Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Élections québécoises 2012

Bilan de campagne électorale - Le FRAPRU inquiet pour l'avenir du logement social

MONTRÉAL, le 31 août 2012 - À quelques jours du scrutin, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) craint pour l’avenir du logement social et des locataires québécois à faible et à modeste revenus. En effet, seuls le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) se sont engagés à continuer le développement du logement social, promettant respectivement 3000 nouveaux logements sociaux par année et 50 000 sur cinq ans.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) et Option nationale (ON) n’ont pris aucune forme d’engagement pour améliorer le sort des mal-logéEs, lesquelLEs représentent pourtant près d’un quart de million de ménages locataires. Même les demandes répétées des groupes logement de Sherbrooke, de Gatineau et de Montréal n’ont fait céder le parti de Jean Charest.

Quant à la Coalition Avenir Québec, son chef François Legault a entretenu le doute durant les derniers moments de la campagne. Le FRAPRU rappelle qu’après avoir dit non à l’Association des locataires de Sherbrooke sur la poursuite du programme AccèsLogis (le seul programme permettant actuellement la réalisation de nouveaux logements sociaux), François Legault a émis une opinion contraire à un représentant de Logemen’Occupe, de Gatineau, à l’effet qu’il maintiendrait les budgets actuels du programme « si les finances du Québec le permettent ». Pour Jean-Claude Laporte, porte-parole pour les dossiers québécois au FRAPRU, « M. Legault se moque des locataires en maintenant cette ambigüité et en refusant de préciser sa pensée sur l’avenir du logement social. Pour ses autres engagements, la CAQ n’a pas émis ce genre de réserve ! C’est ni plus ni moins que du mépris envers les locataires. ».

Aussi, l’organisme pour le droit au logement s’interroge sur le choix du PQ, de la CAQ et de QS à offrir de l’aide pour accéder à la propriété privée alors que l’endettement des ménages prend des proportions inquiétantes et que de toute façon, cela ne règlera en rien les problèmes de pénurie, d’insalubrité et d’incapacité de payer des plus pauvres. Pour répondre aux besoins les plus pressants, le FRAPRU réclame 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans, dont 20 000 HLM.

Le FRAPRU remarque par ailleurs que seul QS a, dans son programme électoral, des mesures pour améliorer l’efficacité de la Régie du logement, ainsi qu’en faveur de la mise sur pied d’un registre national des baux.

Le FRAPRU constate également la faiblesse des engagements en matière de lutte à la pauvreté. La CAQ, le PQ, ON et le PLQ ne proposent rien pour venir en aide aux personnes qui travaillent au salaire minimum, ni pour palier à l’insuffisance des prestations d’aide sociale.. Le PLQ en rajoute plutôt en proposant de remettre à l’agenda la répression financière contre les bénéficiaires de l’aide sociale âgés de moins de 21 ans.

Selon Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU, « ça fait très longtemps qu’on sort d’une campagne électorale avec si peu d’engagement pour lutter contre la pauvreté et assurer plus de justice sociale au Québec. Il est certain que ça pave la voie à des tensions, voire des conflits, sociaux de plus en plus intenses. Chose certaine, le FRAPRU, lui, poursuivra sa lutte pour la reconnaissance du droit au logement. »

Sur le même thème : Élections québécoises 2012

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...