La CAQ s’apprête à déposer son projet de loi sur la laïcité et Bernard Rioux revient sur cet enjeux qui traversera la prochaine période. Définisssant la laïcité à la sauce CAQ comme stigmatisante et identitaire, l’auteur explique que la véritable laïcité rassembleuse, celle qui construit le rapport de force en faveur de l’indépendance du Québec consiste en une « politique de pacification par le droit » qui vise à « assurer la liberté de conscience par la séparation de la politique et du religieux. » Au contraire, la CAQ n’offre rien d’autre qu’une catholaïcité qui stigmatise les autres religions, surtout les musulmans mais qui fait abstraction du rôle de l’église catholique dans notre société. Il rappelle enfin que « l’intégration dans la société passe d’abord par une intégration socio-économique sur une base égalitaire. »
D’autres textes nous sont parvenus suite à notre appel de textes sur la laïcité. Béranger Enselme plaide pour le maintien du programme actuel de QS alors qu’il rappelle que seuls les faiseurs d’opinion voient une crise dans la situation actuelle et que QS doit se positionner « clairement comme les défenseurs des véritables « valeurs communes » de notre société, celles qu’incarnent nos principes : féminisme, pluralisme, ouverture et égalité de tout.e.s. »
Rabah Moulla quant à lui cherche une troisième voie entre les tenant.e.s de la position Bouchard-Taylor et et ceux et celles qui prône l’absence d’interdit quant au port de signes religieux. Il souhaite que QS se recentre sur son propre programme en suggérant que QS « garde ses positions définies dans son programme, à savoir que c’est l’état qui doit être laïque et non pas les individus, tout en se montrant disposé à rechercher une entente sans partisannerie, comme l’avait fait l’Assemblée nationale du Québec, en 2014, pour la loi 52 « Mourir dans la dignité » ? »
Le gouvernement Trudeau soutient ouvertement le coup de force contre Nicolas Maduro au Vénézuréla. Le collectif Échec à la guerre explique () que le Canada se fait complice d’une tentative de mettre un frein au virage à gauche que l’Amérique du sud a connu au cours des dernières années et de mettre la main sur les précieuses ressources du pays. Faisant preuve d’un zèle irréprochable, les libéraux ont été parmi les premiers à reconnaitre l’auto-proclamé Juan Guaidó. Il a reçu la rencontre des pays du Groupe de Lima le 4 février dernier. Le collectif ne nie pas que le gouvernement vénézuélien a dévié des objectifs de la révolution bolivarienne soulignant que « les manœuvres politiques, la répression et l’autoritarisme du gouvernement Maduro sont condamnables. » Il milite en faveur d’une solution « politique authentiquement vénézuélienne par la négociation, sous les auspices de médiateurs indépendants. »
Alexandra Cyr revient sur le scandale que constitue le maintien en vente libre par Santé Canada du Roundup de Monsanto, un herbicide à base de glyphosate pour les 15 années à venir. Pourtant de nombreux groupes écologistes ainsi que des scientifiques exige un nouvel examen indépendant de cette décision. Santa Canada a refusé cette demande malgré les preuves préoccupantes des différentes recherches. En 2015 en particulier, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé l’a classé « probablement cancérogène pour l’être humain ». Or, il semble que Monsanto fait pression et mène une campagne de désinformation qui se compare à la stratégie des fabricants de tabac. Santé Canada fait preuve de complaisance envers la position de Monsanto alors que de plus en plus d’études démontrent que le glyphosate constitue un danger important pour la santé humaine.
Le ministre de l’agriculture est empêtré dans ses explications contradictoires à propos du congédiement de l’agronome lanceur d’alerte Louis Robert. L’Union paysanne souligne ce nouveau cas de conflit d’intérêt et des pressions de l’industrie des herbicides, pesticides et engrais sur les institutions publiques afin de conforter et légitimer leur place dans l’économie et « orienter » les décisions de l’Etat. L’industrie fait pression afin, semble-t-il, qu’on passe sous silence ou qu’on minimise les risques reliés à leurs produits. Tout ça dans un contexte ou l’organisme concerné, le Centre de recherche sur les grains (CEROM), est financé à 68% par l’argent public alors que le MAPAQ n’a aucun pouvoir sur sa direction, sa présence n’étant assuré que par un.e. observateur.trice. L’Union paysanne réclame la réembauche de l’agronome concerné.
Sur la scène internationale
Cette semaine, pour examiner la situation internationale, nous sommes partie de deux analyses globalisantes pour ensuite s’attarder d’avantage à trois pays en particulier : Vénézuela, Zappatistes, Philippines.
À l’échelle planétaire, nous avons retenu une analyse de l’agriculture en système capitaliste et une réflexion sur la rencontre des grandes multinationales et des chefs d’État avec le sommet de Davos.
La naissance d’une dette agricole et alimentaire
L’article définit au départ la crise de l’agriculture mondiale :malnutrition, pillage des terres, gaspillage de nourriture et obésité. Pour l’auteur, ce portrait démontre : « l’absurdité du modèle agricole dominant, gangrené par des impératifs de profit sans borne et de concurrence à outrance. » L’article se concentre ensuite sur un court mais précis historique de cette crise. L,auteur relève trois moments historiques. Il aborde la colonisation : « Dès la colonisation, la structure de la production alimentaire des pays du tiers-monde fut totalement transformée dans le but de fournir aux métropoles les ressources dont elles avaient besoin. » Ensuite il décrit la situation avec l’accession à l’indépendance de plusieurs colonies à la fin de la Deuxième guerre mondiale :« Cette mise au pas des agriculteurs du Sud se poursuivit après les indépendances. Ici encore, l’utilisation de la dette fut fondamentale, puisque les plans d’ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque mondiale ne firent que renforcer la priorité déjà donnée aux cultures d’exportation, nécessaires à l’accumulation de devises. » et enfin la situation à l’ère de la mondialisation et des politiques néolibérales : « Alors que l’on interdit aux États du Sud, via les plans d’ajustement structurel ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de soutenir leurs petits producteurs, les gouvernements étasunien et européens subventionnent leurs agriculteurs à coups de milliards de dollars. »
Le Sommet de Davos à fait les manchettes ces dernières semaines. Il nous faut en faire un bilan. Nous avons choisi quelques phrases tiré d’un vidéo à voir de Gustave Massiah. Gustave Massiah : « La mondialisation néolibérale se porte bien et n’a jamais été autant en danger ». Voici donc les réflexions retenues : « La mondialisation néolibérale ne s’est jamais aussi bien portée et n’a jamais été autant en danger. »« Voilà ce que ceux du Forum Economique Mondial de Davos veulent : le maintien de l’ordre, la répression et l’imposition des discriminations. » « La corruption, ce n’est pas acheter des gens, c’est la fusion entre la classe politique et la classe financière qui abolit l’autonomie de la première. » « On rentre dans la deuxième phase de la décolonisation : la première, c’était l’indépendance des Etats – et on en a vu les limites – et maintenant se pose la question de la libération des peuples. » « La lutte continue ; et on ne sait pas ni quand, ni comment on pourrait gagner, mais c’est possible. »
Venezuela
Deux appels internationaux pour informer et sensibiliser les militants et militantes à la situation de crise au Venezuela sont apparus dans les médias. Les deux font des constats très similaires. Pour une solution démocratique, par et pour le peuple venezuelien Dans cet appel, en entrée de jeu, les objectifs sont avancés : « l’autoritarisme du gouvernement de Maduro », l’auto-proclamation de Juan Guaido comme président par intérim et « l’interventionnisme américain ». Il y a donc critique des politiques du gouvernement Maduro et reconnaissance de graves souffrances pour le peuple vénézuelien. Il y a aussi mention des pressions indues faites par les États-Unis et tous les gouvernements les appuyant. Enfin il y est affirmé : « La sortie de la crise profonde que traverse la société vénézuélienne doit être pacifique, constitutionnelle et doit rétablir la souveraineté du peuple vénézuélien. »
La deuxième déclaration reprend presque le même cheminement. Pour une sortie démocratique, où le peuple vénézuélien décide La crise y est aussi analysée et la situation d’un pays souffrant et vulnérable y est mentionnée. Les pressions internationales sont aussi bien identifiées : « La création d’un État parallèle centré sur l’Assemblée nationale et la Cour suprême de justice en exil, appuyée par les États-Unis et le soi-disant Groupe de Lima, ouvre la voie à une aggravation de la crise et au déclenchement d’un conflit armé interne, qui pourrait devenir une guerre civile avec une participation internationale. Ce scénario dévastateur pour la population et pour la République pourrait provoquer le démembrement du pays, comme ce fut le cas dans d’autres régions du monde à la suite d’interventions impérialistes récentes. »
Comme troisième article sur le Venezuela nous avons choisi un court article qui insiste sur l’ingérence américaine et étrangère. Contre l’intervention putschiste, pour une sortie démocratique de la crise On y trouve dénonciation de l’intervention américaine : « Nous soutenons fermement les campagnes condamnant cette tentative de coup d’État et d’intervention impérialiste, qui viole le cadre minimum de la souveraineté nationale » L’affirmation de l’importance de la démocratie : « Les problèmes politiques, sociaux et économiques indéniables du Venezuela ne peuvent être résolus démocratiquement que sans interventions impérialistes qui n’ont aucune crédibilité dans la défense proclamée de la « démocratie et des droits de l’homme ». Enfin l’appel à la mobilisation pour une solution pacifique : « Nous appelons toutes les forces révolutionnaires, progressistes et démocratiques à se mobiliser contre cette nouvelle intervention impérialiste et à défendre la souveraineté du peuple vénézuélien afin de résoudre leurs problèmes politiques, sociaux et économiques de manière démocratique et pacifique, sans sabotage de leur économie, sans menace d’intervention armée et en respectant la majorité exprimée dans les urnes. »
Les Zapatistes
Nous avons retenu cet article car la lutte zapatiste est un peu passée sous le radar de la situation mondiale ces dernières années. Lettre mondiale de solidarité et de soutien à la résistance et l’autonomie zapatistes Pourtant cette lutte a été et est encore très pertinente. C’est ce que ce texte nous remémore : « Il y a 25 ans, son « Ya Basta ! » fut un événement de grande portée et l’une des premières réactions marquantes à la globalisation néolibérale, ouvrant la voie à la critique d’un modèle dont le triomphe paraissait alors absolu et définitif. » Mais il y est aussi fait mention de l’importance de la question autochtone : « Ce fut aussi, et c’est encore aujourd’hui, l’expression de la lutte légitime des peuples indiens contre la domination et le mépris subis durant des siècles, et pour l’exercice de leur droit à l’autonomie »
Enfin il nous faut retenir l’importance pour le mouvement zapatiste de la lutte pour la démocratie participative. C’est l’organisation d’autogouvernement populaire avec conseils de base qui instaure une démocratie populaire. Mais actuellement ce mouvement mène une lutte contre de nouveaux projets du gouvernement mexicain qui vient entraver leur autonomie territoriale : « Nous exprimons notre préoccupation face à la situation que connaissent les communautés zapatistes et les peuples indiens du Mexique, du fait de la multiplication des projets miniers, touristiques, agro-industriels, d’infrastructures ou autres, qui affectent leurs territoires et leurs modes ». Une lutte à suivre attentivement
Philippines
Comme dernier élément, nous avons jeté un coup d’oeil au pays du cher président Duterte. Philippines : Des syndicalistes fichés, leurs dirigeants menacés de mort
C’est un très court article suivi d’une pétition à signer dénonçant les abus contre les syndicalistes de l’enseignement. « L’Alliance des enseignants concernés dénonçait le harcèlement et les menaces auxquelles ses membres et dirigeants étaient confrontés ».« La police nie toute implication, mais le syndicat a appris que le fichage illégal de ses membres était toujours effectué par la police dans différentes régions du pays ». Une autre lutte à suivre attentivement.
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