Dans le cadre de cette nouvelle « mission » militaire, le Canada participe à la formation de l’armée ukrainienne, une armée qui reçoit comme instruction de son gouvernement illégitime de bombarder son propre peuple. Le Canada participe également, avec les États-Unis et le Royaume-Uni, à la formation et à l’armement de la « Garde Nationale » ukrainienne, une organisation paramilitaire composée dans une proportion importante de néo-nazis. Cette garde nationale constitue le fer-de-lance du régime de Kiev dans la guerre civile à l’est du pays, étant donné que les racistes qui forment cette organisation n’ont aucun problème moral avec le fait d’aller bombarder leurs propres concitoyens du Donbass, la région de l’est qui ne reconnaît plus l’autorité du gouvernement central de Kiev après le renversement violant, en février 2014, du président élu en majorité par la population de cette région du pays.
Le Canada n’a rien à faire là-bas, surtout pas en tant que partisan de la poursuite de la guerre. Le gouvernement de Stephen Harper encourage l’escalade du conflit en Ukraine, avec les morts et les souffrances additionnelles que cela occasionnera pour la population de cette région lointaine. Le peuple Québécois n’a jamais été consulté sur cette question importante. Pourquoi le Canada s’ingère-t-il en notre nom dans une guerre civile, en soutenant un camp qui en bombarde un autre ?
La politique étrangère n’est jamais vraiment débattue durant les élections au Canada. C’est un fait. Les principaux chefs des partis fédéraux ont de toute façon des idées assez similaires, pour ne pas dire monolithiques, à ce sujet. Cela n’est pas normal, ni juste. La voix de la paix doit se faire entendre dans cette campagne, qui ignore totalement l’avis de la population sur les enjeux touchant à la participation du Canada dans des activités militaires à travers le monde.
Pour cette raison, j’invite les organisations pacifistes du Québec à organiser une manifestation d’envergure avant la fin de la présente campagne électorale fédérale, afin d’inviter les électeurs à faire valoir la voix de la paix auprès de leurs candidats, en leur demandant plus particulièrement d’endosser le retrait du soutien canadien à une faction de la guerre civile ukrainienne, responsable de crimes de guerre depuis le début de ce conflit il y a un an et demi.
Gabriel Proulx,
Coporte-parole du Parti communiste du Québec