« On fait grand cas du libre-échange en général et de l’ALÉNA en particulier, mais on s’aperçoit qu’il n’est pas lié à augmentation de la croissance ou à une hausse de la productivité. En revanche, l’Accord a permis aux dirigeants d’entreprises d’évoquer de possibles délocalisations afin de soutirer des concessions salariales aux travailleuses et aux travailleurs. Plutôt que de défendre bec et ongles l’accord existant, on devrait profiter de la négociation actuelle pour relancer le commerce sur de nouvelles bases », affirme Mathieu Dufour, économiste à l’IRIS et co-auteur de la note socioéconomique.
La note souligne également que certaines clauses de l’ALÉNA qui n’ont rien à voir avec les tarifs douaniers ont l’effet d’une camisole de force sur les gouvernements. C’est le cas par exemple des garanties d’exportation de pétrole aux États-Unis qui obligent le Canada à maintenir un certain niveau de production et fait obstacle à l’adoption d’une nouvelle politique industrielle qui viserait à amorcer une véritable transition écologique, par exemple.
« Un éventuel abandon de l’ALÉNA ne signifie pas que le Canada s’enfermerait dans un protectionnisme à tout crin. Après tout, le Canada est membre de l’Organisation mondiale du commerce », explique Olivier Viger Beaudin, chercheur-associé à l’IRIS et co-auteur de la note. « Faire un bilan des vingt-cinq dernières années est toutefois une démarche pertinente qui nous permettra après coup d’adopter des objectifs plus réalistes que ceux qu’on avait associés à l’ALÉNA, tout en laissant de côté ce qui va à l’encontre de l’intérêt des peuples ».
Pour lire la note : https://iris-recherche.qc.ca/publications/alena
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