L’association déplore comme tant d’autres le manque de respect des règles et institutions démocratiques par les conservateurs, leurs attaques portées contre ceux qui ne partagent pas leurs idées, les baisses d’impôts exagérées aux entreprises. Surtout, elle tient aussi à signaler les prises de position très inquiétantes des conservateurs sur les sujets qui la préoccupent plus particulièrement.
Les conservateurs s’opposent vivement à toute taxe sur les transactions financières.
Cette taxe très peu élevée, pourrait pourtant générer entre 400 et 900 milliards de dollars par année, montants qui seraient consacrés aux services publics et à la lutte contre la pauvreté. Elle deviendrait de plus un important frein à la spéculation. Elle a été appuyée par plusieurs chefs d’États et économistes et sera un des principaux sujets débattus au prochain G20 en France. La présence des conservateurs risque de nuire au débat, comme cela a été le cas au G20 de Toronto en juin dernier.
Les conservateurs favorisent les fuites fiscales et l’expansion des paradis fiscaux.
Par un Accord d’échange de renseignement en matière fiscale (AERF), ils ont facilité le rapatriement des dividendes des compagnies établies dans les paradis fiscaux. Ils ont également conclu un accord de libre-échange avec le Panama, un paradis fiscal parmi les plus actifs et très lié au narcotrafic.
Les conservateurs développent une politique de libre-échange au seul profit des grandes entreprises.
Ils ont conclu un accord controversé avec la Colombie (avec l’appui de membres du caucus libéral), plaçant ainsi les intérêts commerciaux avant les droits humains dans ce pays où les atteintes à ceux-ci sont dramatiques. Ils négocient un accord commercial avec l’Union européenne qui, entre autres, ouvrira davantage nos marchés publics aux entreprises européennes, sans obtenir de réelle contrepartie. Cet accord limitera l’autonomie de tous les paliers de gouvernements. Il risque d’avoir un impact sur nos frais de santé par l’augmentation substantielle du coût des médicaments génériques et, aussi, de nuire à l’avancée des politiques environnementales qui s’imposent face à la crise écologique. Alors que cet accord devrait être débattu publiquement et démocratiquement, on poursuit en secret des négociations qui devraient être interrompues en raison des élections, tant les enjeux sont importants.
Ces choix des conservateurs, fortement marqués par leur adhésion à une idéologie ultralibérale, sont des obstacles à un important progrès social et nuisent à des actions entreprises à l’échelle internationale.
ATTAC-Québec invite ainsi les citoyens, citoyennes, journalistes, membres d’associations à questionner les candidats sur ces sujets vitaux, qui ne sont pas ceux dont on traite le plus volontiers, mais qu’il faut aborder de front si l’on veut envisager un monde meilleur.
ATTAC, l’Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne, est une association citoyenne non partisane présente dans 40 pays. ATTAC-Québec a été fondée en 2000. Mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action, ATTAC s’applique à faire connaître les enjeux qui accompagnent la mondialisation financière.