« Depuis deux ans, nous constatons que les chambardements imposés dans le domaine de la santé ont été faits sans tenir compte de près ou de loin des besoins des aînés », a déclaré Donald Tremblay, président de l’AQRP. « Qu’est-ce que le brassage de structures du ministre de la Santé a apporté aux aînés du Québec ? Est-ce que l’accès à un médecin est plus facile maintenant ? Absolument pas, et ce, malgré le fait qu’entre 2009 à 2015, la rémunération des médecins ait augmenté de 50 %. », a rappelé M. Tremblay.
Une centralisation excessive
« L’accès au service de première ligne est de plus en plus difficile puisqu’un québécois sur quatre n’a toujours pas de médecin de famille. Pire, le ministre refuse de reconnaître les compétences des autres professionnels de la santé qui pourraient pallier le manque de disponibilité des médecins de façon significative. Prenons l’exemple sur l’Ontario où vingt-cinq cliniques sont opérées par des infirmières praticiennes. De plus, le démantèlement des CLSC, au profit de la création des super-cliniques, n’augure rien de positif puisqu’il s’agit de bonifier les GMF, qui historiquement n’ont pas répondu souvent aux exigences contractuelles les liant au réseau en matière d’accessibilité. », a dénoncé M. Tremblay.
Frais accessoires chez les pharmaciens : toujours problématique
L’AQRP a réagi favorablement au virage à 180 degrés du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui, après avoir autorisé des frais accessoires pendant plusieurs années, a subitement annoncé qu’ils seraient abolis au début de 2017. Les frais facturés par les pharmaciens, eux, existent toujours. « Parce qu’ils reçoivent davantage de prescriptions, les aînés sont particulièrement visés par cette pratique. Tout le monde voulait que les pharmaciens aient plus de pouvoir, mais personne n’imaginait que le gouvernement allait en profiter pour imposer des frais aux patients. », a déploré Richard Charbonneau, président de l’AQRP de l’Abitibi-Témiscamingue.
Maintien à domicile : le Québec manque le bateau
Alors que tous les experts s’entendent pour dire qu’une société vieillissante comme celle du Québec devrait investir massivement dans le maintien à domicile des aînés en perte d’autonomie, le gouvernement se contente de dire qu’il n’a pas d’argent. « Maintenir plus longtemps les aînés à domicile, ce n’est pas une dépense, c’est un investissement. », a affirmé Donald Tremblay qui a ajouté que l’on attend toujours que le gouvernement actuel respecte son engagement électoral de réinvestir à la hauteur de ses promesses dans ce poste budgétaire. En août dernier, le gouvernement a investi un million de dollars pour les soins à domicile en Abitibi et sur la Côte-Nord. « La promesse des libéraux était de 150 millions par année pour l’ensemble du Québec. En proportion, selon la population, c’est trois fois moins que ce qui avait été promis pour l’Abitibi, et ce, seulement pour une année », a rapporté Richard Charbonneau, président de l’AQRP de l’Abitibi-Témiscamingue.
Liste d’attente pour une place en CHSLD : une situation préoccupante
L’accès à une place en CHSLD est souvent le dernier recours pour des gens en perte d’autonomie. Ces derniers sont souvent sans ressources ni moyens pour obtenir de l’aide, et même parfois, de soins de fin de vie. Selon les chiffres du ministère de la Santé et des Services sociaux, en 2016, il y aurait environ 110 personnes en Abitibi-Témiscamingue en attente d’une place. Une proportion qui est préoccupante alors qu’on sait qu’en Outaouais, un nombre égal d’aînés attendent une place également. La population est cependant trois fois plus importante dans cette région.