Édition du 28 janvier 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mouvement des femmes dans le monde

Vieillir en féministe

La domination masculine est toujours là, la lutte continue

L’invisibilisation des femmes vieillissantes commence tôt, parfois dès 40 ans dans certaines activités culturelles. Après leur prise de retraite ou si elles connaissent des problèmes de santé, l’invisibilisation est quasi totale dans la société mais aussi dans les groupes féministes. Seules y échappent des femmes qui poursuivent longtemps une activité politique ou féministe et intellectuelle médiatisée.

Tiré de Entre les lignes et les mots

(Création du groupe « Les Vieilleuses » dans OLF 34)

Comme d’habitude les hommes restent plus visibles, ils sont pourtant moins nombreux et vivent moins longtemps. Cette situation est variable selon les territoires, dans la ruralité elle est accentuée, beaucoup de femmes vieillissent isolées, pauvres, leurs rôles et leurs apports oubliés. La disparition des vieilles s’entend et se lit constamment puisque la vieillesse, que ce soit dans les associations qui en traitent, dans les caisses de retraite, les journaux et les annonces gouvernementales, se décline au masculin « Les vieux » ! au mieux « les personnes âgées ». Vieilles nous-mêmes et prenant conscience de ce phénomène et de cette injustice nous avons créé à Montpellier un groupe féministe « Les Vieilleuses » et avons inscrit notre action dans le partage et la transmission dans l’association OLF34 (Osez le Féminisme) dont nous partageons les valeurs.

L’action de Thérèse Clerc avec les Babayagas1 a déjà éveillé les consciences sur la nécessité et le bonheur possible de l’entraide, du partage, de la collectivité dans le respect de l ‘individualité, de la sororité entre vieilles partageant une structure adaptée de logements accessibles. Oui, les vieilles sont plus souvent que les hommes seules, plus pauvres et subissant des pertes d’autonomie puisque vieillissant plus longtemps.

Les groupes féministes commencent timidement à prendre en compte les problèmes des effets de la combinaison du sexisme et de l’âgisme sur les femmes. Par exemple dans la liste des exigences des associations féministes pour les candidats et candidates aux dernières élections législatives on lit deux propositions : «  la prise en compte de tous les âges et de toutes les étapes de la vie dans la santé des femmes  » et « prévoir un plan d’action stratégique pour les familles monoparentales, les femmes retraitées, les personnes en grande vulnérabilité et les femmes vivant en milieu rural ».

Ce n’est pas suffisant, il faut aller plus loin et étudier tous les aspects du problème. C’est à partir de nos discussions, débats, préparation de nos actions à Montpellier, que j’ai écrit les réflexions qui suivent. Je reste seule responsable des opinions émises ici. Ma question de départ a été : qu’est-ce que vieillir en féministe ? Une fois quelques réponses proposées, – je ne prétends pas à l’exhaustivité -, je présente les vulnérabilités en particulier économiques qui se construisent tout au long de la vie des femmes et qui aboutissent à des situations difficiles à la vieillesse. J’observe des inégalités inacceptables, la poursuite de l’assignation au care accompagnée de la non prise en compte de l’apport des femmes dans la famille et dans la société.

Pour les féministes lutter contre l’âgisme est nécessaire. Il y a lieu, certes, de bâtir une société inclusive, plus juste évidemment, et plus respectueuses de l’expérience des ancien·nes et de leur dignité.

Mais cela ne suffit pas. Pas plus que les femmes (plus de la moitié de l’humanité), les vieilles ne sont une catégorie ou une minorité à traiter à part, elles sont des femmes qui du fait de leur naissance et de leur vie dans des sociétés sexistes, vont avoir un vieillissement différencié de celui des hommes. Elles vont connaître des aggravations de ces inégalités par le fait même des assignations qu’elles ont supportées et des apports à la famille et à la société non reconnus et dévalorisés au profit du système capitaliste et du système patriarcal. La domination masculine inscrit toutes les femmes, les vieilles comprises, dans des rapports d’appropriation, d’oppression, de violences, dans des assignations de rôles et de tâches qui infériorisent les femmes, réduisent leur indépendance et construisent des inégalités profondes et tenaces malgré les progrès dans les droits des femmes que nous avons obtenus dans un pays comme la France, progrès que nous savons fragiles.

I-Vieillir en féministe c’est D’abord vieillir

Qu’est-ce que vieillir ? à partir de quel âge ? Sur le plan physiologique le vieillissement commence à 25 ans.

On ne vieillit peut-être pas de la même façon et avec les mêmes ressentis, selon la vie menée, les charges assumées, les travaux réalisés et la profession, l’état de santé, selon la classe sociale, l’activité intellectuelle, le sexe, l’appartenance ethnique ou l’origine géographique.

Pour les statisticien·nes, la vieillesse commence souvent à 60 ans. En France et au 1er janvier 2024 sur 68 millions d’habitants il y avait 18 millions de plus de 60 ans et 6,5 millions de plus de 75 ans. En 2030 il y aura 20 millions de personnes âgées (plus de 60 ans) et en 2060, 24 millions. Cette évolution démographique accompagnée par une baisse de la natalité produit des enjeux et des défis très importants et sensibles pour la vie politique et sociale. Le vieillissement de la population peut entrainer des réactions négatives contre les vieilles et les vieux devenu·es « trop encombrant·es », à la fois trop riches et trop coûteux (maltraitances, réduction drastique des retraites à prévoir ! etc.), des remises en question de la liberté des femmes (contraception, avortement, obligation d’enfanter) et de l’égalité F/H (renforcement des assignations et de la domination masculine). Certaines de ces régressions sont déjà pensées et mises en place dans des pays où la démocratie est mise à mal.

Vieillir c’est très souvent se heurter à l’âgisme qui touche tout le monde mais certainement avec des degrés différents selon la classe sociale et le sexe. L’âgisme est la division et la catégorisation selon l’âge d’une population accompagnées de traitements différenciés qui produisent de l’injustice, des préjudices, des violences. Comme l’écrit Florence Fortin-Braud2 : « tout comme le racisme et le sexisme, c’est un ensemble de stéréotypes, d’attitudes et de comportements qui peuvent conduire à des discriminations fondées sur l’âge ». Elle cite par ailleurs un rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sur l’âgisme en 20213 : 1 personne sur 2 dans le monde aurait des attitudes âgistes, ce qui aurait des conséquences négatives sur la santé physique et mentale des personnes qui en sont victimes.

L’âgisme peut prendre deux formes caricaturales : la condescendance ou la violence directe. La condescendance est une forme de « mise à part » en célébrant la « sagesse » de la vieillesse mais aussi la fragilité, la faiblesse des « vieux » (on lit extrêmement rarement « vielles et vieux ») ce qui peut aboutir à une infantilisation paternaliste (« alors ma petite mamie, comment ça va aujourd’hui ?). La violence directe c’est le dénigrement systématiquement les vieilles et les vieux, des insultes souvent ou des comportements d’impatience dans les lieux publics (pourquoi sont-iels dehors, trop lent·es etc.), l’affirmation qu’iels coûtent trop cher à la société et qu’iels prennent des ressources aux jeunes ou qu’iels sont trop riches… Sont alors oubliées les aides diverses des parent·es aux enfant·es et petit·es enfant·es, leurs impôts qui financent l’éducation des plus jeunes et tout simplement leur humanité. La violence c’est subir les mauvais traitements souvent liés à la dépendance et à la mauvaise gestion des EHPAD. Les femmes beaucoup plus nombreuses que les hommes en situation de dépendance et dans les établissements, sont les plus exposées à cette violence. Elles en ont subi une autre durant toute leur vie, le sexisme.

Vieillir en féministe c’est vieillir en femme :

– C’est vieillir en plusieurs étapes qui apparaissent ou s’étalent sur plusieurs années
La vie est remplie de moments plus ou moins importants, de phases, d’étapes plus ou moins conscientisées sur le moment mais souvent découvertes après-coup.

Certes nous vieillissons à partir de l’âge de 25 ans mais certains passages, certains seuils sont plus célébrés que d’autres, plus vécus dans l’inquiétude parfois l’angoisse selon le sexe, les difficultés des couples, la situation professionnelle, et certainement d’autres facteurs, classe et racialisation…

Mais à quel moment peut-on parler de vieillesse surtout si les personnes de plus de 60 ans à la retraite ou pas gardent un taux d’activité élevé et des pratiques de loisirs ou autres intenses ?

Le ressenti du vieillissement n’arrive pas au même moment pour chaque individu·e ; ressenti propre (ralentissement des rythmes, moindres désirs ou changements dans les désirs, prises de distance etc.) et regard des autres donnent l’alerte.

Pour les femmes le vieillissement a un impact largement fabriqué par la structure sociale de domination masculine :

40 ans, la ménopause, un divorce, le départ des enfants de la maison, la retraite, ces étapes qui sont des moments forts – et souvent difficiles à vivre – de l’effet du genre et des assignations des femmes à la séduction et aux soins des autres :

40 ans, sonnette d’alarme pour celles qui voudraient un enfant, premières rides à cacher, premiers cheveux blancs à teindre, mise en question de leur travail dans certaines branches (cinéma par exemple), dévalorisation produite par le regard masculin et la marchandisation des corps et autour des corps.

50 ans, la ménopause, perte de valeur massive puisque plus de potentiel procréateur, angoisses pour certaines, mieux-être pour d’autres, libération ou mal-être par effet de la ménopause, perte éventuelle de l’emploi …

L’âge de la retraite peut être pour les femmes comme pour les hommes l’entrée dans une phase de jubilation (Espagne)4. Ce peut être aussi un moment angoissant et difficile pour les couples qui doivent partager plus régulièrement le même espace (nombreux divorces à ce moment-là). Ce peut être vécu comme l’entrée dans la vieillesse et renforcer l’invisibilisation des femmes.

La vieillesse n’est-elle pas définie pour les femmes surtout par la perte de désirabilité, d’attractivité pour les hommes (modèles et canons de la séduction construits avec la chosification des femmes) ? Le vécu est certainement différent selon l’orientation sexuelle. et des études sur cette différence seraient intéressantes.

L’âgisme est beaucoup plus violent pour les femmes que pour les hommes puisqu’il est combiné avec le sexisme : l’injonction du « bien vieillir » (soins esthétiques, impératifs de bonne forme etc.) pèse davantage sur elles. Tous les jours apparaissent sur l’écran de nos ordinateurs ou téléphones des publicités, des annonces sexistes du style « les hommes supplient les femmes de combler leurs rides de telle ou telle manière », ou encore « vous avez connu cette actrice jeune voyez comment elle est ou voyez son visage aujourd’hui » etc.

La disqualification sociale des vieilles est assise sur la perte des deux éléments de leur appropriation par les hommes : procréation et usage sexuel de leur corps. Elle donne lieu à des discriminations et à des comportements paternalistes, sexistes. A partir d’un certain âge les femmes deviendraient invisibles pour les hommes comme le dit Yann Moix à propos des quinquagénaires5 : « Non, ça ne me dégoute pas, ça ne me viendrait pas à l’idée. Elles sont invisibles ». Cependant toute femme offerte est bonne à prendre comme nous l’avons, hélas, constaté pour Gisèle Pélicot. Plus de 80 hommes l’ont violée alors qu’elle était sédatée et offerte par son mari. Cette violence masculine a duré 10 ans et a commencé alors que la victime avait 60 ans.

Vieillir ne protège pas des violences sexistes et sexuelles, un risque souvent aggravé par la dépendance mais les violences exercées par les hommes sur les femmes âgées restent un tabou comme le rappelle Eliane Viennot6 en précisant que même du côté des sociologues souvent féministes qui se sont chargées des enquêtes sur les violences subies par les femmes les plus de 59 ans ou les plus de 69 ans sont oubliées.

En 2024, 34% des féminicides ont concerné des femmes entre 60 et 89 ans. Et logiquement un tiers des auteurs de féminicide sont âgés de plus de 60 ans. « On note une surreprésentation de cette tranche d’âge, de l’ordre de trois fois plus que dans ce qu’on peut qualifier d’homicides classiques », remarquait Michel Lavaud, directeur du service d’information et de communication de la police nationale (Sicop) en 2017. En 2018 : 41 des hommes ayant tué leur conjointe ou ex-conjointe avaient plus de 60 ans. Et parmi eux, 1 étaient octogénaires voire nonagénaires. S’ajoutent les tentatives d’homicides et les violences conjugales qui ont souvent commencé bien avant le vieillissement. Le risque de féminicides est donc élevé avec le vieillissement du couple hétérosexuel et en particulier si les femmes concernées sont en mauvaise santé. Il arrive que le conjoint ne le supporte pas et élimine la charge !

– Vieillir en femme c’est vieillir plus longtemps que les hommes, un avantage modéré par le risque de vieillir plus longtemps avec des problèmes de santé, en perte d’autonomie, plus seule voire très isolée et plus pauvre.

Pour ce dernier problème, il faut préciser que l’écart entre les hommes et les femmes en termes de taux de pauvreté est apparemment faible : 8,4% pour les femmes, contre 7,8% pour les hommes7. Ce résultat n’a rien d’étonnant puisque l’Insee mesure les revenus disponibles à l’échelle des ménages, non sur la base des revenus des femmes d’un côté, des hommes de l’autre. On considère que les membres d’un ménage partagent leurs ressources. Une femme sans revenu qui vit avec un cadre qui touche 5 000 euros par mois n’est pas considérée comme pauvre. Le fait que les femmes sont plus souvent au foyer ou travaillant à temps partiel, et que leurs rémunérations sont en moyenne plus faibles, appauvrit autant les femmes que leurs conjoints, puisque leurs revenus sont partagés pour l’institution statistique. En réalité, pour l’essentiel, cet écart vient des faibles niveaux de vie des familles monoparentales, essentiellement constituées de femmes seules avec enfant·e·s. Il faut exiger des statistiques individualisées et genrées.

En France les plus pauvres sont les jeunes, les femmes en monoparentalité et les enfants de familles monoparentales. Ce qui est un scandale. Et ce n’est pas en accroissant la pauvreté de vieilles que l’on corrigera la pauvreté des jeunes.

Du côté des plus âgé·es le taux de pauvreté plus faible, 12,7%8 pour les plus de 65 ans, que pour les jeunes, 19,8% pour les 18 à 24 ans, s’explique par des allocations et des compensations versées aux plus âgé·es à la prise de retraite. Et cette situation explique aussi que les parent·es et grands parent·es aient à aider, lorsqu’iels le peuvent, les enfant·es et petit·es enfant·es. A plus de 64 ans le taux de pauvreté des femmes est de 8,9% contre 7,5% pour les hommes. L’écart s’accroit avec l’âge puisque les retraites et revenus de femmes plus âgées sont plus faibles du fait de leur veuvage.

Les inégalités femme-homme en santé persistent en France. Alors que les femmes vivent en moyenne 6 ans de plus que les hommes, il est démontré qu’elles sont en moins bonne santé. La santé des femmes fait encore l’objet d’une attention moins grande que pour celle des hommes ; la pauvreté des femmes vieilles les empêche d’accéder à certains soins.

Le plus long vieillissement des femmes les expose davantage que les hommes à des situations de dégradation de la santé physique et mentale, à des situations de dépendance et des vies en institutions de soins. A 65 ans les hommes peuvent espérer vivre 10,5 ans en bonne santé, sans incapacité, les femmes, 12 ans9. C’est un avantage mais comme les femmes vieillissent plus longtemps, elles seront aussi plus longtemps en situation de dépendance.

C’est alors que vieillir devient une affaire de femmes10. En effet se retrouvent dans la même problématique du grand vieillissement les femmes âgées dépendantes en EHPAD ou restant chez elles, les aidantes plus nombreuses et plus investies que les aidants, qui souvent sont en emploi et sont amenées à sacrifier leur carrière pour aider un·e proche et les soignantes, là aussi majoritaires à occuper des emplois difficiles, pénibles et sous-payés (aides-soignantes et infirmières notamment).

Vieillir en femme c’est donc aussi vieillir avec des charges lourdes de « care ». La durée de vie augmentant il est de plus en plus souvent nécessaire de prendre soin des parents, parfois du conjoint ou de la conjointe en même temps que des petits-enfants. Le « care » est une activité de haute valeur humaine et indispensable au vivre ensemble. Mais déviriliser le monde ne serait-ce pas partager les soins aux autres de façon égale entre les femmes et les hommes ?

Vieillir en féministe :

C’est donc dénoncer ces inégalités, ces discriminations, ces violences envers les femmes et poursuivre notre lutte contre le patriarcat. C’est revendiquer et appliquer l’égalité entre les femmes et les hommes à tout âge, c’est lutter à la fois contre l’âgisme et le sexisme.

C’est sortir de la jauge masculine, c’est refuser l’invisibilisation des femmes vieillissantes et des vieilles et l’effacement de leurs compétences après la retraite ; c’est faire valoir l’apport des femmes dont celles des vieilles dans la famille, les associations etc. C’est en finir avec un calcul de l’enrichissement national basé sur l’invisibilisation des charges et des apports des femmes. C’est exiger une valorisation des emplois d’éducation, de soins, d’accompagnement des plus vulnérables essentiels pour l’humanité, la justice, la dignité et le bien-être

C’est soutenir les actions sur le matrimoine, c’est utiliser la langue inclusive. C’est maintenir une solidarité intergénérationnelle pour renforcer notre lutte contre le patriarcat.

Et c’est donc vouloir transmettre nos combats, nos attentes, nos réussites et nos échecs, nos bonheurs de militantes et témoigner de notre vécu.

C’est lutter entre autres contre la persistante inégalité des femmes et leur appauvrissement dans le couple hétérosexuel11, et les risques économiques qu’elles encourent, en particulier au moment d’un divorce et après, à la retraite, à l’occasion d’un veuvage.

II-Inégalités économiques femmes-hommes de la jeunesse à la vieillesse

– Les inégalités f-h en termes de revenu et de patrimoine.

Elles persistent et ont tendance à s’accroître en ce qui concerne l’accumulation patrimoniale. Le travail de Céline Bessière et Sybille Gollac12 dans « le genre du capital » (sous-titre : comment la famille reproduit les inégalités) est remarquable. Il s’appuie à la fois sur des statistiques, des études de cas familiaux (héritages, divorces, veuvages) et des enquêtes chez les notaires, les avocat·es et les Juges aux affaires familiales JAF). Elles montrent comment le genre joue dans l’enrichissement ou l’appauvrissement, comment encore le fils ainé est privilégié dans les successions familiales surtout lorsqu’il y a un patrimoine « professionnel » malgré une loi égalitaire, comment les hommes s’en sortent mieux dans les partages et charges lors d’un divorce et comment les inégalités entre les nanti·es et les moins nanti·es pèsent et s’accroissent dans des moments charnières de la vie.

La famille est une unité d’analyse incrustée dans un nombre de catégories de l’Etat comme le « ménage » de la statistique publique, « le foyer fiscal » de l’administration des impôts ou la « communauté » et l’« indivision » du code civil. Elle masque les inégalités qui existent entre ses membres. « Ménage et foyer constituent un cache-sexe, un cache-misère de la pauvreté des femmes » et particulièrement de ce qu’on appelle les familles monoparentales c’est-à-dire pour l’essentiel des familles où la mère est seule à assumer les enfants. La monoparentalité est un phénomène principalement féminin, avec les femmes à la tête de 8 familles monoparentales sur 10.

La déclaration fiscale commune des revenus rendue obligatoire, en France, pour les couples mariés et pacsés et qui favorise celle ou celui qui gagne le plus – donc la plupart du temps l’hommes dans les ménages – doit être remise en question.

Mais nous savons que les régimes matrimoniaux ou la fiscalité ne suffiront pas à combattre les inégalités F/H. Celles-ci se construisent très tôt et augmentent pendant le mariage. Titiou Lecoq13 dans « le couple et l’argent » écrit : « l’argent des hommes sert souvent à se constituer un patrimoine, alors que celui des femmes est invisibilisé parce qu’il passe dans les dépenses du quotidien comme les courses ».

Les inégalités de revenus F/H et la plus grande pauvreté des femmes sont induites déjà dans les représentations et attentes parentales différenciées quant à leur progéniture femelle ou mâle. L’éducation encore aujourd’hui martèle aux filles qu’elles sont vouées aux enfants et à la famille (on ne leur dit pas au ménage et à la vaisselle mais c’est tout comme). Les représentations et stéréotypes jouent un grand rôle dans les orientations scolaires et professionnelles malgré les potentiels de réussite des femmes dans tous les domaines. En France, les difficultés des filles dans l’apprentissage des mathématiques au niveau du primaire grandissent apprend-on aujourd’hui. Pourquoi ?

Un article du CEREQ14 (centre d’études et de recherches sur les qualifications) nous apprend que la double ségrégation professionnelle persiste : la ségrégation horizontale, aux hommes les métiers d’hommes et aux femmes les métiers dits de femmes et la ségrégation verticale, les hommes sont mieux payés. Par exemple, toutes choses égales par ailleurs et à diplôme de l’enseignement supérieur identique, les femmes ont significativement moins de chances d’être cadres. Trois ans après leur sortie de formation initiale et à niveau de spécialité et de formation identiques, les filles ont toujours moins de chances que les garçons d’être en emploi, notamment, parce que tandis que les jeunes mères ont moins de probabilité que les femmes sans enfants d’avoir un emploi, devenir père accroît les possibilités d’être employé. Quant aux choix des métiers ça ne bouge pas ! au niveau CAP-BEP, dans les filières industrielles il y a quatre garçons pour une fille et bien sûr en « Santé-social » il y a un garçon pour neuf filles. L’assignation des filles aux soins, à l’éducation, s’est renforcée ces dernières années. La dévalorisation de ces métiers, pourtant essentiels à toute vie humaine et sociale, et donc de bas salaires, fragilisent la place des femmes dans la société et leur indépendance et sont une injustice inacceptable.

En plus des orientations, des assignations, de l’organisation du travail en économie de marché et des discriminations, la vie de famille fait le reste : maternités et arrêts du travail ou congés parentaux non partagés, temps partiel choisi et surtout non choisi, carrière hachée, plus courte, disparition du mari et père, etc. Nous ne devons cesser d’alerter les plus jeunes sur ces facteurs qui appauvrissent les femmes et réduisent drastiquement leur autonomie et indépendance. De plus la dépendance accroit la vulnérabilité aux violences dans le couple.

Osez le Féminisme insiste avec raison sur les violences économiques dans le couple mais les réduire c’est passer par une plus grande indépendance financière des femmes et une détermination à la conquérir.

– Trois moments dans la vie sociale et familiale révèlent particulièrement ces inégalités, appauvrissent davantage les femmes et font payer cher la non prise en compte de leur travail gratuit.

Le divorce : dans « Le genre du capital », il est montré comment les femmes en sortent perdantes dans la plupart des cas puisque, d’une part n’est pas pris en compte, ou si peu, leur apport gratuit alors que leurs revenus du travail extérieur sont inférieurs ou inexistants, et d’autre part, dans le cas où il y a un patrimoine, le mari s’en sort mieux grâce aux conseils des avocat·es et des notaires (profession à majorité masculine). Souvent les femmes n’ont pas suivi cet aspect de la vie de couple et ne savent pas exactement ce qu’il y a à partager…

Le régime matrimonial a une importance dans les résultats du divorce. Les prestations compensatoires, elles, ont été drastiquement réduites par une loi de 2000 (majorité socialiste à l’assemblée) et le champ d’application est réduit aux couples les plus fortunés (voir « Le genre du capital »).

Rappelons qu’il y a de plus en plus de divorces après l’âge de 50 ans et après la retraite.

Le veuvage arrive le plus souvent dans la phase de vieillissement, c’est-à-dire au moment de la réduction des revenus par la prise de retraite, en particulier pour les femmes, mais aussi, pour une partie des couples, avec une accumulation patrimoniale et des économies (c’est ce que l’on reproche aux « vieux », d’être trop riches… de leur travail et économies passées). S’ajoutent les divorces et remariages et les enfants de plusieurs unions qui vont impacter la situation du veuf et de la veuve et encore plus fragiliser les veuves sur le plan économique.

La pension de réversion qui consiste à verser une partie de la retraite d’une personne décédée à son, sa conjoint·e survivant·e a une fonction compensatoire (perte de niveau de vie). Les veuves sont en première ligne de cette réversion puisque les hommes meurent plus tôt que les femmes. 90% des bénéficiaires des pensions de réversion sont des femmes.

Mais la pension de réversion est divisée entre les ex époux·ses et veuf·ves au prorata de la durée du mariage :

Une de mes amies polonaises a épousé il y a quelques années un fonctionnaire français déjà marié et divorcé précédemment, avec trois enfants. Il décède il a quelque mois, elle reçoit l’usufruit de la maison achetée en France. A la vente la valeur sera partagée entre elle et les trois enfants selon la loi (part réservataire dans le droit français, protection des héritiers directs). La retraite polonaise de cette amie est très faible surtout au regard du pouvoir d’achat de la monnaie polonaise. Elle ne peut donc poursuivre sa vie en France que si elle reçoit une pension de réversion. Le mari recevait 4000 euros de pension, la moitié à reverser est 2000, somme à partager en deux entre la veuve et la première épouse (logique indemnitaire) parce que les durées du mariage ont été égales, soit 1000 euros. Elle n’est pas parmi les plus démunies. mais S. me disait : depuis que R est mort je dépense par mois le double de la pension de réversion, je ne pourrai donc pas tenir longtemps. Il faudra vendre la maison (lui reviendront 25%) et que je vive seulement en Pologne. Je l’ai aidée à suivre son dossier et dans les relations avec les institutions françaises ! Nulle part, évidement je n’ai constaté qu’avait été prise en compte de façon visible dans le partage son apport non rémunéré : c‘est elle qui s’est occupée entièrement des travaux et de l’aménagement de la maison, des plantations et de leur entretien en plus des tâches assignées du ménage… plus, entre autres, son accompagnement et ses soins pendant trois ans de maladie de son mari.

Sauf pour les fonctionnaires (mais ça risque de changer !) les pensions de réversion sont soumises à des conditions de revenus donc ont aussi une logique alimentaire.

Par ailleurs, la corrélation entre veuvage et propriété de la résidence principale est négative pour les femmes15.

La retraite

A rappeler aux jeunes : La situation économique des retraitées reflète toutes les inégalités auxquelles elles ont été confrontées au cours de leur carrière et de leur vie (éducation par exemple). Dans le couple, les femmes généralement contribuent au maintien au travail et à la carrière du mari. Par exemple, la plupart du temps lorsqu’il y a mutation et changement de lieu du travail du mari, elles suivent et mettent leur propre emploi ou carrière en berne. Elles contribuent à la carrière du mari par le fait qu’elles se chargent du fonctionnement du « foyer » et le libèrent de la charge physique, la charge mentale, – temps économisé – ce qui leur permet un plus grand investissement au travail extérieur. L’arrivée d’un enfant accentue le déséquilibre du partage des tâches domestiques entre hommes et femmes, les ajustements touchant essentiellement les femmes : ce sont elles qui s’éloignent du marché du travail, elles aussi qui prennent davantage en charge les tâches domestiques.

Il est donc logique, étant donné le système, que les retraites des femmes soient inférieures à celles des hommes mais c’est profondément injuste !

Pour les 65 ans et plus, les femmes touchent en moyenne une retraite de droits directs de 39% inférieure à ce que touchent les hommes (INSEE). Avec les droits dérivés (pension de réversion) les femmes touchent 24% de moins que les hommes.

C’est dans les pays (sauf le Danemark) les plus riches (richesse mesurée par le PIB par habitant) que l’on trouve les plus grands écarts de pension au détriment des femmes écrivent les successeuses de Gisèle Halimi de «  Choisir la cause des femmes » dans « Le meilleur de l’Europe pour les femmes  ». «  Paradoxalement, ajoute Choisir, ces pays ont été aussi les premiers Etats membres de la CEE en 1957 et les premiers à mettre en œuvre des politiques européennes d’égalité salariale entre les femmes et les hommes. La prospérité d’un pays profite-t-il aux femmes ? »

L’exploitation du travail domestique des femmes est une des clés de voute de la prospérité du capitalisme. La combinaison des deux systèmes économique et patriarcal crée l’exploitation des femmes dans le couple et en dehors du couple par des emplois peu valorisés et peu rémunérés. Ce qui pose la question de la compensation après-coup.

«  Si la pension de réversion, comme la prestation compensatoire en cas de divorce, constitue une forme de reconnaissance du lien entre travail domestique des conjointes et carrière professionnelle des hommes, elle constitue aussi une forme très dégradée et incertaine de reconnaissance de ce travail  » (Le genre du capital page 201).

Quant au système des retraites et le projet de réforme actuel, en France, des féministes mettent en garde en dénonçant l’aggravation des inégalités de pension entre hommes et femmes qu’engendrerait un système de retraite par points16. La situation est la suivante : les femmes sont contraintes de partir en moyenne plus tard à la retraite que les hommes, elles subissent plus souvent la décote du fait de carrières trop courtes. Leur pension est, plus souvent que celle des hommes, rehaussée par le dispositif de minimum de pension. Dans un système par points qui privilégie la logique d’individualisation chère au libéralisme économique, la pension doit refléter au plus près la somme des cotisations versées au long de la vie active. En prenant en compte toute la carrière au lieu des 25 dernières années pour le régime général (une précédente réforme avait déjà augmenté le nombre d’années prises en compte), les pensions vont baisser pour toutes celles et tous ceux qui ont eu des carrières heurtées, d’abord les femmes. Chaque période non travaillée fait perdre des points. Les rédactrices de l’article cité donnent l’exemple des systèmes AGIRC et ARRCO, des systèmes de complémentaires à points dans lesquels l’écart de pension entre femmes et hommes est respectivement de 59% en moins pour les femmes et 39%, écart supérieur donc au régime général17.

La réforme Delevoye prévoit aussi la régression des pensions de réversion qui seraient supprimées pour les personnes divorcées ou remariées. Cette réversion constitue aujourd’hui en moyenne le quart de la pension des femmes.

L’écart des revenus entre les femmes et les hommes est le plus important dans le couple, il est quatre à cinq fois moins important entre femmes et hommes vivant seul·es. En tant que féministes nous devons rappeler que la conjugalité hétérosexuelle entérine et accroît les inégalités.

En plus des changements profonds à opérer encore sur les représentations et les stéréotypes dès l’enfance et la poursuite des politiques de réduction des inégalités au travail il faut bien voir que la conjugalité avec l’absence du partage des tâches et les enfants bloquent le progrès et entretiennent l’injustice envers les femmes. Ces dernières contribuant au maintien de la situation par leurs choix, leur trop faible investissement dans la construction de leur indépendance, comportements liés au formatage dès la petite enfance et au fait qu’une fois les enfants arrivés il faut bien s’en occuper. Il y a quelques années une de mes étudiantes déclarait au cours d’échanges sur les inégalités au travail entre femmes et hommes : « mais, madame, les femmes ont le droit de ne pas travailler » !

Cependant on ne peut en conclure qu’il faut en finir avec le couple hétérosexuel (certes il faut s’en méfier !) et la procréation, qu’il faut en finir avec les comportements d’attention à l’autre et de soin, les activités d’éducation et d’entretien. Le renouvellement de la population est nécessaire à toute société (à moins d’un suicide collectif) et avoir un ou des enfants fait partie des libertés fondamentales. Tout ce qui crée du lien, de l’attention à l’autre, de la convivialité, de l’écoute etc. est bien plus nécessaire aux individus et aux sociétés et positif que la violence, le virilisme et la guerre. Mais comment imposer ce point de vue, comment changer de système ?

Les féministes réclament des politiques à combiner et à activer :

La prévention est un des éléments essentiels de la conquête de l’égalité et de la réduction des violences mais peu organisée, mal financée, elle est le parent pauvre de l’action publique parce que politiquement ou plutôt électoralement peu payante. Ces effets ne sont pas immédiatement visibles et sont à long terme. Le changement des représentations (valence différentielle des sexes et assignations) et des comportements attendus (masculin-agressif et féminin passif) doit se travailler très tôt dans les crèches et les écoles et dans la surveillance des réseaux sociaux et des productions s’adressant aux enfants. Comme pour la santé, la prévention des comportements sexistes et racistes est très insuffisante en France, l’exemple en est la grande difficulté pour organiser et diffuser l’éducation à la vie affective et sexuelle à l’Education nationale…

Le taux d’activité des femmes est actuellement de 8 points inférieur à celui des hommes. Eliminer les obstacles au travail des femmes suppose une politique publique volontariste et intégrale :

Une politique de justice vis-à-vis des mères isolées avec enfants (la pauvreté des enfants dans ces familles est très fréquente et importante). Le cumul des charges familiales et des emplois peu rémunérés fragilisent particulièrement les femmes en monoparentalité et impacte leur vieillissement à la fois sur le plan de la santé et de la retraite.

Changer le travail, les conditions de travail horaires, organisation, contenus, normes d’évaluation etc.), travailler sur les temps dans les villes, sur l’urbanisation et l’organisation de l’espace rural et urbain, sur l’habitat et la mise en commun de services de gestion de la vie matérielle etc.

Inciter, – peut-on « forcer » ? -, au partage des tâches et des charges parentales : rendre le congé parental partagé obligatoire par exemple, impliquer les pères dans les soins aux enfants dès leur naissance… mais ne pas leur donner de droits sur les enfants s’ils n’assument pas leur paternité totalement et évidemment s’ils commettent des violences sur eux, sur la mère, et sur les autres.

Développer des services publics de qualité autour de l’enfance et de sa protection : l’éducation d’un·e enfant·e, son développement, sa protection, concernent toute la société et si chacun, chacune doit contribuer, il faut aller chercher la plus forte contribution dans la sphère qui profite de l’exploitation des femmes, le capital et ses propriétaires, tant que le système capitaliste perdurera. Les financeurs des crèches, Départements, Mairies, entreprises se plaignent souvent du coup des crèches, mais par rapport à quoi ? personne ne calcule et publie ce qu’est le coût pour une mère de s’occuper de son enfant en arrêtant de travailler, disparition du salaire et travail gratuit 24h sur 24h alors qu’en crèche il faut une personne qualifiée pour six enfants pendant 8h maximum.

Avec un plus grand nombre d’équipements publics et de services de qualité, les grand-mères seront moins mobilisées par la garde de leurs petits-enfants, pourront davantage choisir les moments passés avec et pour eux, les femmes moins assignées à l’éducation des enfants, plus libres dans leurs activités choisies et engagements sociaux… Des progrès qui doivent être accompagnés par des changements profonds du côté des hommes et la remise en question de leur domination.

Exiger une politique publique de la Vieillesse respectant la dignité de toutes et tous et hors de la marchandisation éhontée de ce moment de la vie.

Voici donc comment nous voulons faire en sorte que le vieillissement et les conditions de vie des femmes vieilles cessent d’être un impensé. Nous voulons une langue inclusive. Nous voulons transmettre notre expérience des engagements et luttes féministes, participer jusqu’au bout à la construction d’un monde d’égalité et de solidarité, lutter encore et encore pour éradiquer la violence masculine.

La vieillesse peut être un moment comme les autres avec ses bas et ses hauts. Mais il peut être aussi le moment d’une plus grande liberté, le moment ou les apprentissages et les moments difficiles comme heureux enrichissent, permettent le recul ouvrant de nouvelles perspectives, de nouvelles rencontres, de nouveaux possibles dans les choix, les projets de vie. Vieillir c’est aussi continuer à jouir des bonheurs du féminisme et de la sororité.

Mais aujourd’hui virilisme, masculinisme, guerres, remise en question de la démocratie, montée des fascismes, démesure dans les ambitions masculines pour le pouvoir et dans le mensonge, capitalisme débridé, mépris des riches, persistance des diktats religieux contre les femmes, absence de politiques volontaristes et adaptées pour lutter contre le changement climatique… nous fait vivre dans une période de grand danger pour l’égalité, la liberté, le progrès social, la paix et tout simplement la possibilité de vivre sur cette planète.

Vieillir en féministe c’est aussi continuer à combattre toutes les dominations et les violences, et le capitalisme mondialisé.

Geneviève Duché, Janvier 2025

Nous rejoindre par : vieilleuses-olf34@orange.fr

1 La maison des Babayagas est une création originale de résidence pour femmes âgées située à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Ce projet a été porté par trois femmes : Thérèse Clerc, militante féministe française, qui en est l’initiatrice, Monique Bragard et Suzanne Gouëffic.

2 Dans son livre « Vieillir, une affaire de femmes, préfacé par Laurence Rossignol, Ed. Berger-Levrault, octobre 2024, page 75.

3 L’âgisme, un enjeu mondial, OMS, mars 2021.

4 Des études sur le ressenti par les femmes et par les hommes à ce moment-là seraient intéressantes.

5 Article de Marie-Claire du 4 janvier 2019 cité par Eliane Viennot dans son article « Et si on parlait de l’âge de Gisèle Pélicot ? » Libération, 6 novembre 2024.

6 Libération, 6 novembre 2024.

7 Selon les données 2022 de l’Insee au seuil de pauvreté de 50 % du niveau de vie médian.

8 Avec un seuil de pauvreté à 60% du niveau de vie médian.

9 Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation, des Statistiques en Santé, Social (DREES), 2023.

10 Comme l’analyse Florence Fortin-Braud dans son livre « Vieillir une affaire de femmes ? Ed. Berger-Levrault, 2024.

11 Lire aussi le livre « Le prix à payer, ce que le couple hétéro coûte aux femmes » de Lucile Quillet, Les liens qui libèrent, 2022

12 Le genre du Capital, comment la famille reproduit les inégalités, La découverte, 2020.

13 Le couple et l’argent, pourquoi les hommes sont plus riches que les femmes. L’Iconoclaste, 2022.

14 Inégalités de genre en début de vie active, un bilan décourageant par Vanessa Di Paola, Dominique Epiphane et Julio del Amo, Bref n°442, Juillet 2023. Commenté par Gilles Raveaud, Charlie Hebdo du 13/03/2024.

15 INSEE, enquête patrimoine 2015.

16 « La réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes », un collectif de 16 femmes, syndicalistes, féministes, économistes. Le Monde, 29 novembre 2019.

17 Tribune féministe, Le Monde, Novembre 2019.

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