La présidente de la FPPC-CSQ, Suzanne Tousignant, croit que dans un contexte de surplus budgétaire, le gouvernement Couillard doit réparer les dommages causés au réseau par des compressions de plus de 155 millions de dollars au cours des dernières années. « Ces compressions ont affecté les services aux étudiants et ont porté atteinte à la qualité des conditions d’études et de réussite », soutient-elle.
Des besoins à la hausse sans ajout de ressources
La présidente de la FPPC-CSQ rappelle que la clientèle étudiante a considérablement évolué au cours des dernières années alors qu’il n’y a pas eu d’ajustement en conséquence. « Les cégeps ont vu croître de façon fulgurante le nombre d’étudiants en situation de handicap ou ayant des besoins particuliers, passant de près de 5 000 à plus de 12 000, de 2010 à 2014. Les établissements manquent de ressources professionnelles pour répondre aux besoins de ces étudiants tels que le dépistage des difficultés d’apprentissage, les suivis psychologique et pédagogique des étudiants, des services d’orientation scolaire et professionnelle, l’accès à des stages en milieu de travail, etc. », déplore Suzanne Tousignant.
Un personnel professionnel déjà débordé
La présidente de la FPPC-CSQ renchérit en mentionnant que les étudiantes et étudiants sont au cœur de la mission des cégeps créés il y a cinquante ans. Les professionnelles et professionnels des collèges sont actuellement trop peu nombreux pour offrir la totalité des services dont ils ont besoin et l’accompagnement auquel ils ont droit pour réussir leurs études collégiales et s’épanouir. « Il y a une limite à toujours demander d’en faire plus sans augmenter les ressources. Les besoins sont en augmentation constante alors que le personnel professionnel n’est pas plus nombreux pour y faire face », constate Suzanne Tousignant.
Des services à rétablir
« Un réinvestissement doit minimalement assumer les coûts de système pour les années à venir, cesser le financement en yo-yo et rétablir une fois pour toutes les services aux étudiants durement touchés.
Bonifier le financement des services aux étudiants veut dire combler les besoins en ressources spécialisées, qui assureront une offre de service adéquate afin de les accompagner vers la réussite : offre de services psychosociaux, mesures de sensibilisation et de prévention, activités sportives et culturelles dont l’existence constitue un facteur important de persévérance et de réussite, etc. », fait valoir la leader syndicale.
Et les adultes à l’emploi qui viennent suivre des cours en soirée devraient aussi avoir droit à ces services (accès à la bibliothèque, aux laboratoires, accompagnement dans le cheminement scolaire, etc.).
Des besoins de formation en constante évolution
La FPPC-CSQ croit également qu’en réponse à un marché du travail qui évolue, nous devons nous assurer d’une mise à jour relativement rapide de l’offre de formation des collèges. Cependant, l’élaboration de nouveaux programmes et la révision des programmes existants doivent être réalisées avec grande diligence pour s’assurer d’offrir des programmes cohérents et pertinents tout en maintenant de hauts standards de qualité. Pour Suzanne Tousignant, la meilleure avenue demeure l’ajout de ressources professionnelles tant au secteur régulier qu’à la formation continue.
Un message pour le ministre des Finances
En terminant, la présidente de la FPPC-CSQ tient à préciser au ministre des Finances, Carlos Leitão, que les cégeps ont besoin d’un réinvestissement significatif, et non pas d’un saupoudrage superficiel pour tenter de faire oublier les compressions importantes des dernières années.
« Le ministre des Finances laisse déjà entendre, depuis quelques jours, que l’enseignement supérieur sera au cœur du prochain budget. Nous espérons vraiment qu’il donnera un sérieux coup de barre pour aider un réseau collégial qui en a grandement besoin », conclut Suzanne Tousignant.