Comme un enfant, M. Trump semble faire une fixation au sujet de toutes les choses qui le contrarient. Et comme un rejeton de 2 ans, il peut être exaspérant pour les personnes qui doivent faire affaire avec lui. Cet enfant-roi, encore au stade anal de son développement intellectuel et émotionnel, trouve que la relation commerciale avec le Mexique est injuste pour les États-Unis : il fait construire un mur ! Il n’accepte pas que les agriculteurs canadiens bénéficient d’un système équilibré de l’offre et de la demande : c’est pas juste, car ça empêche les méga-fermes américaines de 10 000 vaches de continuer à acculer les fermes laitières familiales canadiennes à la banqueroute ! Et ce n’est pas juste non plus que l’industrie forestière canadienne puisse exporter du bois au sud de la frontière ! Pour la prépondérance d’une « America first », axée sur le « might is right », il exige de renégocier l’Aléna !
Lors de son voyage en Europe, M. Trump a répété à Mme Merkel que le déficit commercial des USA avec l’Allemagne, c’est pas juste ! Et il lui fait la leçon publiquement, avec toute la diplomatie d’un bout-de-chou en colère. Aux chefs d’États du G7, il hurle que ce n’est pas juste qu’ ils ne dépensent pas 2 % de leur PIB pour des joujoux militaires ! Et pour démontrer qu’il est le boss, il envoie un porte-avions faire des « pow-pow » au large la péninsule Coréenne ! Trump et Kim Jong-il, deux ti-culs narcissiques qui ont tous les deux le doigt sur le « piton » nucléaire ! Pas rassurant !
Trêve de plaisanteries ! Rejeter l’Accord de Paris sous prétexte que ce n’est pas juste pour les É.‑U., c’est risible ! « Je ne travaille pas pour les Parisiens, mais pour les gens de Pittsburgh », clame-il ! Pourtant le maire de Pittsburgh ne se gêne pas pour le contredire [3] : faire revivre l’industrie du charbon relève du délire ! Cette industrie est aujourd’hui obsolète. Même les grandes pétrolières, qui ont beaucoup à perdre si on restreint l’utilisation du pétrole, plaident en faveur de l’Accord de Paris. De grand chefs d’entreprises, incluant Elon Musk, sont opposés à cette politique [4]. Des villes et des États, comme la Californie, entendent mettre en application les changements requis par l’Accord, n’en déplaise au colérique occupant de la Maison-Blanche. Mise en œuvre telle quelle, la politique pro-énergies fossiles de Trump injecterait des milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère ; on ne peut jouer à pile ou face avec les dangers du réchauffement climatique. [5]
Comme le font remarquer plusieurs observateurs, M. Trump risque gros en se retirant de l’Accord de Paris. [6] Pour ses supporters en colère, réfractaires à la réalité, « ça passe ou ça casse ». Déjà, après seulement 4 mois, on spécule sur les possibilités d’une destitution. Gouverner un grand État, chef de file parmi les nations, requiert un jugement sain. On ne peut gérer le monde comme une téléréalité où on peut hurler « You’re fired ! » dès qu’une situation ne nous convient pas !
Le cirque quotidien qui se déroule à la Maison-Blanche illustre le vieux proverbe « Those whom the gods would destroy, they first make mad » [7]1. Espérons que cette clique de climatonégationistes sera destituée à temps pour freiner la progression d’un réchauffement climatique catastrophique ! ÇA, ce ne serait pas juste pour les adultes de demain !
Gérard Montpetit
Membre du comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain
Le 4 juin 2017
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