Des affrontements entre des dizaines de jeunes et la police ont éclaté lundi dans le centre d’Athènes au début d’une manifestation de lycéens et enseignants en mémoire d’un adolescent tué par un policier il y a deux ans.
Dès le début du défilé, rassemblant des milliers de personnes, des petits groupes casqués et cagoulés s’en sont pris à coup de pierre et barres en bois aux vitrines de banques et magasins, la plupart toutefois recouvertes de volets de métal.
Une fois arrivés près du Parlement, ces groupes ont caillassé les abords d’un hotel de luxe, vers lequel un molotov a aussi été tiré, ainsi que le cordon policier qui s’est alors déployé. Les forces anti-émeute les ont ensuite fait reculer, coupant en deux le gros du cortège.
Le gros des manifestants avait jusque là marché dans le calme vers le Parlement, aux cris de « La Grèce n’est pas un protectorat », en référence à la tutelle imposée au pays par l’Union Européenne et le Fonds monétaire international (FMI) en échange de son sauvetage financier. « Dehors le FMI », proclamaient aussi des banderoles.
Cette manifestation, qui doit être suivie dans l’après-midi d’un deuxième cortège de la gauche commémore le décès d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier le 6 décembre 2008. Cette bavure avait déclenché un mois de violences urbaines en Grèce, et causé la radicalisation d’une partie de la jeunesse grecque. A l’issue de neuf mois d’audience, l’auteur de l’assassinat, le policier Epaminondas Korkonéas, 38 ans, a été condamné en octobre à la prison à vie, reconnu coupable d’avoir intentionnellement tiré sur sa victime.