Comment conduire un pays à sa perte, du populisme à la dictature, Ece Temelkuran, Gallimard, Folio Actuel 2019
La première étape est de créer un mouvement, en général en s’appuyant surtout sur une partie de la population qui est en perte de statut social, économique, démocratique, qui se sent méprisée, en déchéance ou vit dans la crainte d’y arriver. La création de boucs émissaires, religieux, ethniques et sociaux mis de l’avant par ces politiciens, vient donner corps à ces frustrations et revendications. Le populiste peut alors se présenter comme le seul capable de « remettre les choses en place », de redonner à cette population son statut antérieur. Pour cela il faut s’emparer du pouvoir et en finir avec les oppositions élues ou non. D’où la chasse physique sous quelque prétexte que ce soit aux opposants politiques, scientifiques et journalistiques que ce soit par l’emprisonnement ou le dénigrement ou toutes les manœuvres politiques possibles, y compris la désinformation. Les partisans de ces dirigeants finissent par convaincre que sans eux le pays s’effondre, va complètement à sa perte. La relation entre les partisans.es devient alors quasi religieuse. Tout ce que le dirigeant, son parti, son entourage décide s’applique sans autre forme de procès.
Avec les derniers événements qui se sont passé à Washington, ce livre devient encore plus intéressant. Il est très personnel, très impressionniste aussi mais il est grandement intéressant et instructif. Le fait d’avoir écrit noir sur blanc, la recette de ces dirigeants dangereux pour la démocratie est très éclairant.
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