L’animateur-trice du site l’éteignoir revient sur les déboires du PQ et les explications que tente d’avancer son ex-chef Jean-François Lisée. Alors que ce dernier attaque frontalement Québec solidaire pour expliquer les résultats catastrophiques du PQ lors des récentes élections québécoises, l’auteur cible plutôt les propres turpitudes du PQ et sa gestion néolibérale de l’économie pour expliquer la désaffection d’une grande partie de l’électorat du PQ, tantôt à gauche vers QS et tantôt à droite vers la CAQ. Le PQ a ainsi perdu son statut de navire amiral du mouvement indépendantiste, ses perspectives de prise du pouvoir et s’enfonce dans son virage identitaire. Ses militant.e.s cultivent une mentalité d’assiégé.e.s qui montre le profondeur de la crise qui secoue ce parti.
La semaine a débuté par une manifestation de 5 000 personnes à Québec,manifestation qui a tenu sa promesse d’encercler l’Assemblée nationale afin de démontrer au gouvernement Legault mais aussi à tous les politicien.ne.s favorables à la filière pétrolière et gazière que les changements climatiques imposent de garder sous terre autour de 85% des quantités de pétrole et gaz connues. Yves Bergeron décrit cette manifestation et nous propose quelques clichés de l’activité.
Autre lutte incontournable, celle des infirmières et infirmiers contre le TSO (temps supplémentaire obligatoire). Julien Daigneault décrit les effets de ce qui est devenu la norme dans la gestion des ressources humaines dans le secteur de la santé. C’est l’effet de « deux décennies coupures brutales dans le système de santé, » juge l’auteur. La FIQ a mobilisé ses membres et les cadres et patrons ont du s’ajuster et ce faisant, démontrer que le problème n’est pas insoluble.
La bataille du SPGQ pour la réintégration du lanceur d’alerte Louis Robert bât son plein et un appui de taille est venu s’ajouter à de nombreux autres : celui de l’Internationale des services publics regroupant plus de 700 syndicats sur les cinq continents et 20 millions de membres. Par ailleurs, la pétition visant à appuyer M. Robert a obtenu plus de 54 000 signatures au moment de publier.
Les tensions entre l’Alberta qui vient d’élire le conservateur Jason Kenney et le Québec de François Legault font la une des grands médias. Bertrand Schepper analyse la situation. Il souligne qu’on reproche au Québec de bloquer l’exportation du pétrole albertain alors que Legault qui qualifie avec raison ce pétrole de « sale » tente de ménager le mouvement écologiste québécois tout en conservant dans sa manche l’option d’appuyer le projet GNL visant la construction d’un oléoduc transportant du gaz naturel de l’Ontario vers le Saguenay. Kenney apparait comme un dinosaure qui tente de sauver une industrie qui met à mal l’environnement. Le gouvernement Trudeau tente de sauver la face en achetant du temps pour entretenir l’espoir concernant le projet Trans Mountain et maintenir les subventions à l’industrie. Bref, les conservateurs albertains se font du capital politique sur le dos du Québec et soutenant un discours démagogique sur la péréquation alors que le mouvement écologiste tente légitimement de bloquer ces projets liés aux énergies fossiles et de soutenir une transition vers des énergies vertes. Dans tout cela, les salarié.e.s de l’industrie pétrolière sont instrumentalisé.e.s de façon à les monter contre le Québec alors qu’ils et elles sont les premières victimes des difficultés de cette industrie (125000 pertes d’emplois depuis 4 ans. La lutte promet d’être vive.
Enfin, 16 organismes représentant 200 000 artistes du secteur des arts et de la culture s’unissent pour lancer la campagne « Une vie sans art, vraiment ? » en faveur du droit d’auteur.e.s menacé par le pillage mené par de grands conglomérats, pillage légalisé par les conservateurs de Stephen Harper. Les mesures d’exception permettant de ne pas payer les droits auteur.e.s se sont multipliées depuis les récentes années passant d’une dizaine à plus de 80. La révision du droit d’auteur a lieu tous les 5 ans mais depuis 2012 rien ne fut fait en ce sens. À l’aube des élections fédérales, les groupes veulent un renforcement du droit d’auteur.e.s et une juste rémunération des auteur.e.s.
Sur la scène internationale
La situation internationale a été un peu éclipsée au Québec par les inondations dans les différentes régions. Nous vous proposons de refocaliser notre regard vers des grèves, des analyses politiques et sur une analogie féministe. La solidarité internationale des travailleuses et des travailleurs est essentielle. C’est pourquoi nous voulons mettre en lumière deux luttes qui seraient, autrement, passées sous le radar.
Premièrement en Pologne
Grève illimitée des enseignants polonais
Une petite mise en contexte : « Ce lundi 8 avril marque le début d’une grève illimitée des professeurs en Pologne, la plus importante depuis 1993. Plus de 85 % des écoles seraient touchées par le mouvement. Les grévistes exigent une hausse de 30 % de leur salaire. » Salaires minimums, charges de travail et non reconnaissance de l’importance de leur travail sont le lot des enseignants et enseignantes en Pologne. Leur sort est évidemment lié aux politiques néolibérales et capitalistes appliquées dans ce pays. Le patronat utilise aussi les profs des écoles privées pour tenter de casser la grève. Mais la solidarité développée est trop grande pour réussir.
Quant à l’organisation syndicale ; : « La lutte des enseignants supplante les divisions syndicales. Les dirigeants du syndicat Solidarité (Solidarnosc), derrière Piotr Duda, essaient d’obéir au gouvernement en raison de leurs liens politiques avec les dirigeants du PiS. ….mais ce sont en fait les enseignants ordinaires qui n’ont eu jusqu’ici aucun contact avec les syndicats qui sont la force motrice du mouvement » En conclusion disons que cette lutte peut en être une pour la syndicalisation plus large et pour la création d’une plate forme politique clairement de classe.
L’autre lutte touche aussi le secteur de l’enseignement mais en Amérique du Sud.
Intersyndicale Guyanne : Nous avons de l’ambition pour l’Education !
L’article fait état des actions et mobilisations entreprises. Notons les revendications suivantes : « Nos organisations syndicales refusent ce projet destructeur ! Non à l’école du tri social ! Non au sabordage de la formation ! Non à la précarité et à l’austérité budgétaire ! L’intersyndicale revendique un service public de l’enseignement émancipateur qui privilégie la solidarité à la compétition. Nous voulons une école publique qui respecte les personnels et permet la réussite de tous les élèves. »
Ça dit tout. Comme analyse politique nous avons résumé un article sur la Chine .
Chine : La crise hégémonique et son avenir
L’objectif de l’auteur est rapidement dressé : « savoir ce qu’il en est des « ambitions hégémoniques de la Chine », de son hégémonisme et des dangers pour l’Asie orientale et le monde entier que ces desseins recèleraient. » Son propos débute par une définition de l’hégémonie. Pour nous faire bien comprendre son analyse, l’auteur recoure à une comparaison des plus intéressante celle avec les États-Unis. Et c’est là que l’article prend toute son importance.
Sans défendre la Chine, l’auteur montre bien les dessous que l’on veut taire en parlant de l’hégémonie chinoise et non américaine ; « l’hégémonie états-unienne. Il n’y a pas de bases militaires ni de troupes chinoises stationnées aux Philippines, en Malaisie ni même en Corée du Nord – il y en, « américaines » (états-uniennes), à Okinawa, en Corée du sud, naguère aux Philippines… La marine de guerre chinoise ne patrouille pas entre la Floride et Cuba, les incursions de la flotte américaine dans le détroit séparant Taïwan de la Chine continentale se multiplient. » La notion de prétendant dans le processus de l’hégémonie et conséquemment la nécessité de bien situer l’hégémonie d’un pays dans un contexte international est définit. De même, est définit la chute du dominant hégémonique. Ce ne sera pas une chute tranquille mais une traversée de soubresauts, de chaos et de violences.
Cette analyse intéressante montre bien les différences USA-Chine et permet de rayer des éléments souvent mythiques ou fantasmés sur la Chine.
Autre analyse d’une situation politique actuelle ; les dernières élections en Israël.
Six points à retenir suite aux élections en Israël
Un article court, concis mais clairs en six points, six tête de chapitre :
« La victoire de Netanyahu ; Israël est vraiment à droite ; Parti travailliste : la fin ; Un bon score pour la liste des « chefs d’état-major » ; La montée des partis ultra-religieux ; Abstention massive de la minorité palestinienne ».
Nous retenons la victoire sans contexte de Netannyahu (de 30 à 36 député-e-s), le renforcement de la droite (65 membres de la Knesset sur 120) et l’absentéisme des votes des Palestiniens et Palestiniennes ( c’est évident mais pas pour la gauche israélienne). Comme dernier article nous vous proposons une autre comparaison : celle entre les tortures faites aux sorcières au Moyen-Âge et la pornographie moderne.
Des buchers aux écrans, la violence faite aux femmes perdure
L’auteure commence par situer la pornographie actuelle dans l’axe des violences faites aux femmes et non de la sexualité : « La pornographie constitue une des formes de violence contre les femmes aussi atroce que banale aujourd’hui ; avec son cortège de viols, de violences et d’avilissement, elle a envahi l’espace médiatique, et on assiste à une véritable pornification de la culture dans les mass médias….
Un certain genre de pornographie, le « gonzo », met en scène des pratiques qu’on peut qualifier de torture physique et mentale, de torture sexuelle, la cruauté y devient un jeu, un divertissement pour un public blasé qui éprouve le besoin d’aller toujours plus loin dans l’horreur. »
Elle poursuit son analyse en faisant un rapide tour d’horizon historique de la chasse aux sorcières précisant les femmes visées, les tribunaux, les pourchasseurs et les tortures faites aux femmes. Elle conclut en explicitant son analogie : « Les violences sexistes et sexuelles des tortures médiévales et de la pornographie ont en commun l’humiliation, le fait d’avoir pour objectif de briser moralement la femme, la douleur réelle et intense des victimes ; ce sont des formes de barbarie assez similaires de par l’intensité de la souffrance et le caractère humiliant et dégradant des sévices infligés.
Les portraits des femmes dans la pornographie et les chasses aux sorcières présentent des points communs : la lascivité, l’infériorité, la bassesse prétendues des femmes. On y retrouve une fascination/répulsion morbide de la sexualité féminine, conçue comme intrinsèquement vile. » Elle souhaite aussi d’en finir avec la déshumanisation et pose le respect des femmes.
Bonne lecture
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