« Les deux enquêtes annoncées par le ministre ne répondent pas aux exigences d’indépendance et de transparence permettant de restaurer la confiance dans la direction du SPVM », affirme le député de Mercier, Amir Khadir. « On assiste plutôt à une tentative du gouvernement d’ériger un cordon de sécurité afin d’éviter d’aller au bout de la chaine de commandes qui explique les dérives aujourd’hui révélées. Les deux enquêtes annoncées n’ont pas l’envergure et l’indépendance suffisante pour aborder ces ramifications politiques », observe le député.
« Depuis la diffusion du reportage accablant de l’émission J.E., Québec solidaire demande que soit lancée une enquête publique étendue et transparente, afin de passer les pratiques du SPVM au peigne fin. Il faut crever l’abcès et dévoiler les ramifications politiques liées. Le gouvernement Couillard agit ici de la même manière que le gouvernement Charest a agit en 2009 devant les soupçons de corruption dans l’octroi des contrats publics ou les irrégularités dans le ministère du Transport. Le but de Monsieur Coiteux semble encore de tenter de colmater les brèches pour protéger les responsables politiques de ce système en dérive. Les démissions de Jacques Dupuis, ministre libéral et de son ami Yvan Delorme, ex-chef du SPVM, dans des circonstances demeurées toujours nébuleuses, font pourtant craindre que le problème n’est pas sans lien avec les activités passées de Pietro Perrino, une autre influence libérale qui gravitait alentour de la direction du SPVM à l’époque où le système s’est installé », rappelle Amir Khadir.
Pour le député, la preuve a été suffisamment faite, au Québec comme ailleurs, qu’une enquête de la police sur la police ne fonctionne pas. « Nous n’avons aucune raison de penser que celle de la SQ sur le SPVM donnera de meilleurs résultats. La présence de Mme Madeleine Giauque et d’un procureur du DPCP peut certainement éviter le pire. Mais nous désirons le mieux : une enquête étendue, publique et transparente car le problème est ailleurs. Il y a un problème de proximité institutionnelle et culturelle entre deux hiérarchies de polices, dont les sommets sont redevables aux mêmes relais politiques au pouvoir. Et quelqu’un doit le dire : le pouvoir et les nominations sont sous le contrôle des libéraux depuis 2003. Même une Commission d’enquête administrative approfondie ne pourrait mériter notre confiance que si sa direction est nommée par une instance indépendante du gouvernement libéral. Québec solidaire propose à Monsieur Coiteux de confier le choix et la composition de cette commission d’enquête administrative à un comité multipartite formé des représentants des quatre parti présents à l’Assemblée nationale ».
« Nous sommes convaincus que tôt ou tard, une ou un Commissaire tout à fait indépendant, constatera les responsabilités politiques qui ont conduit à la déplorable situation dans laquelle se trouve la direction du SPVM depuis au moins Yvan Delorme. Si la chaine des responsabilités remonte à Jacques Dupuis, Pietro Perrino ou d’autre éminences libérales, la Commission doit avoir l’entière indépendance pour les dévoiler en toute transparence », réclame le député de Mercier.
En terminant, Amir Khadir constate que le gouvernement libéral cumule les erreurs et n’arrive même plus à cacher son improvisation dans des dossiers pourtant majeurs. « J’ai l’impression que l’administration Couillard gouverne en mode gestion de crise depuis son élection ! Ce n’est pas la première fois que le gouvernement prend une décision précipitée qu’il est rapidement obligé de corriger. Au lieu d’entraver la bonne conduite des choses, le gouvernement devrait travailler avec les oppositions pour trouver une véritable solution. Pas plus tard que jeudi, le ministre des Finances, Carlos Leitão, a lui aussi dû corriger une erreur en rétablissant le crédit d’impôt pour l’âge qu’il avait coupé au détriment des aîné.es les plus vulnérables », conclut le député.