« Nous sommes heureux de constater qu’à la suite de nos nombreuses interventions, dont l’organisation du colloque L’information : le 4e pouvoir sous pression, plusieurs joueurs de l’industrie s’approprient ces questions et forcent le débat. Notre étude démontre clairement que le Québec et le Canada, contrairement à la plupart des autres pays de l’OCDE, ne soutiennent à peu près pas les médias d’information. Dans le contexte actuel, cela doit changer », déclare Pascale St-Onge, présidente de la FNC-CSN.
Emplois et démocratie au jeu
Certes, l’information originale, fiable et bien documentée, coûte cher à produire, mais elle est toutefois essentielle à une démocratie en santé. « Le gouvernement ne peut rester inactif devant les demandes de la FNC-CSN et de la Coalition, trop d’enjeux qui touchent les fondements de notre société sont sur la table, explique la présidente. Nous nous attendons d’ailleurs à ce que les deux paliers de gouvernement travaillent avec les acteurs du milieu, incluant les syndicats, les patrons et la population, afin d’adapter le cadre fiscal et réglementaire pour assurer la pérennité de l’industrie de l’information à l’ère numérique. »
Depuis les cinq dernières années, il ne fait aucun doute que l’industrie de l’information est profondément ébranlée par la montée en puissance des géants du Web, américains pour la plupart. Entre 2010 et 2015, près du tiers des emplois ont disparu dans la presse écrite et électronique, et les entreprises ont toutes procédé à des restructurations majeures afin de diminuer leurs coûts. Mais cela ne suffit plus. Même si l’intérêt du public pour l’information est toujours aussi grand - jamais nous n’avons eu accès à autant d’informations sur différentes plateformes -, c’est l’érosion des revenus qui met à mal l’industrie et qui finit par affecter la pluralité des voix et la qualité de l’information. « Les médias sociaux et autres plateformes telles Google ou Facebook, offrent gratuitement un contenu produit à grands frais par les entreprises de presse, et captent une part toujours grandissante des revenus publicitaires. Le problème, c’est qu’ils ne réinvestissent pas dans le contenu, ni dans la création d’emplois de qualité au Québec et ne payent pas leur juste part aux gouvernements fédéral et provincial », note Pascale St-Onge.
La FNC-CSN entend surveiller attentivement les suites qui seront données à cette démarche.