Édition du 3 décembre 2024

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Israël - Palestine

À Gaza, les morts s’accumulent à un rythme sans précédent au XXIe siècle

Selon les chiffres du ministère de la Santé gazaoui, sous l’autorité du Hamas, l’opération israélienne est bien plus meurtrière que ne l’ont été les guerres en Irak et en Afghanistan sur un laps de temps comparable. Les bombes employées en contexte urbain sont aussi bien plus puissantes, souligne “The New York Times”.

Tiré de Courrier international.

“Sous un déluge de bombes israéliennes, les civils de Gaza sont tués à un rythme historique”, titre le site du New York Times, qui souligne que le bilan au bout de quelques semaines de conflit “n’a guère de précédent au XXIe siècle, selon des experts”.

“D’après eux, les victimes s’accumulent plus vite à Gaza qu’aux pires moments des campagnes menées sous l’égide des États-Unis en Irak, en Syrie et en Afghanistan, elles-mêmes amplement critiquées par des organisations de défense des droits humains.”

Sur plus de 14 000 victimes, près de 70 % sont des femmes et des enfants, d’après des chiffres du ministère de la Santé à Gaza – sous contrôle du Hamas – que le journal montrait dans un graphique en une, le dimanche 26 novembre. “Israël a tué plus de femmes et d’enfants que ceux tués en Ukraine”, affichait en sous-titre le journal new-yorkais.

La "Une" du New York Times du =dimanche 26 novembre 2023.

Un bilan qu’avait également mis en avant The Washington Post, le 13 novembre, dans une série de graphiques dont le dernier est effarant : alors que le nombre d’enfants tués était inférieur à 100 par mois, en moyenne, dans les précédents conflits du Moyen-Orient, il dépassait 4 000 à Gaza. Et sur à peine plus d’un mois de guerre, 28 000 personnes avaient été blessées.

Des bombes surpuissantes

Experts et responsables internationaux jugent les chiffres des autorités sanitaires gazaouies “généralement fiables”, précise The New York Times, même s’il faut les prendre avec précaution. Le gouvernement américain lui-même “reconnaît que les vrais chiffres […] pourraient être encore pires”.

“Il ne s’agit pas seulement du nombre de frappes […] mais aussi de la nature des armes employées”, ajoute le journal new-yorkais.

“Certains experts jugent surprenant qu’Israël fasse largement usage d’armes très puissantes dans des environnements urbains denses, avec notamment des bombes américaines de près d’une tonne pouvant raser une tour d’appartements.” Pour trouver un équivalent, indique au journal Marc Garlasco, un ancien analyste du Pentagone, il faudrait “remonter au Vietnam ou à la Seconde Guerre mondiale”.

“Durant les conflits au XXIe siècle, en revanche, les chefs militaires américains ont souvent estimé que leur bombe aérienne la plus courante, d’environ 200 kilos, était bien trop puissante […] dans des villes comme Mossoul, en Irak, ou Raqqa, en Syrie”, poursuit The New York Times. Le quotidien note que “le droit international de la guerre moderne a été largement conçu en réaction aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale”.

Selon le gouvernement gazaoui, relayé par l’agence de presse turque Anodolu, l’armée israélienne aurait largué 40 000 tonnes d’explosifs sur la bande de Gaza depuis les attaques du Hamas, lancées le 7 octobre.

Une opération trop rapide ?

Israël se défend en évoquant l’enchevêtrement des infrastructures civiles et militaires à Gaza et le réseau de tunnels du Hamas. De fait, ses bombes “correspondent plus à des frappes visant des infrastructures souterraines comme des tunnels, indique Brian Castner”, chercheur à Amnesty International passé par l’armée de l’air des États-Unis.

Un objectif revendiqué par Tsahal, notamment lors du bombardement du 31 octobre dans le camp de réfugiés de Jabaliya, qui a tué au moins 126 victimes civiles, selon le décompte indépendant du site Airwars.

L’armée israélienne dit aussi vouloir mener une campagne plus rapide que les guerres d’Irak et d’Afghanistan.

Selon Brian Castner, elle va trop vite. Les États-Unis “tentent généralement de repérer des ‘formes de vie’ avant une frappe”, cherchant à voir “si des gens sortent en quête de nourriture ou d’eau, par exemple, pour déterminer s’il y a des civils dans un bâtiment”. Or cela “n’est littéralement pas possible dans le cas des Israéliens avec tant de frappes dans une durée si courte”, déclare l’expert d’Amnesty.

Courrier international

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