Bolivie : l’illusion écologiste. Voyage entre nature et politique au pays d’Evo Morales, de Dimitri de Boissieu, paraîtra en librairie le 8 octobre prochain, soit quelques jours avant les élections boliviennes du 20 octobre.
Mots-clés : Evo Morales, Bolivie, élections, Terre-mère, Pachamama, droits de la nature, écologie, laboratoire politique, extractivisme, aires protégées, capitalisme, néolibéralisme, Cochabamba, changements climatiques, écosocialisme, matières premières.
À propos du livre
Depuis l’élection d’Evo Morales à la présidence en 2006, la Bolivie constitue un formidable laboratoire de la gauche latino-américaine. Issu des mouvements sociaux, ce gouvernement a clairement affiché sa volonté de rupture avec le néolibéralisme : défense des droits autochtones, promotion du concept du vivir bien (« bien vivre »), constitutionnalisation des droits de la Pachamama (« Terre-Mère »), organisation d’une Conférence mondiale des peuples sur les changements climatiques, nationalisation des ressources naturelles, mise au pas des multinationales... La liste est longue et force l’admiration. Elle crée aussi espoirs et attentes.
S’interrogeant sur les dynamiques politiques à l’oeuvre dans ce processus de transition, Dimitri de Boissieu a sillonné les aires naturelles protégées de la Bolivie pour rencontrer divers acteurs sur le terrain. Sa vaste enquête révèle que le gouvernement d’Evo Morales, n’ayant pas renoncé aux dogmes de la croissance économique, a failli dans la mise en place d’un État véritablement écosocialiste. La tentation productiviste était trop forte : exploitations pétrolières au milieu d’aires protégées, pollution croissante des lacs, extraction de gaz naturel et de lithium sous un lac salé pour répondre à l’engouement envers la voiture électrique, déforestation, développement d’une agriculture industrielle et transgénique...
Malgré la réalisation d’avancées sur le plan social grâce à la rente tirée de l’exploitation des matières premières, la Bolivie « a raté une rare opportunité historique, celle de tracer une voie, de montrer au monde qu’un autre chemin est possible, capable d’améliorer la condition de vie des humains tout en préservant la nature ».
Le désenchantement est réel, tout comme l’est le rêve de faire advenir un autre modèle politique pour nos sociétés. Nombreux sont ceux et celles qui cultivent encore l’utopie de bâtir des civilisations capables de vivre en harmonie avec la nature. Ils et elles n’ont pas dit leurs derniers mots.
À propos de l’auteur
Dimitri de Boissieu a travaillé pour la conservation de la biodiversité en Amérique latine, au Niger et en France. Éducateur à la nature et à l’environnement, il s’implique également depuis de nombreuses années sur des lieux ressources pour la transition écologique, comme le hameau coopératif du Viel Audon en Ardèche et le prieuré de Marcevol dans les Pyrénées. Bolivie : l’illusion écologiste est son premier essai.
—
Un message, un commentaire ?