Par crainte du Coronavirus, c’est la peur qui nous contamine finalement … et c’est valable dans le monde entier. C’est quoi ce virus ? Honnêtement je ne sais pas, je ne suis pas médecin et je parie que vous entendez des opinions sur le sujet à longueur de journée ! Moi je ne peux que constater l’atmosphère que ce virus pose sur le pays ; on est entre le jeu vidéo de zombis et la série TV sur la fin du monde, entre l’angoisse et la paranoïa, à cheval entre la situation sensible et la poudrière. Les gens, puisque c’est le rôle qu’on leur attribue, dévalisent les super marchés, vident les rayons de papier toilette et se battent pour acheter le dernier flacon de gel hydro alcoolique à 30€. Oui, car figurez vous que même notre cher ministre de l’économie a eu vent de ces augmentations de prix sur les produits pharmaceutiques de base, certains vendeurs cherchant clairement à tirer profit de la panique. Ce fut très émouvant d’observer notre ministre découvrir avec étonnement les règles du capitalisme qu’il défend depuis toujours …
Tout ça pour dire que l’œil médiatique est en mode cyclope, tous feux braqués sur le virus et son potentiel (à faire des victimes ou du fric). Au milieu de l’hystérie collective, c’est assez difficile de suivre l’activité du pays hors coronavirus … car oui, ne croyons pas que parce qu’on est tétanisé devant les chaînes infos à compter les pourcentages de mortalité, nos dirigeants font de même !
Je suppose qu’une fois le processus sanitaire lancé, nos leaders n’ont plus qu’à appuyer sur le bouton pilote automatique pour que d’autres fassent le travail réellement efficace. Les médias ayant la tête ailleurs, ça doit leur laisser pas mal de temps pour se frotter les mains … « alors … qu’est-ce qu’on va faire pendant que papa et maman sont sortis ... »
Benjamin Griveaux, candidat du pouvoir à la mairie de Paris, a choisi d’en profiter pour envoyer une photo de son sexe … son collègue Joachim Son Forgé a préféré prendre le temps de relayer cette photo sur les réseaux sociaux … Bon, je suppose que chacun s’occupe selon ses capacités mentales !
Notre premier ministre a trouvé une occupation bien plus vicieuse que le sexto … le 49.3 sur la réforme des retraites.
Ici on appelle ça le LBD parlementaire, c’est un peu notre bouton rouge national. L’article 49 alinéa 3 de notre constitution « permet au premier ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement devant l’assemblée nationale pour faire passer un projet de loi. »
Façon polie et technocratique de dire que le premier ministre stoppe net l’étude du texte proposé et l’impose dans son intégralité à toute l’assemblée sans débat ni vote. C’est comme quand votre enfant vous jette son assiette à la gueule pour être sûr que vous ne pourrez plus insister pour qu’il la finisse.
Ça n’est pas rien. Et pourtant, c’est passé comme ça, insidieusement, un samedi, durant un conseil des ministres « spécial Coronavirus » ;)
Même si beaucoup de gens en parlaient depuis quelques temps car c’est une loi qui fascine autant qu’elle effraie les gouvernements successifs, on peut trouver ça surprenant si on réfléchit au contexte : Le gouvernement Macron est majoritaire à l’assemblée. Cette loi est faite, on le devine aisément, pour éviter des débats interminables à l’assemblée quand le pouvoir exécutif est minoritaire (les opposants ont le pouvoir de bloquer chaque loi proposée pour immobiliser le pays). Hors ici, après l’examen de la loi, elle serait forcément adoptée, puisque ceux qui la proposent sont majoritaires ! Vous voyez où je veux en venir ?
On est sur une réforme des retraites qui a une très mauvaise cote dans les médias, plus de 60% des français y sont opposés et les membres de la majorité peinent à la défendre... Le plus important c’est aussi qu’à ce jour, personne ne peut dire clairement quelles seront les conséquences de la réforme sur nos vies puisque le texte comprend 29 ordonnances sur les points cruciaux. Les ordonnances, se sont des trous, des blancs que l’on remplira plus tard, une fois le texte adopté. Malheureusement ceux là sont sur des sujets très importants de la réforme. Pourquoi ces trous ? Parce que, comme l’a soulevé le conseil constitutionnel, l’avenir financier de la réforme est incertain, on devra l’adapter avec le temps … comprenez par là que la réforme est tellement forte et stricte, que l’appliquer demandera des changements drastiques sur le moment, et que ces changements dépendront (comme toujours) des aléas économiques.
Voilà pourquoi le gouvernement ne pouvait pas se permettre de débattre sur cette loi : ils n’ont pas d’arguments. La première propagande proposée aux français a été démontée des pieds à la tête par les oppositions, un nombre inédits de secteurs professionnels sont en grève, tout le monde a compris que cette réforme allait lui nuire. Et les marcheurs peinent à trouver de nouveaux arguments car eux mêmes ne savent pas de quoi sera constitué la réforme. C’est ce qui représente le plus ce parti politique : ses membres suivent aveuglément les caprices de leur gourou, sans même étudier les textes (de leur propre aveu). C’est comme ça qu’ils se sont retrouvés le mois dernier a voter contre les 15 jours de congés pour deuil parental, avant de changer d’avis sous les huées de l’opinion publique !
Bien sûr, ils n’avoueront jamais cette faiblesse, selon eux, c’est les oppositions (en particulier ces dangereux gauchistes mangeurs d’enfants et violeurs de femmes) qui les ont obligés à utiliser le 49.3 … Si si, je vous jure, ils n’ont pas trouvé meilleure excuse ! Pourtant elle ne tient pas.
Si, comme il l’assure, le premier ministre avait voulu stopper un « épisode de non débat durant lequel l’opposition ne faisait que de l’obstruction parlementaire », il disposait d’un outil bien plus adapté : la procédure de temps législatif programmée. C’est une procédure qui permet au premier ministre de fixer une durée maximale des débats sur cette loi avec une répartition des temps de parole. Le gouvernement nous dit : « on perd du temps, ça coûte cher et ça ne sert à rien, on veut aller plus vite mais on tient à débattre, le dialogue c’est notre priorité ;) ». Pourquoi alors ne pas se contenter de fixer une durée maximale des débats ???
Ils ne veulent pas débattre, surtout pas. En même temps je les comprends … durant ces 3 semaines à étudier les dizaines de milliers d’amendements fournis par l’opposition, ils n’ont pas fait que perdre du temps en réalité... Malgré le fait que le pouvoir ai décidé, comme ça sur un caprice, de réduire de moitié le temps de parole des oppositions, ils ont utilisé chaque seconde pour faire savoir à l’opinion publique ce qui clochait dans ce texte. C’est grâce à ces débats qu’on a découvert par exemple que l’évolution du point de retraite serait fixée selon un indicateur X dont nous ne savons RIEN à ce jour … Moi j’appelle pas ça perdre son temps !
Ainsi, notre premier ministre se dépêche de profiter d’une crise sanitaire pour stopper net les débats concernant la retraite. Chut ! Tout le monde se tait ! Moins de trois semaines de débat pour un texte qui changera radicalement la vie de notre génération et des suivantes. Rappelons également que cette loi est donc adoptée d’office avant même que ne finisse la grande conférence de financement offerte aux syndicats (le compromis offert contre une suspension de la grève générale, vous vous souvenez ? Une vague promesse comme quoi les syndicats auraient le pouvoir de choisir comment sera financée la réforme -dans la limite des propositions gouvernementales ;)- ).
Et, cerise sur le gâteau, la loi sur laquelle Édouard Philippe pose le 49.3 contient plus de 200 modifications par rapport à celle débattue à l’assemblée, 200 modifications que personne ne pourra examiner !
Mais tout ça c’est pour protéger le dialogue démocratique, si si, vous ne le voyez pas, c’est de la bienveillance … « un 49.3 de rassemblent », comme le dira Gilles Legendre.
Comment s’étonner alors que le peuple français ait envie de crier, de hurler, de mordre … de taguer une permanence LREM ??? Moi je le trouve même plutôt zen le peuple français … Si ça ne tenait qu’à moi j’aurai obligé Édouard Philippe à mettre une jupe plissée et des couettes et je l’aurai enfermé dans l’assemblée nationale avec Roman Polanski et Gabriel Matzneff ! Histoire qu’il saisisse le mot CONSENTEMENT ! Dans l’hypothèse où il me resterait encore un peu d’humour ce qui n’est pas certain …
Alors oui, attendez vous à un printemps à la française dans la plus pure tradition : celui qui sème la misère récolte la colère.
Et vous en voulez une petite dernière pour la route ? Le même jour où le conseil des ministres exceptionnel se réunit pour sauver la France du Coronavirus et, comme ça pour s’échauffer, passe en force un 49.3 sur les retraites, il trouve aussi opportun d’interdire les rassemblements de plus de 5000 personnes. Je vous vois venir vilain petits complotistes qui pensez à mal, c’est évidemment pour nous protéger de la menace du virus (décidément très pratique ce virus) ! Car le virus peut profiter des attroupements pour se propager … enfin … sauf qu’on ne ferme pas les aéroports, les gares, le salon de l’agriculture, la fashion week, les parcs d’attraction, les stades de foot et les super marchés … reste donc … les marchés, les meetings et les manifs ! Voilà voilà !
La porte parole du gouvernement a répondu à la question que vous vous posez : pourquoi interdire les marchés extérieurs et pas les supermarchés ? Accrochez vous bien … « Parce que dans les supermarchés, l’air circule mieux ».
Je vous laisse sur cette pépite qu’aucun commentaire ne saurait illustrer.
Tout ça pour vous dire ce que vous saviez sûrement déjà : les gens qui nous dirigent sont des psychopathes qui se sont depuis longtemps affranchis de toute raison. Alors ne retenez qu’une chose de ce texte : après un été brûlant, nous n’avons pas eu d’hiver. Vous le savez vous aussi, où que vous soyez, le climat change très rapidement. Le changement climatique n’est plus une hypothèse à débattre mais une réalité à affronter dont certains subissent déjà les horribles conséquences. Alors bien sûr que nos droits sociaux sont importants et qu’il faut les défendre, qu’un virus qui se répand c’est grave, mais la principale menace qui pèse sur nous est celle dont nous parlons le moins. Nous en parlons si peu parce qu’elle est si évidente … nous savons ce qui se passe, nous connaissons les causes, les conséquences, les responsables et les solutions. Il n’y a plus rien à dire sur ce sujet, ne reste plus qu’à agir. Rapidement si possible ...
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