L’article paru ce matin fait mention des problématiques liées à la fin de l’entente entre l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal et la clinique privée Rockland MD. On y apprend que près de 115 interventions chirurgicales seront reportées en raison d’une pénurie d’infirmières. La situation démontre en effet tous les effets que peut avoir la pénurie d’infirmières sur les services à la population, mais elle rend aussi compte d’une problématique d’organisation du travail.
« Le recours au privé est une fausse solution à un réel problème : celui de développer la meilleure organisation de soins pour répondre aux besoins des patient-es. Ce n’est pas en déplaçant nos ressources vers le privé que l’on améliore la situation. L’Hôpital du Sacré-Cœur doit plutôt profiter de l’occasion pour revoir l’organisation du travail et mieux utiliser les compétences de l’ensemble du personnel, notamment pour ce qui est des infirmières auxiliaires. Il faut de plus leur offrir de meilleures conditions de travail », explique Bertrand Du Sablon, vice-président au Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardio-respiratoires de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal (CSN).
« Il est faux de prétendre qu’il en revient moins cher de faire affaire avec le privé, parce qu’on ne tient pas compte de l’ensemble des coûts quand on fait cette évaluation. Par exemple, les bilans préopératoires, la stérilisation et la fourniture des instruments, la surveillance postopératoire, la gestion des complications, le secrétariat, l’administration et les prises de rendez-vous sont toutes des activités qui étaient réalisées par l’établissement public, ce qui générait des coûts qui n’étaient pas comptabilisés dans les évaluations. Rockland MD ne réalisait que la chirurgie elle-même. Ce n’est donc pas par le recours au privé qu’on va améliorer les choses », poursuit Nadine Lambert, infirmière et vice-présidente de la FSSS-CSN.
« Malheureusement, ce ne sera pas la réforme Barrette qui va régler cette situation parce qu’on va passer tout notre temps à nous occuper des nouvelles structures et pas des soins à la population. Il faut plutôt s’atteler à améliorer l’organisation des soins et à trouver des moyens pour mieux attirer et retenir les professionnel-les en soins. Et ça tombe bien, parce qu’on a plusieurs propositions sur ces enjeux, dont plusieurs sont au cœur de notre négociation de convention collective », de conclure Nadine Lambert.