est symptomatique de la piètre qualité des politiques proposées ou mises en œuvre par le gouvernement Couillard en éducation. « Comme ministre de l’Éducation, Yves Bolduc a non seulement appliqué avec soin les mesures d’austérité de son gouvernement, mais il a écouté les pédagocrates de son ministère, les directions d’école et les commissions scolaires, plutôt que les enseignantes et les enseignants, qui sont les premiers experts en pédagogie. Il ne se passe pas une semaine sans que des manifestations viennent rappeler à Philippe Couillard les conséquences désastreuses de ses choix politiques et budgétaires sur l’école publique, les élèves et le personnel enseignant. Le premier ministre doit apprendre de cette leçon et en tenir compte dans ses réflexions en vue de choisir un successeur à Yves Bolduc », déclare Sylvain Mallette, président de la FAE.
Toutefois, malgré les nombreuses critiques adressées à Yves Bolduc, la FAE tient à lui souhaiter un bon retour à la médecine.
Nouveau ministre
Par ailleurs, c’est avec une grande prudence que la FAE attend la nomination d’un nouveau ministre de l’Éducation alors qu’elle négocie, au nom de ses 32 000 membres, le renouvellement du contrat de travail du personnel enseignant. Un projet de loi visant à redéfinir le rôle des commissions scolaires, leurs limites territoriales, mais aussi les responsabilités confiées aux enseignantes et enseignants, devait aussi être déposé dans les prochaines semaines.
« La personne choisie par le premier ministre deviendra le 12e ministre responsable de l’Éducation en 20 ans. Ce n’est pas tout de changer de titulaire. Il faut être conscient qu’il y a toute une machine ministérielle derrière un ministre et que celui-ci applique avant tout le plan imaginé et développé par son premier ministre. La vision actuelle qu’a le gouvernement Couillard de l’éducation évoluera-t-elle avec l’arrivée du nouveau ministre, et le gouvernement consultera-t-il les représentantes et représentants du personnel enseignant ? Défendra-t-il l’école publique et lui donnera-t-il enfin les moyens pour assurer sa mission ? Abolira-t-il le financement public des écoles privées ? Reconnaîtra-t-il l’autonomie professionnelle des enseignantes et enseignants ? », se questionne M. Mallette, qui s’attendra à des réponses rapidement.