Édition du 17 décembre 2024

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Politique québécoise

Compte-rendu sur le voyage du groupe de citoyens au pays des gaz de schiste en Pennsylvanie

Le 14 octobre dernier, un groupe de 55 citoyens-nes et élus municipaux québécois prenaient le chemin de la Pennsylvanie. « Nous voulions constater sur place ce dont aurait l’air la vallée du Saint-Laurent dans 15 ans, si les gazières foraient les 20 000 puits prévus dans leur plan d’exploitation du gaz de schiste contenu dans le shale d’Utica » raconte Serge Fortier, porte-parole du Comité interrégional du gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent. Le voyage avait aussi pour but de confirmer leurs craintes sur les dires et les non-dits et de les documenter par des témoignages vécus.

Un programme d’activités de trois jours a été élaboré, comportant des conférences, des rencontres et des visites sur des sites d’exploitation de gaz de schiste. Ils ont visité divers sites de forage, une station de compression, des bassins de rétention d’eaux usées, des usines d’épuration des eaux de fracturation, des sites d’entreposage, des gazoducs en construction, etc.

Au retour de ce périple, les participants et participantes tiennent à partager leurs commentaires et impressions. Plusieurs ont été surpris de la gravité de la situation, particulièrement dans les régions rurales de la Pennsylvanie, qui ont de nombreuses similitudes avec la vallée du Saint-Laurent.

Ils ont constaté que les infrastructures des régions rurales ne sont pas adaptées à un tel changement de vocation, créant des embouteillages, un trafic routier accru, des bris de routes et de ponts et l’abandon de fermes. Les problèmes sociaux habituellement retrouvés dans les milieux urbains surgissent maintenant dans ces milieux ruraux qui ne sont pas préparés à y faire face.

Sur le plan de l’économie locale, leurs craintes quant à la diminution radicale de la valeur des propriétés lorsque l’industrie des gaz de schiste s’installe ont été confirmées. L’augmentation du coût de la vie est présente dans le quotidien, une réalité dont ils ont été témoins. Cette situation peut certainement mener une partie de la population à un seuil critique de pauvreté.

Leurs pires craintes ont été confirmées concernant les dommages environnementaux sur l’approvisionnement en eau potable et sur la qualité de l’air. Ils ont reçu à plusieurs reprises des mises en garde de scientifiques et de citoyens concernés. Ils se sont adressés aux Québécois afin que ceux-ci évitent de se lancer dans le développement de cette énergie fossile non conventionnelle et tournent plutôt le regard vers les énergies renouvelables.

Comme leur a dit monsieur Calvin Tillman, ex-maire de Dish au Texas, « lorsqu’on sait, on ne peut plus ignorer ».

Pour Serge Fortier, « Notre devoir est maintenant de partager ces connaissances avec nos concitoyens et nos élus québécois ».

Appui

L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) appuie les citoyens qui répètent au gouvernement la non-réceptivité du projet par la population. L’AQLPA est l’organisme à l’origine du soulèvement populaire actuel contre le gaz de schiste. Elle dénonce depuis deux ans cette filière et la façon dont elle a été mise en place.

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