« Cette annonce viendra soulager de nombreux membres du corps professoral du Canada et du Québec, qui souffrent depuis longtemps du sous-financement chronique de la science fondamentale, entre autres, et du manque de fonds alloués au Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) », affirme Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU.
« Les fonds alloués à la Fondation canadienne pour l’innovation, qui s’élèvent à 763 millions de dollars sur cinq ans, sont aussi une bonne nouvelle pour plusieurs équipes de recherche. Il faudra toutefois veiller à ce que les partenariats qui en découlent, qui réuniront le secteur privé, le gouvernement et les universités, respectent les règles universitaires en ce qui a trait, notamment, à la propriété intellectuelle et à la liberté académique. »
Le fait qu’une majorité de scientifiques employés par le gouvernement du Canada soient toujours muselés, tel que le révèle l’actualité récente, vient toutefois assombrir le bilan du gouvernement en matière de transparence. Idem pour le projet de loi C-58 qui prévoit des changements inquiétants à la Loi sur l’accès à l’information. Les nouvelles dispositions qui prévoient la possibilité pour le gouvernement de limiter ou de refuser l’accès à certaines informations auront pour effet d’alourdir le travail de plusieurs chercheurs qui comptent sur ces données pour avancer leurs travaux. « L’amélioration des mécanismes de protection des lanceurs d’alerte et le renforcement des pouvoirs du Commissaire à l’information permettraient d’atténuer les inquiétudes à ces égards et accentueraient la cohérence du gouvernement, dont les agissements en matière de transparence ne sont pas en phase avec les valeurs qu’il prétend défendre », déplore M. Lafortune.
La FQPPU réprouve également le piètre bilan du gouvernement en matière de justice fiscale, alors que des sommes colossales pourraient être récupérées en agissant sérieusement pour contrer l’évasion fiscale des individus comme des entreprises. « Alors que les besoins sont criants dans une multitude de secteurs, notamment l’enseignement supérieur, la recherche, la condition féminine et les énergies renouvelables, il est injustifiable de faire preuve de laxisme face à l’évasion fiscale. Qu’il s’agisse de la lutte aux paradis fiscaux ou encore de la taxation d’entreprises technologiques internationales comme Netflix, Facebook, Amazon et Google, il est impératif que le gouvernement prenne ses responsabilités et impose des règles équitables pour tous. », conclut M. Lafortune.
La FQPPU représente la majorité des professeures et professeurs réguliers dans les universités francophones et anglophones du Québec.
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