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Reprise économique : le récit gouvernemental se heurte à la réalité

À en croire les membres du gouvernement, la reprise économique annoncerait le retour des « jours heureux ». Mais l’analyse de la situation conduit plutôt à douter de cet optimisme.

2 septembre 2021 | mediapart.fr

La France connaît-elle l’âge d’or en termes économiques ? On pourrait le croire si l’on se contentait d’écouter le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire. Le 19 août dans Sud Ouest, il annonçait que la « France pourrait retrouver son niveau d’activité [de 2019] en 2021 ».

Quelques jours plus tard, devant l’université d’été du Medef, le même Bruno Le Maire affirme et « veut redire » que l’économie française « redémarre vite et fort ». Et de poursuivre : « La consommation est bien orientée et l’investissement est bien orienté également. » Que demander de plus ? « Nous avons un niveau de chômage qui est inférieur à la situation d’avant-crise. »

Bref, tout va bien. Et comme tout va bien, c’est évidemment le moment de sonner l’alarme sur la dette, de tenir la réforme de l’assurance-chômage et de promettre celle des retraites.

Une reprise largement mécanique

Mais qu’en est-il vraiment ? Certes, il paraît désormais très vraisemblable que la croissance du PIB de 2021 soit proche de 6 %. Mais ce chiffre, agité en permanence comme un totem par le ministre, doit très fortement être relativisé quant à son rapport à la réalité économique du pays.

Evolution du PIB français © Insee

Pour le comprendre, il faut d’abord avancer deux remarques préliminaires sans lesquelles les chiffres macroéconomiques du moment n’ont guère de sens et peuvent être utilisés à bien mauvais escient. La crise économique liée au Covid-19 a en effet deux particularités.

D’abord, elle est « administrative », dans le sens où la baisse de l’activité ne s’explique pas principalement par les contaminations et les décès liés à la maladie, mais par la stratégie de confinement. L’élasticité de l’économie est donc forcément plus forte que lorsque le système économique doit se remettre de ses propres déséquilibres. Et, partant, on a une équation relativement simple : lorsqu’on ferme, on plonge, lorsqu’on rouvre, on s’envole.

Le second élément qu’il faut avoir en tête, c’est effectivement l’ampleur de l’accompagnement public. La mise en place d’un vrai « socialisme de l’offre » où l’État a assumé une grande partie des coûts du secteur privé, limité les pertes et évité les faillites, a effectivement permis d’éviter la destruction de l’outil productif. Autrement dit, lorsque l’on rouvre, on peut effectivement avoir un rebond parce que les structures passées persistent.

Il faut donc nécessairement voir l’envolée de 2021 comme une simple conséquence de la plongée, et être mesuré au regard de celle-ci. Autrement dit, s’il est vrai que le PIB français devrait atteindre les 6 % de croissance en 2021, ces 6 % n’ont pas vraiment la même valeur lorsqu’ils suivent une chute de 8 % en régime de croisière « normal ». Ce « record de croissance » sur lequel Bercy ne manque pas déjà de fanfaronner, période de campagne électorale oblige, n’a donc pas transformé la France en pays à forte croissance.

D’ailleurs, pour s’en convaincre, on peut observer les chiffres publiés par l’Insee le 31 août. On y remarque qu’à la mi-2021 « l’acquis de croissance » est de 4,8 % pour 2021. Cet acquis mesure le niveau de la croissance si les deux derniers trimestres étaient stables. Or, au premier trimestre 2021, la croissance, précisément, était nulle. Autrement dit, avec la seule croissance du deuxième trimestre (1,1 % sur trois mois) et trois trimestres de stagnation, la croissance française serait déjà de près de 5 %. Le niveau de 6 % n’a donc rien d’exceptionnel et est largement mécanique.

Evolution du PIb et de ses composantes depuis le 4e trimestre 2019. © Insee

C’est d’autant moins le cas si l’on compare le niveau du PIB à celui de 2019. Sur les six premiers mois de 2021, le PIB français reste inférieur de 3,7 % à son niveau de 2019 sur la même période. C’est un niveau finalement assez faible quand on pense que, déjà, après le troisième trimestre 2020, on était à ce même niveau comparativement au troisième trimestre de 2019.

Loin de la formidable reprise vantée partout, il y a, depuis près de neuf mois, une forme de stagnation.

Si l’on prend comme référence, comme le fait l’Insee, le dernier trimestre de 2019, on constate que le PIB du deuxième trimestre de 2021 accuse un retard de 3,2 %, proche du retard du troisième trimestre 2020 (3,3 %). Bref, loin de la formidable reprise vantée partout, il y a, depuis près de neuf mois, une forme de stagnation. À noter, enfin : la performance française au deuxième trimestre 2021, seul trimestre de hausse depuis le troisième de 2020, s’est située à 1,1 %, alors que la hausse était de 1,6 % en Allemagne. Là encore, donc, rien de stratosphérique.

Certes, il est possible que, comme s’en vante Bruno Le Maire, le niveau de 2019 soit finalement atteint ou approché en 2021, mais ce serait surtout parce que la fin de l’année 2019 n’a guère été bonne avec, notamment, un dernier trimestre de baisse du PIB de 0,1 %. Quand on avance des pourcentages, les effets de base font tout.
Évidemment, il y a une autre façon de voir les choses qui est avancée par le gouvernement. Les prévisions étaient plus alarmistes et on prévoyait un retour du PIB au niveau d’avant-crise à la mi-2022. Mais disons-le : celui qui, au cours d’une telle crise, se fie à des prévisions formées par des modèles qui ne peuvent prévoir ni une telle crise ni une réponse à la crise de ce type est très optimiste.

La crise du coronavirus est une crise inédite dans l’économie capitaliste. Jamais des États n’avaient renoncé de conserve à fermer 30 % de leur PIB d’autorité et à compenser en grande partie le coût de cette fermeture. La promesse des prévisions n’était donc pas à prendre au mot et, d’ailleurs, l’Insee n’a cessé, depuis mars 2020, de corriger ses premières estimations dans des proportions considérables.

Faire mieux que les prévisions n’est pas glorieux puisque les prévisions sont très fragiles.

La chute du deuxième trimestre 2020 a ainsi été révisée de 8,7 % à 8 %, ce qui a des implications sur le reste du scénario. Bref, faire mieux que les prévisions n’est pas glorieux puisque les prévisions sont très fragiles. Et gagner six mois face à un scénario hypothétique et sur un seul trimestre est une bien piètre victoire. De même, difficile de se satisfaire d’avoir fait mieux que ce que prévoyaient les économistes au plus gros de la crise en termes de chômage – jusqu’à 11 % de chômage prévus fin 2020 pour la Banque de France et 9,7 %, selon l’Insee, pour fin 2021.

Il y a même davantage : sans crise du coronavirus, l’économie aurait, en 2020 et 2021, continué à croître. Il n’y a par conséquent aucun sens à parler d’un retour au niveau de 2019, car c’est tirer un trait sur cette croissance tendancielle. « Retrouver le niveau d’activité » de 2019, le mot d’ordre de Bruno Le Maire, est donc un leurre grossier.

Les inscrits à Pôle emploi sont plus nombreux qu’en mars 2020

L’enthousiasme de l’exécutif autour des bons indicateurs de l’emploi est à peine moins hypocrite. Bien sûr, il n’est ici nullement question de contester que, selon les derniers chiffres de l’Insee, parus mi-août, le taux de chômage s’est maintenu à 8 % au deuxième trimestre, c’est-à-dire environ au même niveau que fin 2019.

Comme Mediapart l’a déjà signalé, le nombre de déclarations d’embauche au mois de juin a également dépassé tous les records, depuis que l’Urssaf tient ce baromètre, en 2006 : près de 407 000 embauches en CDI, soit une hausse de 11 % comparativement à début 2019. C’est ce qui permet au gouvernement d’affirmer que l’emploi a retrouvé son niveau d’avant-crise.

Mais ces chiffres sont loin de contenir toute la réalité. Un autre versant en est détaillé par le biais du nombre d’inscrits à Pôle emploi. Ces chiffres-là sont loin d’être aussi bons que ceux de l’Insee (lisez notre décryptage pour tout savoir sur la différence entre ces deux thermomètres, qui ne mesurent pas la même fièvre).

Oui, en juillet, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (n’ayant pas du tout travaillé au cours du mois précédent) a reculé, de 1,6 % en un mois et de 1,4 % en un an. Et sur les douze derniers mois, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits dans les catégories A mais aussi B et C (qui ont travaillé moins de 78 heures ou plus de 78 heures dans le mois précédent) a bien diminué de 2,1 % sur un an.

Les presque 5,7 millions d’inscrits en catégories A, B et C à Pôle emploi en juin 2021 sont 4,4 % de plus qu’en mars 2020.

Mais là encore, tout est question de focale. Car si l’on compare la situation actuelle à Pôle emploi à celle précédant la pandémie, les chiffres sont bien moins enthousiasmants : les presque 5,7 millions d’inscrits en catégories A, B et C en juin 2021 sont 4,4 % de plus qu’en mars 2020. Même proportion en catégorie A, avec une hausse de 5 % en 15 mois (3,5 millions de personnes en juin 2021).

Par ailleurs, la Dares, le service statistique du ministère du travail, a comptabilisé le déclenchement de plus de 1 000 plans de licenciements entre mars 2020 et mai 2021 (une partie en est détaillée dans notre carte des plans sociaux). À comparer avec les chiffres de 2019, où le même organisme avait comptabilisé seulement… 295 plans sociaux. Le nombre de licenciements prévus dans ces plans de 2020 et 2021 atteint 112 000, auxquels il faut ajouter 8 000 autres ruptures de contrat hors plan de licenciements collectifs à proprement parler.

Depuis le début de l’été, le gouvernement tente aussi de faire porter le débat sur un autre point : le nombre d’emplois non pourvus. Le signal de départ a été donné le 29 juin sur BFM Business par la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, qui déclarait : « Aujourd’hui, la question de l’emploi, c’est qu’il y a trop d’offres par rapport à la demande. » Quelques heures plus tard, la ministre du travail Élisabeth Borne se déplaçait dans une agence de Pôle emploi pour insister sur « l’accompagnement des secteurs qui rencontrent des difficultés de recrutement ».

Depuis, représentants du patronat et de l’exécutif s’en donnent à cœur joie pour déplorer le trop grand nombre d’offres d’emploi vacantes ou d’emplois non pourvus. Problème : si cette situation correspond bien à la réalité dans certains secteurs précis, dont celui de la restauration (lisez ici notre reportage sur ce sujet réalisé fin juin), elle n’a jamais constitué le handicap majeur de l’économie française.

Face aux 3,5 millions d’inscrits chez Pôle emploi en catégorie A, elle ne décompte pas plus de 264 400 emplois vacants.

La question du manque de main-d’œuvre est plutôt bien documentée. La dernière livraison trimestrielle de la Dares sur le sujet date du 18 août. Face aux 3,5 millions d’inscrits chez Pôle emploi en catégorie A, elle ne décompte pas plus de 264 400 emplois vacants. C’est-à-dire 1,8 % seulement de l’ensemble des postes salariés occupés ou disponibles en France. Et ces emplois ne sont bien sûr pas tous des temps pleins ou des contrats de long terme.

En janvier 2020, Pôle emploi s’est penché avec plus de précision sur le phénomène. Son décompte a montré que chaque année, « 210 000 à 350 000 recrutements » sont abandonnés « faute de candidats ». Ce qui ne signifie pas qu’aucun candidat ne s’est présenté : deux tiers des recruteurs déclarant avoir renoncé pour cette raison ont précisé avoir bien reçu des candidatures, mais « en petit nombre (soit cinq candidatures au maximum) ».

Les chercheurs spécialisés le rappellent, comme le sociologue Didier Demazière l’avait fait sur Mediapart en 2018 : le débat récurrent sur les offres non pourvues s’explique surtout en raison « des décalages très importants entre la qualité des emplois offerts et ce que recherchent les demandeurs d’emploi ». Que ce soit sur le niveau de salaire ou sur la durée de l’emploi proposé, qui se révèle bien souvent être un contrat court ou un temps partiel non choisi.

Des perspectives ternes

L’optimisme gouvernemental a de toute manière de quoi être mesuré : outre les derniers chiffres nationaux, le contexte international ne laisse pas supposer que l’économie hexagonale pourrait connaître une reprise accélérée.

La Chine, qui est largement le poumon de l’économie mondiale, montre des signes de faiblesse inquiétants. Et on a également en Allemagne, premier partenaire commercial de la France, le sentiment que la forte reprise appartient déjà au passé. Selon l’institut de statistique fédéral Destatis, les ventes au détail ont reculé en juillet de 5,1 % sur un mois et les exportations hors UE ont reculé de 2,7 % sur un mois.

Le pic de la reprise a été atteint aux États-Unis en mai et en Europe en juillet.

Globalement, comme le signale une analyse de l’institut Rexecode à partir des indices avancés PMI mondiaux, le pic de la reprise a été atteint aux États-Unis en mai et en Europe en juillet. Autrement dit, il faut s’attendre désormais à un ralentissement de la croissance et non à son accélération.

Des déceptions sont donc très possibles. On le voit d’ailleurs en France également : la dernière livraison de l’indice de confiance des ménages, en août, signale une dégradation des perspectives d’évolution du niveau de vie et une hausse de l’opportunité d’épargner. Et si l’indice du climat des affaires s’est stabilisé en août, c’est plus par l’effet de la situation passée, puisque les « perspectives générales de production » reculent nettement.

Au reste, on a eu le 30 août une confirmation de ce phénomène, avec une baisse de 2,2 % de la consommation de biens sur un mois. C’est là un décalage notable avec l’excès de confiance affiché par Bruno Le Maire.

Plus globalement, on doit rappeler que cette reprise laisse en suspens trois problèmes majeurs. Le premier, c’est que l’ampleur des aides publiques au secteur privé a très largement repoussé les échéances : si le « mur des faillites », prédit par de nombreux économistes pour l’année 2020, n’est pas encore apparu, c’est d’abord parce que l’État a fait en sorte qu’il n’apparaisse pas.

Mais une fois revenues à un régime d’activité normal, on peut craindre que certaines entreprises se retrouvent en difficulté pour faire face à leurs échéances, notamment à celles des prêts garantis par l’État. Cela est tellement vrai que, comme nous l’avons expliqué, le gouvernement a renoncé à sortir réellement du « quoi qu’il en coûte ». Il a pérennisé le régime d’aides exceptionnel, et il envisage des annulations de dettes pour les entreprises.

Bref, se met en place un régime de sécurité sociale des entreprises qui s’annonce très coûteux, mais aussi incertain sur le plan social, car les entreprises en difficulté ne manqueront pas de réduire leurs coûts, à commencer par la masse salariale. Dans ce cas, la demande en serait touchée.

Une fois l’échéance présidentielle passée, on peut s’attendre à une austérité sévère sur les dépenses courantes et les dépenses sociales.

Austérité une fois l’élection présidentielle passée ?

D’autant que le coût vertigineux de ce « socialisme de l’offre » induit, en contrepartie, qu’une fois l’échéance présidentielle passée, on puisse s’attendre à une austérité sévère sur les dépenses courantes et les dépenses sociales.

La petite musique de la dette insoutenable et du « travailler plus » a déjà commencé à être jouée à l’automne 2020, avant le deuxième confinement, et elle est reprise aujourd’hui. Cela signifie qu’on ne peut exclure qu’aveuglé par des chiffres de croissance élevés, le futur gouvernement décide de consolider le budget à marche forcée.

Comme en 2011-2013, cela pourrait alors faire plonger le pays dans une nouvelle récession. Le cas de 2008 le prouve en tout cas, comme celui de 1929 : une crise économique n’est pas un événement simple, elle a des répercussions à moyen terme qui, souvent, conduisent à une rechute.

Ce danger n’est pas à écarter. Il l’est d’autant moins que la reprise de l’inflation pourrait inquiéter les banques centrales et les gouvernements, les incitant à vouloir empêcher les hausses de salaire et à stopper la progression des dépenses publiques.
Comme en 2011, où la crise de la dette grecque avait conduit à une politique « d’austérité expansive », pour reprendre les termes alors à la mode, le même phénomène pourrait avoir lieu en 2022, avec l’excuse, cette fois, de l’inflation. Dans ce cas, compte tenu de la fragilité du tissu productif français, la rechute serait redoutable.

Enfin, même en écartant ces scénarios négatifs, le fait que la croissance ait désormais atteint un pic prouve que, au mieux, la France va retrouver un régime de croisière de croissance faible où les créations d’emplois ne peuvent se faire qu’au détriment des salaires.

Un régime où le déficit commercial ne cesse de se creuser par l’effet de la désindustrialisation. Les performances depuis trois trimestres du commerce extérieur français prouvent d’ailleurs que la crise a encore aggravé la situation. La spécialisation française dans les transports souvent polluants et l’exacerbation de la compétition dans ces secteurs mettent ce qui reste de l’industrie française sous pression.

La France condamnée à faire ce qu’elle fait depuis des années

Le gouvernement entend y répondre par son « plan de relance » de 100 milliards d’euros, qui sera allongé de quelque 30 à 40 milliards d’euros à la rentrée. Mais c’est une politique brouillonne qui mélange soutiens à l’investissement dans de nombreux secteurs, baisses d’impôts et subventions. En aucun cas cette politique ne semble à la hauteur de l’enjeu de la réindustrialisation.

Au reste, les grands leviers d’une telle politique sont oubliés : réduire l’excédent courant structurel en Allemagne, se protéger des pays à bas coûts et réfléchir à une véritable planification industrielle publique. Dans ces conditions, la France est condamnée à faire ce qu’elle fait depuis des années : courir derrière un hypothétique effet de la baisse du coût du travail, alors même que sa croissance ne dépend que du soutien à la consommation.

À moyen terme, la croissance devrait demeurer faible, alimentant l’alarmisme budgétaire et la pression sur les salaires.

Résultat, à moyen terme, la croissance devrait demeurer faible, alimentant l’alarmisme budgétaire et la pression sur les salaires. Le tout sans permettre ni un vrai redressement industriel ni une stratégie de transition écologique et de sortie, précisément, de l’emprise de la croissance.

Mais qu’importe. Le gouvernement s’appuie déjà sur les chiffres qu’il met en scène pour s’assurer de la mise en place de la seule réforme qu’il peut déployer rapidement avant la campagne présidentielle : celle de l’assurance-chômage.
En mars, l’exécutif avait annoncé qu’il attendait un « retour à meilleure fortune » pour mettre en place deux durcissements des règles en cours : le recul de quatre mois à six mois travaillés pour avoir accès au chômage et une baisse de 30 % de l’allocation versée au bout de neuf mois au chômage, pour tous ceux qui touchaient un salaire de plus de 4 500 euros brut mensuels.

Ces critères – une baisse de 130 000 inscrits en catégorie A en six mois, et 2,7 millions d’embauches de plus d’un mois sur quatre mois consécutifs – seront bientôt atteints.

Surtout, depuis le discours du 12 juillet d’Emmanuel Macron, l’exécutif ne cache pas sa volonté de faire entrer en vigueur sa réforme du mode de calcul de l’allocation chômage, qui pénalisera 1,15 million de personnes (leur allocation devrait diminuer en moyenne de 17 %, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 40 %).

Le 22 juin, cette réforme du mode de calcul a été suspendue par le Conseil d’État, au nom des « incertitudes sur la situation économique » du pays. Désormais, le gouvernement entend bien afficher ses certitudes. Et convaincre le Conseil d’État que la réforme peut entrer en vigueur dès le 1er octobre.

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