La violence franchit un palier à Gaza. 197 palestiniens ont été tués en une semaine. des milliers de manifestants à travers le monde dénoncent une entreprise génocidaire. samedi, à Barbes, quartier populaire parisien, ces derniers ont bravé l’interdiction (exceptionnelle) préfactorale pour exprimer leur révolte.
De Paris
Omar HADDADOU
Un processus de paix qui s’éloigne résolument, à chaque hectare rogné par la lame du bulldozer !
Le nouvel engrenage meurtrier dans la bande de Gaza, connait, à l’heure où nous rédigeons cet article sur la manifestation de samedi à Paris (18 ème Arr.), une intensité sans pareille, illustrant le bras de fer engagé entre le Tsahal et les branches armées du Hamas et du Jihad islamique, depuis l’incident de l’Esplanade des Mosquées au Proche-Orient, lundi dernier.
Peinant à prendre la main, l’ONU a pour seule marge de manœuvre la consignation de l’étendue des indignations, d’arrêter un hypothétique agenda sur les négociations d’un cessez- le feu par visio-conférence, et d’établir un diagnostic macabre : Plus de 200 morts, 197 Palestiniens dont 58 enfants et 10 Israéliens.
Répondant à la résorption territoriale de l’occupant, 3100 roquettes auraient été tirées depuis la bande de Gaza, dont 90 % intercepté par le bouclier antimissile israélien « Dôme de Fer ».
En représailles, 4 hauts responsables de l’état-major du Hamas ont trouvé la mort lors de la destruction d’un édifice de 13 étages abritant les locaux de la chaîne d’information qatarie Al Jazzera et l’Agence de presse américaine Associated Presse (AP) : « Nous allons leur infliger des coups qu’ils ne peuvent même pas imaginer » promettait le Premier Ministre Benyamin Netanyahou, soulignant que les opérations à Gaza ne prendront pas fin de sitôt : « Nous avons éliminé des hauts commandants du Hamas et ce n’est que le début »
Le spectre d’un nouvel embrasement plane encore sur la Palestine, avec des répercussions sur l’élection présidentielle israélienne, annoncée pour le 2 juin par la Knesset.
Les tractations au niveau du Conseil de Sécurité sous la férule d’Antonio Guterres avaient tourné court, ce dimanche, suite aux échanges acérés entre Palestiniens et Israéliens. Accusant Israël de « crime de guerre », le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, dénonçait une « agression » de l’Etat hébreu contre son peuple et ses lieux saints. Une déclaration qui a fait bondir l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis et à l’ONU, Gilad Erdan : « Le Hamas a choisi d’accélérer des tensions, utilisées comme prétexte, pour commencer cette guerre qui a été « préméditée », avait-il asséné.
Affichant une position sans équivoque de refus de déclaration conjointe depuis une semaine, Washington a rejeté deux propositions émises par les trois membres du Conseil.
La « manif » brave l’interdit au nom du Peuple palestinien.
Ceux qui espéraient réduire un rugissement en miaulement essoufflé, se rendaient à l’évidence d’une lutte indéfectible. Les stations Barbès- Rochechouart, la Chapelle et Stalingrad, étaient au rendez-vous ce samedi 15 mai 2021, pour la marche contre l’occupation de la Palestine et le déni des Droits du citoyen, malgré le décret préfectoral et l’impressionnant dispositif de sécurité et ses 4200 CRS dépêchés par le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Contrairement aux autres villes françaises où la mobilisation s’est déroulée dans le calme, la capitale a été le théâtre de violents heurts entre forces de l’ordre et manifestants, au nombre de 22.000, selon la Préfecture de police, dont 2500 à Paris. Lors de ce mouvement populaire intra-muros qui augurait d’un Remaque du scénario de 2014, la police pédestre et motorisée ont procédé à 51 interpellations, suite à des dégradations et de jets de projectiles, faisant un blessé parmi les gendarmes.
Dans une vidéo mise en ligne par un Journaliste, on entend un gendarme sommer ses collègues : « Vous me dégagez tous ces c … ! ». A cette injonction outrageante, se greffe le Tweet du tristement célèbre, Nicolas-Dupont Aignan : « Soutien à nos policiers…Nous devons reprendre le contrôle du pays « Finissons-en avec ce Gouvernement de lâches qui cède devant factieux et islamo- gauchistes ! ». Une poussée de fièvre qui n’a pas empêché un député socialiste de rétorquer : « C’est un échec pour la Démocratie de mettre plus de policiers que les manifestants ! »
Réunissant ce matin les ministres des Affaires étrangères, l’Union européenne, parviendra - elle - à dissiper le dialogue des sourds et sortir du champ stérile protocolaire à haut niveau, dans un conflit qui valide la mention de « la Loi du plus fort » ?
O.H
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